C’est le deuxième volet du projet stoner – psyché de Ty Segall. Après une tournée estivales de tous les diables avec leurs nouveaux morceaux, Ty Segall et ses potes Chad Ubovich et Charles Moothart, aka FUZZ, sortent un deuxième album encore plus fracassant que le premier. Un vibrant hommage au hard-rock des années 70. Il est si bon parfois d’avoir les oreilles qui sifflent.
Ty Segall est ce genre de musicien hyperactif. Multipliant les projets, les groupes et les sorties en solo, avec comme seul credo celui de réveiller la scène garage-psyché à la vitesse de l’éclair. Le voilà de retour pour signer avec ses potes Chad Ubovich et Charles Moothart le deuxième volet de FUZZ, sobrement nommé II. FUZZ ou le projet le plus sauvage et le plus bruitiste de Ty Segall. Mon préféré pour la fête en somme. Exceptionnellement, le Californien quitte ici la guitare pour s’installer derrière la batterie laissant ses acolytes Charlie Moothart à la guitare et Chad Ubovich à la basse. Un trio gagnant qui martèle un rock lourd et fiévreux à chaque mesure. Sans une seconde d’ennui.
Grand héros de la tournée d’été, FUZZ a régalé à chacun de leur passage sur scène, que se soit à la Route du Rock ou encore à Rock en Seine. Dans leur bagages, quelques extraits de ce nouvel opus, assurément l’un des albums les plus solides et musclés sorti cette année. Si l’intro de l’album surprend par son silence puis son grésillement lointain, ce n’est qu’une question de seconde pour que le fuzz prenne. Mêmes joueurs jouent encore. FUZZ utilise les mêmes ingrédients que l’album précédent, sans trop se poser de question. Riffs puissants de guitare, basse lourde, batterie à casser des poignets, le tout saupoudré par une bonne grosse distorsion. Sans se soucier des structures, FUZZ agresse, répète ses gammes et les codes de ses précédents succès. Avec de nouvelles et nombreuses références aux légendes du rock que sont Deep Purple ou Status Quo. Si FUZZ, dont le nom fait référence à la pédale d’effet la plus célèbre du rock en général et du psyché en particulier, c’est devenu surtout un bel hommage au vieux hard rock des années 70 dont il faut entendre l’effet dans ce second album. Un grand album sans aucun temps mort et manipulant les styles, les riffs et les solo avec la plus grande dextérité. Certains en sortiront éprouvés, épuisés, vidés, néanmoins II restera dans le meilleur de l’année, un disque comme un modèle du genre. Un genre chaotique savamment et sauvagement contrôlé.
II de FUZZ est disponible depuis le 25 octobre 2015 chez In The Red Records et s’écoute à la suite.