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Mes folles aventures au Pitchfork Music Festival Paris 2013

Pitchfork, petit blog indé devenu média de référence dans les meilleures musiques du moment, déballe ses valises de cadeaux pour la troisième fois à la Grande Halle de la Villette. Depuis 2011, le festival rassemble la crème de la musique indépendante et électronique. A guichets fermés avec plus de 20 000 personnes chaque année, le Pitchfork Music Festival Paris, est désormais reconnu comme l’événement parisien de l’automne. Pour ma part, la programmation est en deçà des années précédents mais néanmoins alléchantes avec The Knife, Disclosure, Hot Chip, Darkside, Mount Kimbie, Panda Bear, Only Real, Petit Fantôme et bien d’autres.

Pour vous raconter mes folles aventures au Pitchfork Music Festival, je me suis retroussé les manches dans un long article, ponctué de quelques sons pour que votre lecture en soit plus que sympathique. Difficile de résumer 3 jours de festival, mais difficile de faire 3 articles comme je le fais d’habitude alors voici plutôt mes tops, mes flops, mes coups de coeurs et mes coups de gueule. 3 journées sponsorisées par Green Room Session que je remercie chaleureusement.

Jour 1 : la classe de Mac DeMarco, le génie de Darkside et la troupe des Farfadets de Limoges de The Knife



Arrivé tardive et déçu de ne pas avoir pu voir Only Real que j’apprécie tant en ouverture de cette première journée. Je me rattrape sur Mac DeMarco du coup. Entre surf-pop maline et rock psychédélique, le Montréalais propose un set intéressant et assez bien foutu. Songwriter de talent, Mac DeMarco chante des petites aventures attachantes et intrigantes avec classe et simplicité. Notons le medley Message In A Bottle et Cocaine en fin de set accompagné d’un petit slam bien brouillon dans la foule. Avec son petit charisme de sale gosse, Mac DeMarco a été élu Mec le plus cool de cette édition. Belle première découverte  à revivre en vidéo avec la Blogothèque.

Je délaisse le rock bien trop furieux et engageant de Savages qui suit pour être prêt et plus proche de l’électro de Mount Kimbie. Le petit évènement que je ne voulais pas rater ce jeudi soir. Kai Campos et Dominic Maker, les deux Mount Kimbie, s’installe tranquillement sur la scène. La foule est bien grande déjà. Leur dernier album Cold Spring Fault Less Youth doit être aussi dans le coeur de tout ce petit monde. Mount Kimbie a quelque peu minimisé l’importance des basses, enregistré partout des bruits de la vie quotidienne et inclus à tout ça des guitares, basses et autres instruments plus traditionnels pour composer leur son unique et inimitable. Leur électronica rêveuse et intelligente est l’idéal pour consommer l’apéro et s’ambiancer subtilement. Lorgnant parfois sur la pop et le rock en live, la prestation de Mount Kimbie offre de belles choses à ce début de Pitchfork. Presque trop court.

Pas le temps de se reposer. L’autre évènement du jour prend place de l’autre côté. Bien que les premiers live de Darkside il y a deux ans m’ont laissé sur ma faim, je me laisse néanmoins tenter par leur concert. Mount Kimbie m’a bien chauffé du coup. Et j’ai bien fait !

Nicolas Jaar avait déjà le monde à ses pieds : le gratin de la house et les amateurs de bonne musique ne juraient que par son premier album Space Is Ony Noise, sorti début 2011. Plutôt que de capitaliser sur ce succès avec un deuxième album vite sorti, il choisit de brouiller les pistes avec son side-project Darkside, le vrai phénomène de cette rentrée 2013. En duo avec Dave Harrington à la guitare, Darkside souille d’abord avec brio le blockbuster des Daft Punk Random Access Memories, à écouter vraiment, puis livre un des albums de l’année : Phychic. Forcément leur venue au Pitchfork n’était à ne pas louper. Au beat électro lent et chaleureux, Jaar et Harrington y ajoute du blues, du funk, de l’ambient et du post-punk. Punk est un mot qui les défini bien, tellement ils cassent les codes et font ce qu’ils veulent sur scène. La guitare est grandiose et les machines sont métronomiques. Epique et joussif, je remballe ma salive, Darkside était le gros coup de coeur du Pitchfork. Belle claque !

Puis vient le moment difficile de la soirée : The Haxan Cloak. Même au bar à discuter du Darkside, l’écoute au loin est insupportable. Basses au plus fort, sonorité étranges, cette bouillie sonore est trop difficile à supporter. Je sors manger au silence. Quoi que avec l’ami Fadhel aux manettes de la sono Converse en libre accès, la fête est totale !

Hot-dog et bières au top, je me replace pour The Knife. Tête d’affiche de la soirée, dernier album Shaking The Habitual apprécié, je me dis que la fête va forcément continuer. Ba, en fait, pas du tout… 7 ans d’absence pour ça ?… Karin et Olof Dreijer ont certes influencé toute une génération de jeunes groupes électro-pop avec leurs ambiances chamaniques et leur culte du mystère, j’espère que personne ne les suivra dans leur délire de spectacle de pseudo Holiday On Ice sans patin. The Knife sur la scène du Pitchfork c’est deux premiers morceaux chantés avec instruments, puis on met les instruments de côté pour bien partir en sucette vénère. Plus d’instrument, plus de chanteuse, plus de micro, plus rien, il ne reste sur scène qu’une sorte de troupe des Farfadets de Limoges. Collants multicolores, c’est la fête du vendredi soir de TF1 sans musique. Et si encore la danse était intéressante à voir… Gros flop.

Je rentre Phychic de Darkside dans les oreilles pour me consoler.

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