C’est une année qui a été surprenante sur ce qu’elle a laissé, contrairement à ce debut 2016 qui a déjà pris beaucoup au monde de la musique. L’histoire ne se répétera pas ici chez le Torréfacteur et sauf exception, il n’y aura pas de doublons dans la sélection qui va suivre avec celle de mon humble serveur chef JPT (qui a la chance de ne pas s’appeler Gaston en lieu et place de Jean).
Miley Cyrus – Miley Cyrus & Her Dead Petz
On commence avec un album qui m’a marqué et qui en surprendra plus d’un, nul besoin de tenter de le chercher sur un dealer de streaming tel deezer ou spotify voir un disquaire numérique car il est inexistant. En effet cet album n’est disponible à ma connaissance que sur l’immortel (on verra si 2016 me donne tord) soundcloud.
Ce petit bijoux n’est autre que l’album de celle qui a tant accompagné ma petite sœur fut un temps sous les traits d’Hanna Montana, il s’agit bien entendu de Miley Cyrus. Cet album produit par les éternels Flaming Lips et ce filou de Ariel Pink m’a fondamentalement prouvé que certains artistes sur lesquels on ne compte pas à l’origine peuvent être très talentueux, aussi bien dans leur choix et partis pris artistiques, que dans la maturité de leur exercice principal, ici le chant, et par leur faculté à se dénuder et chevaucher des sex-toys géants sur scène. Cette nana est vraiment géniale. Le croisement des genres est ici rondement mené et jamais les styles des deux producteurs prennent sur l’identité de leur pouliche.
Tone of Arc – Urgent Turquoise
Tone of arc avait laissé une petite trace quelques années plus tot avec une version personnelle mais respectueuse de Good Bye Horses (Q Lazzarus – 1988) et son clip déjanté et flippant. Le duo revient aux affaires avec un deuxième album savoureux qui arrive à chaque morceau à nous transporter et faire voyager. Ici aucune once de savoir technique musicalement parlant, mais juste une faculté à taper juste dans le beat qui va bien. Jamais d’exagération, jamais de surproduction ou d’effet d’emphase. Une simplicité tonitruante plaisante car efficace.
Ghost Culture – Ghost Culture
Erol Alkan s’y trompe rarement et signe ici une belle entrée dans son label avec un habile mélange de style pop mélancolique et d’électro bien raide. Ce jeune londonien du nom de James Greenwood et dont l’écoute de John Coltrane a été déterminante pour lui, s’inspire ici plutôt des sensibilités à la Dépêche Mode ou New Order où la fragilité organique doit faire face à la dureté des instruments robotiques. Sa voix de crooner dézingué et sa métronomie impartiale en font l’un des albums incontournables de cette année 2015
Nôze – Come with us
Nôze est un peu partout sans y être. En effet après avoir mis le boxon dans la house française Ezechiel et Nicolas reviennent 4 ans après leur troisième album, pour nous lisser les oreilles avec des balades romantiques aux sonorités jazzy et un blues incroyable. On est vraiment transporté tout au long de l’album sur la voix de Nicolas et le spleen qui s’en dégage. Ce que provoque l’album dans son ecoute est comme l’envie d’aller embrasser tout le monde et de gueuler : Vous allez vous aimer vous les uns les autres ?
Et oui pourquoi s’arrêter en si bon chemin car les malins ont aussi fait un énorme cadeau en proposant une deuxième version de leur album avec des remix de chacun de leur titre et c’est tout aussi sublime bien que plus énergique. Chacun y trouvera ses préférences ou saura apprécier chaque version selon leur humeur et le moment.
Be Quiet – Balek
Ici juste un EP et non d’un album mais quel MAXI. La révélation bordelaise de cette année. Un superbe travail sonore reprenant certains codes qui ont fait de Crystal Castles un de mes groupes préférés tout en y apportant un côté rock sans le punk. La production délicieuse, faite de toutes ces petites attentions que l’on aime apprécier tout les jours avec de bonnes enceintes ou un casque et que l’on daignera largement apprécier lors d’un live. A suivre de très près cette année.
HÆLOS – Earth Not Above
La deuxième petite exception de ce classement dans le sens où il s’agit encore d’un EP, l’album sortant le 18 mars. Ils étaient très attendu pour leurs premières scènes et n’ont pas déçu. Leur formation était originale et le rendu, aussi bien studio que scénique est là. On attend leur album pour le 18 mars avec impatience.
