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Brève de comptoir avec l’humoriste Julien Santini

C’est une rencontre au comptoir avec l’humoriste Julien Santini. Juste le temps de lui poser 10 questions cruciales pour 10 réponses qui vont forcément changer le monde !

Julien Santini fait partie de ces rares comédiens dont l’évident talent nous saute au visage dès leur entrée sur scène. Avec son personnage bancal de gentil loser, entre Droopy et le PEF des Robins des Bois, Santini expose ses fêlures et ses inaptitudes à la vie sentimentale ou au monde du travail. Et l’on rit beaucoup, même s’il nous impose d’entrée Gilbert Montagné, puis Elton John, avant de nous raconter ses virées mémorables au karaoké ou dans les boîtes de strip-tease. La vie, quoi. Mais vue avec l’ambition d’un fonctionnaire qui veut un jour s’émanciper et conquérir le monde en posant ses couilles sur la table. Julien Santini, lui, devrait déjà conquérir le monde du one man show les doigts dans le nez avec sa candeur, sa chemise vintage et son talent indéniables.

Le monde va super mal et Julien Santini s’amuse… Pourquoi ?
C’est le seul moyen de le sauver.

Où étais-tu en ce beau jour de 78 quand le SC Bastia était en finale de l’UEFA contre Eindhoven avec Papi, Orlanducci, Johnny Rep et Jean-François Larios ?
Mes parents étaient en train de faire l’amour, ils hésitaient entre mon frère et moi. Ils étaient à un moment crucial mais ils n’étaient pas encore prêts. Ils ont choisi mon frère qui est né peu de temps après. Le plus beau, c’est que Claude Papi a été son parrain.

Que pourrais-tu apporter de plus à l’OL par rapport à Jacques Santini ?
Déjà, un débit de parole plus rapide, une psycho motricité supérieure également. Plus sérieusement, beaucoup de lyonnais me parlent de lui et l’aiment bien. Perso, ça me fait plaisir, je n’ai par contre jamais dit qu’il était mon oncle, je déteste les privilèges. C’est mon côté ouvrier et populaire.

Tu revendiques tes origines corses, mais quand on tape célébrités corses dans Wikipedia, ton nom n’y figure pas, alors que Baptiste Giabiconi oui. Donc soit tu es mytho, soit Wikipedia doit être sérieusement mis à jour…
J’ai toujours dit que j’étais né à Bastia et que j’avais vécu là bas 17 ans. La vérité, c’est que c’est faux. Je suis né à Belfast aux heures sombres de l’IRA. Mon père était co-scénariste du film « Au nom du père ». A l’époque c’était trop bizarre, on pouvait voir débarquer Daniel Day-Lewis en calbut et en train de fumer une clope pendant que ma mère nous faisait des tartines. C’était vraiment n’importe quoi mais j’ai beaucoup appris de cette période. Surtout le maniement des armes, ce qui m’a fait un point commun avec la Corse , d’ailleurs, que j’ai visitée une fois et qui est très belle.

Dans cette société ultra connectée 2.0, ton personnage semble encore aimer le karaoké et les boîtes de striptease. Peut-on le qualifier de dernier grand romantique ?
Il n’ y a que des esprits fins comme le tien qui peuvent voir çà et ont tout compris avant tout le monde. Oui, je suis définitivement le dernier grand romantique.

On dit de ton personnage scénique qu’il est un loser sympathique. C’est mieux qu’un winner pathétique ?
Carrément. Après, on ne va pas se mentir. Dans la vraie vie, je réussis pratiquement tout ce que j’entreprends.

On peut donc être fonctionnaire et drôle ?
J’en suis la preuve vivante. Après, je suis une exception ou quelqu’un d’exceptionnel, j’ai pas encore tranché.

Tu préfères perdre ton indépendance ou tes cheveux ?
Mes cheveux. C’est vrai que j’ai pas mal de chance de les avoir mais l’indépendance est bien plus importante.

Fans de Droopy et Michel Fourniret, les enfants adorent-ils aussi Bibou le Pervers, ton personnage le plus extrême ?
Je pense qu’ils l’aiment et que quelque part, ils le provoquent un peu en riant. Donc après, faut pas s’étonner non plus. Enfin, je pense. Ou alors, ils n’ont qu’à pas rire.

Comment vois-tu l’avenir une fois Donald Trump et Emmanuel Macron élus ?
Je pense que quoi qu’on en dise, les deux s’aiment bien et ont un respect mutuel. L’avenir sera sombre mais tant que des gens viendront voir mon spectacle, je me foutrai éperdument du monde dans lequel on vit. L’essentiel est que je sois heureux et que le monde y contribue.

☞ Julien Santini sera à La Ricane de St Étienne les 5, 11 et 12 novembre.

Une brève de comptoir préparée par Fabrice.

Découvrez Julien Santini sur scène

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