Beyrouth exerce une forme de fascination depuis de nombreuses années. L’évoquer, c’est convoquer les images d’une ville meurtrie, résiliente, effervescente et insolite, où se côtoient les cultures, les communautés et les croyances. Incroyable multiplicité.
À travers les regards croisés de seize artistes photographes et vidéastes, l’exposition C’est Beyrouth propose d’entrevoir une société unique dans sa diversité, fragilisée par les guerres et une structuration confessionnelle à bout de souffle. Les oeuvres choisies par Sabyl Ghoussoub, commissaire de l’exposition, documentent l’actualité de Beyrouth. Elles montrent l’omniprésence de la religion, les conditions de vie des réfugiés palestiniens et syriens comme celles des travailleurs migrants, les discriminations en raison de l’homosexualité, les échappatoires d’une génération désorientée.
Autour de l’exposition, des spectacles, des projections et des tables rondes prolongent cette immersion libanaise. Les arts de la scène nous enchantent avec une interprétation contemporaine et masculine du baladi, une lecture musicale et poétique sur un piano pouvant jouer le quart de ton de la musique orientale, ou encore un DJ set pour plonger dans les nuits électro beyrouthines. Des conférences, des films et des documentaires sont programmés sur le photojournalisme, le multiconfessionnalisme, les initiatives de la société civile, les figures emblématiques du pays… Le jeune public bénéficie également d’une offre dédiée avec des ateliers, des ciné-goûters et des spectacles. Et à l’occasion du ramadan, l’ICI organise ses traditionnels iftars, précédés de contes et de films sur le Liban.
Au fil des rencontres qui jalonnent cette saison culturelle, C’est Beyrouth donne à voir autrement les bouleversements et le bouillonnement de la société libanaise.
☞ C’est Beyrouth à découvrir jusqu’au 28 juillet 2019 à l’Institut des Cultures d’Islam, à Paris 18e. Plus d’info pratiques sur institut-cultures-islam.org.