Découverte du vieux marché, de la coulée verte et d’Aperitiv
Ce deuxième jour s’annonce tout aussi parfait que le premier. Soleil au beau fixe, direction le vieux nice pour découvrir son marché, ses commerces et ses rues étroites. Traversons la place Masséna, direction le sud de la ville. A l’entrée du Vieux-Nice, on découvre la Mairie, l’Opéra magnifique et la plage, toujours aussi présente. Un petit coucou à Estrosi en passant. Il faut avouer que la ville est plutôt bien aménagée, surtout avec cette incroyable promenade du Paillon qu’on a pris sur le chemin du retour. Le marché se trouve Cours Saleya, une immense esplanade piétonne aménagée de la base de la colline du château jusqu’aux abords de l’opéra. Une véritable fourmilière où on y déguste nos premières socca avec quelques farcis.
La ballade se prolonge jusqu’à Aperitiv. Un petit paradis qui vient d’ouvrir à Nice, au 4 rue Cassini. Une enseigne entièrement dédiée à l’apérif qui rassemble tout le nécessaire pour passer le meilleur moment possible entre amis. Charcuterie, fromage, antipasti, olives, fruits secs, tartinables, terrines, vins, champagnes, spiritueux, bières de spécialité, jus de fruits… “Aperitiv : un petit pas pour l’homme, un pas de géant pour l’apéritif” Elue meilleure boutique de l’univers.
Visite du Mamac et apéro El Merkado
Autre lieu impossible à ne pas mettre en avant : le Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain et le bar El Merkado.
Le Mamac a une forme bizarre, vue de l’extérieure. Une sorte d’arc à 4 pieds dont l’un des pieds tombe directement dans la fin de la promenade du Paillon. Ce musée consacré à l’art moderne et l’art contemporain fait le bonheur des niçois aussi bien pour ses expositions que pour sa terrasse haute. Un joli point de vue à 360 degré sur les collines niçoises et la ville. Il faut savoir que le Niçois a une entrée gratuite dans le musée, du coup on zappe vite nos origines diverses, il est difficile de ne pas prolonger sa promenade dans ses murs bien climatisés. Concernant les collections, le Mamac offre un panorama d’avant-garde de la création artistique, de la fin des années 1950 à nos jours, qui s’articulent autour de différents mouvements : Klein, Niki de Saint Phalle, Ben, les différentes écoles de Nice… Mais c’est surtout la clim et la terrasse qui font plaisir.
L’apéro se consomme tranquillement au bar El Merkado. Aux abords de Masséna et de la vieille ville. Un des rares lieux festifs de la ville qui sait offrir autre chose que du pub anglais ou bar attrape-touriste bien stéréotypé, selon les rumeurs. El Merkado c’est un voyage, plein de saveurs et de couleurs, que se soit pour croquer ou trinquer. La déco rappelle une certaine hype parisienne, mais la carte donne raison à notre plaisir simple au moment de l’addition. Tapas frais et locaux, sangria blanche rafraîchissante, bières artisanales en folie, cocktails originaux chaque jour. Du goût, du vrai ou nada sont les maîtres mots au Merkado. Je recommande tout autant que Aperitiv !
Douceur Benjamin Clementine
Retour à la musique. La deuxième soirée du Nice Jazz Festival démarre tout en douceur avec Benjamin Clementine. Sa voix s’envole dans l’immensité de Masséna. Les mouettes l’accompagnent. Il y a comme de la poésie dans ce moment crépusculaire. Le chanteur, pianiste, guitariste, auteur compositeur a un jour décidé de quitter son Angleterre natale pour tenter sa chance à Paris. Et il a très bien fait. Après des années de galère à chanter dans le métro, le public a enfin reconnu le talent hors norme de celui qu’on compare parfois à Nina Simone : “Je veux raconter des histoires aux gens en utilisant mon imaginaire, un peu comme si je faisais de la littérature”, confie le musicien à fleur de peau. Pour l’avoir vu et revu, je peux vous assurer que chacun de ses concerts est d’une force émotionnelle rare. Frissons garantis. Un premier album At Least For Now à se mettre dans les oreilles d’urgence.
Le début de soirée se prolonge jusqu’au théâtre de la Verdure. En attendant le show Jungle et après la douceur Benjamin Clementine, Kenny Barron continue de rendre hommage au piano. A sa manière, avec son talent immense et intense. Un jazzman incroyable, complice de Stan Getz, forcément ça impressionne. Accompagnateur des plus grands noms du jazz, de Dizzy Gillespie à Chet Baker en passant par Freddie Hubbard, Ella Fitzgerald et Buddy Rich, nommé neuf fois aux Grammy Awards, Kenny Barron est un immense monsieur que j’ai l’honneur de découvrir grâce au Nice Jazz Festival. Parce que ce festival aux saveurs particulières permet la découverte d’artiste sans commune mesure. La beauté d’un festival populaire avec des artistes qui devraient l’être tout autant.
Les trop énergiques Jungle
Voilà des années que je pratique la fête Jungle. Tel Bear Grylls, j’ai survécu de nombreuses fois à cette Jungle riche, dense, luxuriante. Révélation du Pitchwork Festival à l’automne, le duo évoque parmi ses influences, aussi bien Daft Punk qu’Eminem, Mos Def ou Chet Baker. Apparemment, ils aiment jouer le mystère et brouiller les pistes pour mieux choper leur proie. De toute façon, il est certain que leur son est résolument moderne, dansant et festif. Une musique qui traduit l’énergie d’une génération riche de mille références. Une pop music avec des refrains accrocheurs à la soul irrésistible. Seulement voilà, il y avait comme un trop plein d’énergie ce soir là. Certainement le fait de les voir en plein air qui doit faire défaut. Dans l’ensemble, comme une sensation que le groupe peine à offrir un son conséquent, perdu dans l’espace béant d’une scène en plein air. Jungle est donc un groupe de salle. Bon à savoir. Et bien qu’il n’y ait rien de bien nouveau et de succulent à se mettre sous la hanche, elle continue à se déhancher et à prendre son plaisir à deux mains néanmoins. En tout cas, vivement la suite.
Les douces soirées niçoises
Alors que Charles Lloyd termine ses derniers bons swing et que Asaf Avidan vocifère sa pop world bien classique, je préfère m’attaquer aux soirées niçoises. Une nuit douce pour sa fraîcheur marine. Une nuit que j’espère courte car je commence à être bien fatigué au final. Certains bars apportent leur lots de menu classique de bière et de shot, et la soirée prend des allures de fêtes de plages, pas pour déplaire. En terrasse, à profiter de la fraîcheur marine, se reposant de la chaleur étouffante de la journée. A discuter des groupes et concerts qu’on a pu voir chacun de notre côté. Les bars de Cours Saleya fermant et ne sachant plus trop où finir, c’est direction l’appart d’un copain niçois de Guillaume. Loin des touristes et plus proche d’un whisky de 15 ans d’âge. Et histoire de découvrir les nouveaux sons de Guillaume et de son groupe Griefjoy. Difficile exercice mais beaucoup d’émotion pour tout le petit monde. Des petites bombes qui promettent un avenir certain pour Griefjoy. Vous entendrez tout ça très prochainement. J’ai hâte en tout cas de remettre de nouveau mon oreille sur les sons de leur second album. Tellement prometteur.
Retour sur cette deuxième journée du Nice Jazz Festival