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William Z Villain, le vilain de service

Le mélomane sait bien qu’il faut regarder dans la marge depuis quelques années pour arriver à trouver son bonheur musical, les majors réservant leurs signatures pour alimenter NRJ et Youtube. On ne remerciera donc jamais assez les labels indépendants de faire encore (et toujours) ce travail de passionné, dans un monde dématérialisé et désensibilisé par des consommateurs qui n’ont plus le temps ni l’envie et encore moins l’argent à consacrer à quelques chansonniers passionnants. La preuve avec cette découverte formidable qu’est William Z Villain, hors des sentiers battus.

William Z Villain, l’américain dont on parle ici, a même dû venir en France pour trouver refuge au sein du délicat label Normandeepblues. Cette structure qui nous avait permis il y a deux ans, de faire connaissance avec Bror Gunnar Jansson, un suédois envoûtant, dandy et passionné de blues. Comme notre homme au pseudonyme de films d’espionnage. Venu du Wisconsin, Benjamin Bill, pour l’état civil, partage avec son collègue de catalogue un amour des costumes vintage, un look hors du temps, des guitares de collection (la sienne à 8 cordes) et une fascination pour ce blues du Delta que jouaient les pionniers pour raconter l’Amérique d’avant l’électricité. On peut donc avoir 26 ans et en revenir déjà aux racines d’une musique tellement diabolique, qu’elle n’en finit plus d’irriguer la culture populaire, de Bob Dylan à Johnny.

La principale qualité de William Z c’est de tremper ces « ballades bizarres », comme il les appelle, dans des influences folk ou des sonorités afro-cubaines, gipsy ou New-Orleans, sans que cela ne nuise à la cohérence de l’ensemble. Un patchwork coloré et enfiévré, un sens du rythme et des percussions groovy, qui le place à côté des grands manitous Tom Waits ou Dr John, plus que de Robert Johnson, dans un univers qu’on imagine illustré par Robert Crumb.

La particularité de sa voix de tête ajoute à ses chansons une tonalité inédite, et l’on se laisse happer, voire bercer par les rythmes chaloupés (le mini tube Anybody Gonna Move) d’une musique à écouter les yeux fermés, un mojito à la main, sur la terrasse estivale qu’enrobe le chant des grillons, autres invités de l’album. Cette invitation au voyage lo-fi, mais avec une grâce et une élégance qui n’appartiennent qu’à son auteur, redonne foi en la musique et confirme l’immortalité d’un genre qui survivra à toutes les époques et à toutes les agressions sonores ou sociales, pour mieux les dénoncer. William Z Villain, aime les chats et les produits bios, la France, la pureté des choses et des relations humaines. Avec ce premier album magistral, il vient de créer une magnifique passerelle entre ceux qui accepteront ce voyage plein de fantômes et se laisseront envoûter par sa musique ensorcelante mais au combien apaisante.

Il viendra, en chair et en os, prêcher la bonne parole au Printemps de Bourges le 20 Avril sur la Scène Pression Live et en tournée ensuite :

12/05 – Belfort (FR) La Poudrière
14/05 – Ris Orangis (FR) Le Plan
17/05 – La Rochelle (FR) la Sirène
18/05 – Roche Sur Yon (FR) Le Fuzz’Yon
19/05 – Angers (FR) Le Chabada
20/05 – Rouen (FR) Festival Rush @ Le 106
21/05 – Rennes (FR) L’Ubu
24/05 – Le Havre (FR) Le Tetris
30/05 – Lille (FR) L’Aéronef
31/05 – Orléans (FR) L’Astrolabe
01/06 – Bordeaux (FR) Iboat

Et les curieux pourront également se plonger dans le nouvel EP de Bror Gunnar Jansson, sorti le même jour, et qui préfigure un nouvel album lumineux (And The Great Unknown, vol 2), attendu au printemps.

À eux deux, William Z Villain et Gunnar Jansson viennent de redéfinir le blues pour les décennies à venir !

Écoutez William Z Villain

Une chronique musicale au comptoir préparée par Fabrice.

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