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Retour sur le Pitchfork Music Festival 2015

JOUR 2 : UNE DEUXIÈME SOIRÉE COURTE MAIS COPIEUSE

Le Pitchfork Music Festival Paris remet le couvert avec un beau menu pour son deuxième jour : Thom Yorke, Battles, Kurt Vile, Four Tet. Etant arrivé un peu tard, ce sera les seuls que j’ai pu me mettre sous la dent. Et bonne nouvelle, le Pitchfork semble avoir trouver la solution aux problèmes de sons de la veille. C’est parti alors pour une soirée en grand écart entre les deux scènes de la Grande halle de la Villette.

Kurt Vile ou le mec le plus cool de tout le festival

PITCHFORK-KURT-VILE

Arrivée tardive à la Grande Halle. Juste le temps de ne pas louper le début du chouchou Kurt Vile accompagné de sa bande The Violators. Impossible de rater l’auteur du délicieux b’lieve i’m goin down sorti cette année ou encore de Walking On A Pretty Daze sortie en 2013. Bref l’ancien de The War On Drugs mène désormais une très belle carrière en solo. Derrière ses longs cheveux, on devine à peine ses sourires tendres vis-à-vis de son nouveau et propre public. De nombreuses personnes en n’avaient d’ailleurs que pour leur Kurt ce soir là. Forcément. Rares sont ceux qui, comme lui, rendent encore le rock touchant, humain, à fleur de peau. Un rock métissé de delta blues, de country parfois, avec une certaine reverb dans les guitares et de twang dans le chant. Le concert de Kurt Vile oscille entre grandiose et classicisme emprunté, mais c’est pour ça qu’on l’aime le Kurt. Toujours aussi jeune dans sa tête et ses envies, Kurt Vile devient petit à petit la forte tête et tête pensante d’un rock américain dans le plus pur style. Sa musique légère qui flotte dans l’air du temps, tout en apesanteur, vaporeuse, comme une vieille légende authentique et convaincante, est un petit délice à vivre sur scène. Celle d’un mec tellement simple qu’on le croisera par la suite parmi la foule du Pitchfork. Ce qui ajoute beaucoup à l’ensemble de son oeuvre pour moi. Bon copain.

Le live de Kurt Vile & The Violaters à revoir en fin d’article.

La folie Battles ou les grands patrons du live

PICHFORK-BATTLES

Beaucoup d’appréhension à la venue de Battles sur la seconde scène du Pitchfork. Vu les difficultés des techniciens à produire un son à la hauteur des artistes de la veille. Et boum ! Battles lance les hostilités avec Ice Cream. La Grande Halle résonne comme jamais. La batterie de John Stanier n’a jamais été aussi percutante. Trop d’esprits malins ont tenté de définir le style de Battles. Sauf que ce trio, formé d’anciens membres de Helmet, de Lynx et de Don Caballero ne se classe pas, il se vit. Il se transpire même, tellement d’ailleurs durant ce concert, le trio math rock a tout envoyé. Leur set donnant la part belle au dernier album La Di Da Di, un album qui se vit en live, plus qu’il ne s’écoute dans le casque, encore mieux et bien mieux que leur dernière fois à la Villette Sonique [Lire le report sur la Villette Sonique]. On regrettera seulement parfois la faiblesse du jeu de guitare et de basse, mais bon, si ce n’était que ça. Battles a prouvé encore une fois ce soir qu’ils étaient bel et bien un des meilleurs groupes de live actuellement. Leur manière de mélanger rock mathématique et rythmiques complexes et tribales donne plus d’énergie que le café le plus noir en intraveineuse. Perdre pied, physiquement et mentalement, durant un concert de Battles, est la meilleure chose qu’il ne pourra jamais vous arriver. Folie.

Le live de Battles à revoir en fin d’article.

La transe incroyable de Thom Yorke et la mollesse surprenante de Four Tet

PITCHFORK-THOM-YORK

Direction la grande tête d’affiche du festival. Face à l’annulation de la tournée de Björk, la Route du Rock a eu le droit à des Foals de tous les diables [Lire le report sur la Route du Rock]. Le Pitchfork, eux, se sont rabattus sur Thom Yorke et ses Tomorrow’s Modern Boxes. Un album qui n’a pas forcément convaincu à sa sortie. Un album qui déstructure le spleen et où les emballements électroniques sont portés par des basses sourdes, un piano bancal, une froideur robotique, des rythmiques bizarres et surtout une voix de Thom Yorke qui déchante. Bref, beaucoup pensait déjà s’ennuyer ferme durant la soirée et du coup pas forcément le meilleur remède après la folie Battles… Néanmoins, l’excitation se gagne d’emblée de jeu en voyant la scène de Sir Thom. Seule scène profitant d’une réelle mise en scène, comme un véritable concert. Thom Yorke se retrouve aux côtés de Nigel Godrich, son producteur chéri, et devant 3 grands écrans. Deux écrans plus petits tout au dessus retransmettant le concert sur GoPro pour la foule immense venu voir la légende. Et dès les premières notes de The Clock, une autre folie nous gagne. Thom Yorke donnant tellement de sa personne, jouant de ses pas de danse fétiches, laissant éclater sa voix incroyable. Puis on réalise la chance d’avoir le leader et la producteur de Radiohead devant nous. La chance de les avoir pour une bonne heure et demie de show. A la folie spectaculaire de Battles, une autre folie, bien plus froide et mentale prend le dessus avec Thom Yorke. Ses velléités électroniques en solo est un véritable projet scénique qui nourrissent encore plus fort le corps et l’esprit. Une transe incroyable gagne alors toute l’assistance. Thom Yorke enchaîne bidouille derrière son ordi, violence sur sa guitare, hurlement dans son micro. Nigel produit des basses chaleureuses et mystérieuses laissant aucun répis. Un troisième larron, dont je ne retrouve pas le nom, assure lui aussi le show dans son coin, sans jamais chercher à faire de l’ombre aux grands patrons. Comme quoi, on pouvait douter au départ, impossible de douter à l’arrivée. Thom Yorke règne bel et bien sans partage sur un royaume aux contrées qui reste encore à explorer. Patron.

Face à l’immensité Battles et Thom Yorke, difficile exercice pour Four Tet d’enchaîner avec ses beats bien sentis. Pour son deuxième passage au Pitchfork Music Festival Paris, Kieran Hebden a voulu surprendre avec de nouvelles sonorités. Passé par l’électronica et le post-rock, il propose depuis le début des années 2010 une version à tiroirs de la house, tribale, désaxée, poétique et spontanée. Four Tet évoluant en marge constante de l’industrie de la musique indé et prenant toujours son public par surprise. Malheureusement le set proposé semble bien mou face à l’énergie des quelques heures passées. Une prochaine j’espère.

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