À l’occasion du retour de Magic dans les kiosques, je suis parti poser quelques petites questions à Vincent Théval, le rédacteur en chef de Magic. Magazine de nouveau vivant pour nous conter le meilleur de la “pop moderne”.
C’est quoi Magic ?
Aujourd’hui, c’est un beau magazine bimestriel qui offre un point de vue panoramique sur la pop et l’histoire de la pop, entendue au sens le plus large. On y parle de rock, de soul, de jazz ou de hip hop en essayant d’être à la fois pointus et accueillants, accessibles. Autrefois, c’était un beau magazine mensuel. Encore avant, déjà un bimestriel. Et aux origines, un fanzine : Magic Mushroom. Bref, c’est une revue qui a une histoire.
C’est quoi une « revue pop moderne » ?
C’est une excellente question, que tout le monde se pose depuis 1995. Chaque numéro, nous essayons de donner la meilleure réponse. Elle évolue au fil des ans et des gens qui font la revue mais l’idée générale est que chaque genre musical peut être populaire et que Magic doit rendre compte de la vitalité et de la pluralité de l’offre musicale, retracer l’histoire des groupes et des mouvements, aider le lecteur à s’y retrouver, donner à lire des points de vue et des styles propres à chacun de nos rédacteurs.
C’est quoi votre plus grande réussite depuis le lancement de Magic ?
Depuis le re-lancement de janvier, je dirais : avoir réussi à préserver l’identité du magazine tout en le faisant très sensiblement évoluer. C’est toujours Magic mais en très différent. C’est le résultat d’un beau travail d’équipe. Si je dois parler en termes d’articles marquants, je pointerais l’entretien avec Luz ou le beau portrait de Vashti Bunyan, dans le dernier numéro.
C’est quoi le plus difficile dans l’industrie musicale ?
Il faudrait poser la question à l’industrie musicale. Le plus difficile, c’est l’industrie. La musique, elle, se porte toujours très bien. A nous de nous en faire l’écho.
Ça sera quoi le futur de Magic ?
Bien malin qui peut le prédire mais j’espère que ce sera une fidélité aux artistes et à la musique, à l’enthousiasme qui nous a toujours guidés.
Ça sera comment les soirées Magic Number ?
Ce sont des soirées pas complètement comme les autres, qui se distinguent par leur affiche ou par leur cadre. Ou les deux. La prochaine aura lieu le 13 avril au Carreau du Temple (un beau lieu un peu inhabituel) avec Vashti Bunyan, ce qui est un événement exceptionnel, puisqu’elle n’a pas joué à Paris depuis plus de 10 ans. Et la première partie – Steve Gunn – est assez classieuse. Modeste cerise sur le gâteau : ces soirées sont aussi l’occasion de rencontrer l’équipe de Magic, Johanna Seban et moi-même mais aussi pas mal de nos excellents rédacteurs.
C’est comment la vie d’un journaliste musical ?
C’est sans doute beaucoup moins sexy que ce que certains imaginent.
C’est quoi la musique que vous écoutez ?
Je reste fidèle aux groupes et artistes qui m’accompagnent – pour certains – depuis 25 ans et j’y reviens souvent : Neil Young, REM, Yo La Tengo… je cite les premiers noms qui me viennent mais je pourrais noircir des dizaines de pages, avec notamment beaucoup de choses dans un registre folk – je ne m’en lasserai jamais. Je découvre évidemment encore – continuellement – beaucoup de disques et d’artistes qui me touchent ou me fascinent, dans l’histoire ou dans l’actualité. J’ai toujours écouté du jazz mais ces dernières années, ça a pris une place beaucoup plus importante pour moi. J’aime ne pas tout comprendre à ce que j’écoute. J’aime être un peu perdu, j’aime l’abstraction.
C’est quoi l’indie music ?
Une invention. Ça ne correspond à rien. Peut-être que la notion a eu un sens au début des années 80, en lien avec l’essor des labels indépendants. Aujourd’hui, j’ai l’impression que c’est un mot fourre-tout, que les gens utilisent en général pour parler de la pop à guitares héritée des années 80.
C’est comment votre Route du Rock ?
Confortablement installé dans un excellent hôtel intra-muros. Trois jours ponctués de bons repas dans des bons restaurants, avec des bons concerts le soir. Bref, je suis vieux.
C’est quoi votre genre de café ?
Serré et fort.
C’est quelqu’un de sympa François Hollande ? (ndlr)
Oui, très sympa et à l’écoute. Mais c’est un peu son métier, non ?