Jour 2 : la magie de Petit Fantôme, le mysticisme de Connan Mockasin, l’énergie de Jagwar Ma et le show grandiose de Disclosure
Arrivé très tôt sur site. 16h40 c’est pas une heure pour démarrer un festival messieurs les organisateurs ! Coup de coeur musicale de ce début d’année, impossible de rater Petit Fantôme de toute façon. Pierre Loustaunau s’était d’abord fait connaître comme multi-instrumentiste au sein de la folle aventure de François & The Atlas Mountains, mais aussi de Botibol, Crane Angels ouJC Satan, vous dire. Et quand il compose dans son coin il le fait sous le nom de Petit Fantôme. Sur scène sa mixtape incroyable Stave devient une ôde majestueuse à la pop française. Singulière et subtile, la musique de Petit Fantôme voyage pour se loger directement au coeur. Une musique entremêlée de sonorités et d’émotion diverses à l’image de ses deux nattes. Qu’il est beau de voir les hipsters étrangers émus sans comprendre ses paroles. Certaines larmes ont du mouiller des barbes. Un Petit Fantôme poétique, épatant et idéal pour cette journée de la Toussaint, jeu de mot inside.
Passons le rock énervé de Deafheaven et de Wall of Death pour mieux rester en apesanteur sur la planète Petit Fantôme. Quelle idée aussi d’enchaîner avec des styles de musiques si différents…
Revenons devant la scène pour apercevoir Warpaint. Forcément, le quatuor féminin ne laissent pas indifférent grâce à leur composition rock néo-psychédélique. Mais voilà en live, ça ne rend pas super, ça ne prend pas vraiment, bref on s’emmerde. Aucune ambiance. Mollasson à l’unison. Dommage.
L’après-midi prend du temps à partir du coup. Viens le tour de Colin Stetson, grand copain de Justin Vernon et surtout saxophoniste de génie. Arcade Fire, LCD SoundSystem, David Byrne ou Bon Iver font appel à lui généralement. Venu en soliste sur la scène du Pitchfork, Colin Stetson pousse son art et la technique de son instrument à son summum, entre rêveries expérimentales et transe sonore étrange. Il est un des artistes complètement fous qui impressionne fortement. Pour avoir pratiqué 14 ans de saxophone, je vous assure que sa maîtrise est extraordinaire ! Sa performance live fascine mais est très répétitive au final. Les compositions se ressemblant un peu toute. Jeter néanmoins un oeil sur son live grâce à la Blogothèque.
Plus facile d’accès, Junip prend le relai. Si José González était avant tout connu pour être un des plus brillants songwriters folk de la décennie passée, les années 2010 ont été pour lui l’occasion de remettre les choses à plat en donnant la priorité à son autre groupe. Les chansons de Junip sont plus riches et musclés dans la pop et le rock. Les arrangements de ses copains et sa voix, tour à tout chaude, douce et de caractère, font le reste. Un concert pas désagréable à voir, mais on y est toujours pas, dans l’ambiance.
Jagwar Ma réveillera-t-il tout ça ? Oui, en partie. La folie de Madchester a résonné fort dans la grande Halle de la Vilette, fort mais faux malheureusement. A trop vouloir offrir à un public en folie, Gabriel Winterfield n’a pas maîtrisé sa voix. Finalement, le tourbillon électro rock dansant et psychédélique ont réveillé tout ce beau monde venue en masse acclamée les titres de l’album Howlin’, moi le premier. Comme disait un pote ours, il en faut peu pour être heureux, il faut se satisfaire du nécessaire. Une énergie pure à vivre grâce à la Blogothèque.
Bien réveillé, direction la scène de Connan Mockasin. Le trublion néo-zélandais aux talents lunaires m’avait déjà conquis avec son magnifique premier album Forever Dolphin Love. Forcément que je souhaite le voir pour sa présentation sur scène de sa nouvelle friandise Caramel. La transition est difficile après Jagwar Ma, mais bon. En véritable chaman, Connan Mockasin plonge son public dans son univers subtil sous psychotropes. Entre folk poétique et rock énergique, retrouvez son concert filmé par la Blogothèque.
Perso, j’ai eu ce que je voulais pour ce 2ème jour. Jour commencé aux aurores me concernant avec Petit Fantôme. Impasse sur Danny Brown et attente du show Disclosure alors. Attente avec appréhension, car si j’aime l’album, j’ai peur de voir Disclosure de nouveau sur scène. Déçu des vidéos que j’ai pu voir et du show à Rock en Seine, je ne sais pas trop à quoi m’attendre. Si l’année dernière, les deux frères Lawrence faisaient figure de pari audacieux au Pitchfork, cette année ils viennent en véritables têtes d’affiches. Bien que les programmateurs fassent dans la facilité, Disclosure en fermeture et de retour est une évidence tant 2013 est une confirmation pour eux. Le show est bien rodé. Né dans leur garage, Disclosure offre sur scène une house forte aux accents pop qui met le Pitchfork en émoi. L’envie est là, l’envie est belle, mais à trop vouloir donner, ils lassent. Le spectacle traîne en longueur. Trop fort, trop lumineux, trop intense, je sors du jeu Disclosure et je laisse Pitchfork en profiter. Jeter un oeil à ce show à l’américaine néanmoins grâce à la Blogothèque.