Deceptikon – Presidio
Comme l’élaboration d’un album peut être laborieuse et longue. Ici on sent les 3 ans passé à peaufiner ce petit bijoux dans la forêt reculée de the Presidio non loin de San Francisco. 3 ans à s’isoler des courants musicaux et à se laisser porter par ses inspirations les plus profondes et vierges. De belles balades à savourer en fouillant des sols pleins de mousses et feuilles mortes à l’aide de ses bottes. De petites perles échappées de boîtes à musique qui n’ont pour seul défaut d’être parfois trop proprement produites.
Lauer – Borndom
Qu’il est bon d’écouter un album aussi maîtrisé, entre des exercices d’envolées électroniques et des petites réserves popeuses on prend rapidement goût aux saveurs sucrées de cet album. Lauer sublime ici son savoir faire électronique laissant souvent place à la spontanéité qui donne un côté pop-punk à l’ensemble.
LA Priest – Inji
Dur, dur, dur de revenir quand on a été le leader si talentueux d’un grand groupe tel que Late of the Pier. Mais c’est un pari réussi, même si sur scène il est assez étonnant de voir cette personne seule à pied d’oeuvre autour de ses machines vintages. Il n’en reste pas moins que les piliers sont solides et que les trips disséminés dans chacun de ces morceaux renforcent encore l’idée que ce monsieur a un talent énorme.
Neon Indian – VEGA INTL. Night School
L’exercice était périlleux, avec un premier album magnifique et dont la production faiblarde apportait un charme et une fragilité lancinante, un deuxième album plus propre mais bigrement codé, qui avait perdu de la saveur sans être mauvais, Neon Indian revient ici avec un exercice original et à l’exécution hautement maitrisé. Le monsieur se fait plaisir à nous faire plaisir et ne tombe pas dans la platitude créatrice.
Rangleklods – Straitjacket
Un des albums trop oublié cette année qui nous vient d’Europe du nord. Son plus grand malheur est peut être que le meilleur et le plus fort des morceaux se situe au début de l’album. Pourtant la suite de l’écoute nous prouve que le renouvellement des styles et la méticulosité de la production en font un album complet et dont la ré-écoute immédiate se fait sans tracas. Il y a du talent dans ce duo.
Kelpe – The Curved Line
Partir de l’univers des démos de Commodore d’Amiga et venir petit à petit à un tel niveau de production est assez bluffant. Certes la « bête » a déjà un nom dans l’univers électronique Londonien mais il passe la vitesse supérieure avec probablement sa meilleur réalisation à se jour tant l’homogénéité et la maitrise qui se dégage de cet objet d’art est monolithiquement inébranlable.
Royce Wood Junior – The Ashen Tang
Le temps d’écrire l’article que déjà une version deluxe de son album sort avec deux composé supplémentaires en ce mois de janvier 2016. Le fils caché de Prince est là. Rien à ajouter.
Tricatel RSVP
5 jours pour pondre une pépite comme ça ? Burgalat le fait et s’assoit encore comme un des papes de la scène Inde. Pardonnez le monsieur d’avoir dans ce lap de temps, pondu 10 morceaux, totalement improvisés, en s’enfermant avec, excusez du peu Fuzati, April March, Chassol ou Shawn Lee et j’en passe. BB prouve qu’il est et reste le roi de la mangrove.
Nadastrom
Tempêter de façon si impétueuse qu’il aurait été plus logique de l’appeler “TodoStorm” tant ce petit bijoux envoie des allumettes de la taille de palmiers. On sent le potentiel de cassage de dance floor assez rapidement en regrettant en même temps le peu de remix existant. Il y’a de la beauté et de la saleté soit dans l’un ou dans l’autre de ces morceaux et parfois les deux s’entremêles. C’est varié, jamais plat, on perd parfois l’identité ou une certaine homogénéité dans le tout que forme cet album mais cela se fait pour un plaisir : celui des oreilles et des pieds.
Maribou State – Portraits
Les “so british” Chris David et Liam Ivory nous livre ici des petits sons très SOHNiens et on apprécie que certains amis réputés aient participé à l’aventure de l’album. Pedestrian à la production ainsi que Holly Walker et Jono McCleery aux chants rassurent et assurent d’une qualité d’exécution pour ce premier album maitrisé.
Si vous ne voulez plus vous arrêtez un album de remix existe également exécuté par des proches de la formation.
Vous allez me dire que vous en comptez 16 mais il faut mesurer le fait que deux EP s’y sont glissés et que je ne puis les comptabiliser comme des albums donc c’est un demi chacun. Bonne écoute ou ré-écoute pour les fins-limiers.
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