C’est un jour un peu spécial pour les superstitieux. Le vendredi 13 peut être soit un jour de malheur pour certain, soit un jour de chance pour d’autre. En tout cas, il ne laisse pas indifférent. Il a même sa phobie, la paraskevidékatriaphobie.
Il existe au minimum un vendredi 13 chaque année, vu le fonctionnement de notre calendrier grégorien. Bien qu’il y ait un et deux vendredi(s) 13 dans l’année de manière générale. En effet, dans le calendrier actuel, le 13 du mois tombe légèrement plus souvent un vendredi. En effet, un cycle grégorien dure 400 ans, et 400 ans = 146 097 jours (146 000 jours et 97 jours en plus, qui correspondent aux 29 février). En 400 ans, on a un nombre de semaines entières : 146 097 / 7 = 20 871 semaines, d’où la fin d’un cycle grégorien. Cependant, en 400 ans, on a 4 800 mois, et 4 800 n’étant pas divisible par 7, certains jours de la semaine tomberont plus souvent le 13 que les autres ; il s’avère que le vendredi est le plus concerné du coup. Voilà pour les mathématiques. Qu’en est-il pour les croyances autour de ce fameux vendredi 13 ?
Chanceux ou malchanceux, le vendredi 13 ? Cette date a suscité des débats infinis, entre coups de chance inouïs et catastrophes inexpliquées. Explication de l’origine de cette superstition autour du vendredi 13.
La croyance qui associe le vendredi 13 au malheur viendrait en premier lieu de la Bible. Selon le Nouveau Testament, au cours de la Cène, 13 participants siégeaient autour de la table : Jésus-Christ et ses 12 apôtres. Dont l’un des apôtres, Judas, aurait livré Jésus-Christ aux Romains. Judas est souvent présenté comme le 13e convive, celui qui a tout fait basculer. La peur du vendredi 13 repose-t-elle également sur le fait que le Christ a été crucifié un vendredi, qui deviendra le Vendredi Saint lors de la semaine de Pâques.
Une autre explication de cette crainte du vendredi 13 viendrait aussi des mythes nordiques antiques. Selon une légende, Odin, dieu des guerriers, avait un jour réuni onze de ses amis dieux pour un diner, dans sa demeure de Valhalla. Loki, dieu de la guerre et du mal, vexé de ne pas être de la fête, décida de s’inviter malgré tout. Seulement, ce treizième invité surprise n’était pas le bienvenu. Balder, le fils d’Odin, dieu de l’amour et de la lumière, tenta de chasser l’intrus. Une bataille éclata entre les deux dieux qui se vouaient une haine depuis toujours. Loki, dieu jaloux et malveillant, lui décocha une flèche empoisonnée en plein coeur, abattant Balder le “bien aimé”. Depuis cette légende, dans les pays scandinaves, le chiffre 13 est considéré comme maudit et être 13 à table porterait malheur. Et encore une fois les Avengers se sont roulés les pouces sur cette histoire.
Les Grecs et les Romains donnent eux-aussi au nombre 13 une connotation négative. Ces deux peuples associaient à l’époque le nombre 12 à la régularité et la perfection. Ainsi, il y a 12 dieux olympiens, 12 constellations, 12 signes du zodiaque, 12 heures du jour et de la nuit. 13 implique d’ajouter une unité au 12 parfait, et donc d’introduire le désordre. Détruisant l’harmonie, il est synonyme de malheur. Pour ce qui est du vendredi, il est associé aux événements malheureux puisque c’est ce jour-là, dans la Rome antique, que se déroulent généralement les exécutions des condamnés à mort.
En France, la superstition liée au vendredi 13 vient également du vendredi 13 octobre 1307. Ce jour-là, tous les templiers de France sont arrêtés, sur ordre de Philippe le Bel. D’après la légende, le grand maître Jacques de Molay aurait proféré sur le bucher : “Vous serez tous maudits, jusqu’à la treizième génération”. Une succession de malheurs s’abattit ensuite sur la famille royale. Cette histoire fut popularisée par Maurice Druon dans son roman “Les Rois maudits”. De nos jours, cette superstition anti-vendredi 13 est encore très présente. Ainsi, dans les avions, il n’y a pas de rangée 13. Souvent, dans les ascenseurs il n’y a pas de treizième étage, et dans les hôtels il n’y a pas de chambre numéro 13. De même, certaines rues n’ont pas de numéro treize. Et puis le vendredi 13 n’est pas un jour comme les autres depuis le dernier de 2015.
Au final, le vendredi 13 serait un jour de malchance, mais pour tous le monde. Car, chaque vendredi 13, la Française des Jeux enregistre 3 fois plus de joueurs. Depuis 1991, elle organise sa super campagne et donc appâte les plus superstitieux au jeu. Par ailleurs, en Espagne, Grèce et dans les pays d’Amérique latine, ce n’est pas le vendredi mais le mardi 13 qui est craint. Le deuxième jour de la semaine, en rapport avec Mars, rappelle le dieu de la guerre, signe de destruction et violence. En Italie, c’est le nombre 17 qui porte malheur: XVII en chiffres romains, c’est l’anagramme de VIXI, qui signifie en latin «j’ai vécu», et donc «je suis mort». En Asie, c’est le chiffre 4 qui leur fait horreur. Et pour cause, le mot se prononce «shi», même prononciation que le mot qui veut dire «mort», tant en mandarin qu’en cantonais et japonais. Paradoxalement à nos croyances occidentales, le nombre 13, pour les chinois est associé à la vie.