À l’occasion de la Journée mondiale du braille, chaque 4 janvier, retour sur l’invention de cet outil indispensable pour les non-voyants.
Pour faire simple, le braille est un système d’écriture tactile à points saillants, à l’usage des personnes aveugles ou fortement malvoyantes. Le système porte le nom de son inventeur, le Français Louis Braille (1809-1852) qui avait perdu la vue à la suite d’un accident. Élève à l’Institution royale des jeunes aveugles, il modifie et perfectionne le code Barbier. En 1829 paraît le premier exposé de sa méthode. Et depuis est utilisé partout dans le monde.
4 janvier, Journée Mondiale du braille et jour de naissance de Louis Braille
En France, plus de 207 000 personnes sont aveugles, c’est-à-dire n’ayant pas de perception de la lumière et 930.000 sont malvoyants profonds (ayant une vision résiduelle limitée à la distinction de silhouettes). Leur insertion est un enjeu constant que rappelle ce 4 janvier, Journée Mondiale du braille et jour de naissance de Louis Braille.
Suite à un accident dans l’atelier de son père, Louis Braille perd la vue à l’âge de 3 ans. Enfant très vif, il continue d’aller à l’école, avant que son père le fasse intégrer l’Institution Royale des Jeunes Aveugles à l’âge de 10 ans. Élève surdoué, Louis Braille brille aussi bien en français, qu’en arithmétique. Il prend aussi connaissance du fameux système Barbier, tiré du nom du philanthrope Charles Barbier de La Serre, ayant imaginé un code pour les non-voyants. Ce système repose sur des points en relief, retranscrivant la phonétique des mots, non leur orthographe, ce qui s’apparente à la sonographie.
Insatisfait de cette méthode, Louis Braille décide alors d’inventer son propre code alphabétique ; à seulement 12 ans ! Louis Braille travaille alors à la création d’un système ne représentant pas les sons, mais bien l’alphabet usuel. Il y parvient en 1829, avec la parution de Grammaire des grammaires en braille. Son système repose sur six points saillants reliés par un principe binaire permettant 63 combinaisons différentes. Louis Braille invente alors l’alphabet tactile. Une méthode qui sera définitivement achevée en 1837 et qui sera peu à peu reconnue et définitivement adoptée par les aveugles du monde entier en 1844.
À travers ces ouvrages, toutes les disciplines, de la géométrie à la musique sont déclinées en braille. Devenu professeur, il consacre la plupart de son temps à ses recherches, avant de tomber malade d’une tuberculose. Il décède en janvier 1852. Un siècle plus tard, le président de la IVe République Vincent Auriol lui rend hommage et transfère ses cendres au Panthéon.
Un système d’alphabet universel
En braille standard, un caractère est représenté dans une matrice de six points sur deux colonnes, chaque caractère étant formé par un à six points en relief. Ces points sont conventionnellement numérotés de haut en bas et de gauche à droite, selon le schéma suivant : Par exemple, la lettre c se représente par les deux points supérieurs, soit la combinaison 1,4. Une matrice sans aucun point représentant une espace.
La signification de chaque symbole dépend de la langue utilisée, ce qui explique pourquoi les braille japonais, coréen, cyrillique et autres diffèrent du braille français.
Les langues utilisant l’alphabet latin emploient le plus souvent le même codage pour les lettres de base, mais les lettres accentuées, d’autres symboles et, parfois, les signes de ponctuation diffèrent.
☞ Pour tout savoir sur le braille, servez-vous sur le site de l’association AVH.
Au XXIe siècle, le braille est plus que jamais d’actualité. Lors des Jeux paralympiques de Rio de 2016, les médailles portent une inscription en braille. En décembre 2016, sort en salle le film de Michel Boujenah, Le cœur en braille ; il raconte l’histoire d’une jeune fille devenant aveugle qui se lie d’amitié avec un garçon alors que tout les oppose… Quelques jours plus tard, c’est l’un des candidats à l’élection présidentielle de 2017, Nicolas Dupont-Aignan, qui interpelle le système, réclamant, pour les 200 000 Français non-voyants, souvent contraints de recourir aux procurations ou forcés de révéler en public leur choix au sein du bureau de vote, que soient transposés en braille la profession de foi et le bulletin de vote pour l’ensemble des foyers où vit une personne non-voyante. Et oui, le droit de vote n’est pas forcément égale en France… La palme de l’audace revient enfin à la Ligue Braille de Belgique qui, tous les 4 janvier, habille le célèbre Manneken-Pis de Bruxelles d’un costume de petit écolier aveugle muni d’une canne blanche et accompagné d’un chien-guide. Une initiative « culottée » qui permet d’attirer l’attention du public et des médias sur cette technique pleine de doigté !