C’est un endroit où les femmes ont le pouvoir. Aux confins du sud-ouest de la Chine, non loin de la frontière Tibétaine, réside une tribu de 30 000 habitants qui intrigue le reste du monde pour sa vision de la vie. Les Moso sont le tout dernier peuple resté totalement matriarcal. Une communauté-modèle selon l’ONU où il n’existe aucun rapport de domination entre les hommes et les femmes, ni de querelles courantes comme peuvent créer nos sociétés, d’ailleurs là-bas il n’existe pas de mots pour définir la guerre, le meurtre ou la prison.
Les Moso forment une ethnie plutôt particulière. Habitant le Sud-Ouest de la Chine, à la frontière des provinces du Yunnan et du Sichuan, sur les contreforts de l’Himalaya, à 2700 mètres d’altitude, elle compte un peu plus de 30 000 membres dans sa communauté. Chez eux, la femme, et la mère plus généralement, domine la société : les enfants prennent le nom de leur mère, les biens se transmettent de mère en fille et elles ont le rôle de chef de famille. D’ailleurs, il n’y a pas de notion de mari ou de père, les enfants sont élevés par leur oncle et les couples se forment et se séparent au gré des désirs de la femme.
Chez ce peuple matriarcal, il existe une grande liberté amoureuse et sexuelle. Il n’existe aucun rapport de domination entre hommes et femmes. Femmes et hommes sont libres d’avoir autant de partenaires qu’ils le désirent. Comme les familles sont acquises de naissance et ne dépendent pas d’un conjoint, les ruptures ne sont pas un problème : se séparer revient simplement à effacer le lien entre deux membres de deux familles distinctes qui resteront intactes. Le mariage et l’union représentant même une menace à l’harmonie des familles. C’est pourquoi la notion de mariage et de couple n’existe pas réellement. Les Mosos estiment qu’être marié revient à se vendre dans une forme d’illusion ; ils pensent qu’il est insensé de se promettre la passion éternelle, puisque personne ne sait de quoi demain sera fait. Sans promesse, aucune trahison possible.
Cela fait 800 ans que la société des Mosos vit en parfaite harmonie. D’ailleurs dans leur langue, il n’existe pas de mot pour définir la guerre, le meurtre ou la prison. La femme est au centre de tout et cela ne pose aucun problème aux hommes. Malgré tout, les hommes et femmes sont bien considérés comme différents et doivent donc avoir un rôle spécifique dans leur société. Le partage des tâches est sexué et réglé avec précision. Les femmes s’occupent des travaux domestiques (cuisine, ménage), de la collecte de bois pour les feux, et du tissage. Les hommes sont chargés des travaux plus physiques (labours, charpentes), la pêche et le bétail. Seuls les travaux d’agriculture (principale source d’alimentation des Moso) sont effectués conjointement. Néanmoins, ce sont bien les hommes qui ont la charge d’éducations des enfants.
Pour découvrir plus encore sur les origines et les coutumes des Mosos, nous vous invitons à découvre L’effet de la Pluie sur l’herbe est un webdocumentaire sonore et photographique sur la société des Mosos ; créé à partir d’un carnet de voyage réalisé en Chine en avril 2011 par Magali Jeanningros. Tombé un peu par hasard dessus, il a réveillé notre curiosité et est à la source de cet article.
