C’est un phénomène. D’une fête techno, de quelques pas de danse virils et d’une simple vidéo sur YouTube, un anonyme est devenu Technoviking à jamais. Qui est-il ? Quels sont ses réseaux ? Dans un documentaire, Matthias Fritsche, qui l’avait filmé à l’époque, cherche à comprendre ce grand mème d’Internet et explique l’histoire derrière cette première grande vidéo virale.
Si vous trainez sur Internet et que vous aimez ses mèmes, vous connaissez forcément Technoviking. Simplement dans le top des plus grand phénomènes du web, aux côtés du Nyan Cat, David After Dentist ou encore Chuck Norris Facts. D’une fête techno, de quelques pas de danse virils et d’une simple vidéo sur YouTube, un anonyme est devenu du jour au lendemain la plus grande star des Internet.
“TECHNOVIKING does not dance to the music. The music dances to TECHNOVIKING”
Technoviking est le surnom donné par les internautes à un grand gaillard blond filmé en 2000 lors d’une Fuckparade défilant sur la Rosenthaler Straße de Berlin. Tandis que la vidéo sommeillait sur Internet depuis, le look, les pas de danse, la volonté, le regard, le doigt en l’air et le déhanché improbables du musculeux barbus deviennent viraux en 2007. Les différentes versions de la vidéo qui circulent sur le web cumulent en quelques années des dizaines de millions de vues. Et de là commence à apparaitre des mèmes et autre remix. Et de là, forcément l’incompréhension et la gêne d’un homme devenu une star interplanétaire presque du jour au lendemain.
Quinze ans après, Matthias Fritsch, celui qui avait filmé la scène sur sa petite voiture, est parti à la recherche de Technoviking. L’envie et le besoin de comprendre le phénomène. Raconter l’histoire. Revenir aux sources de ce qui l’avait lui aussi rendu quelque part célèbre. Parce que le Matthias Fritsch a su en tirer profit de cette histoire à ces débuts.
D’innocente star du web, le Technoviking deviendra objet d’art et objet marketing dont l’image s’affiche sur des t-shirts, des objets en tout genre. Tout ça sans la permission de l’anonyme sur le moment. Dès 2009, il engage une procédure judiciaire à l’encontre de Matthias Fritsch. Il l’accuse alors d’avoir porté atteinte à son droit à l’image et d’avoir gagné de l’argent sur son dos. C’est en 2013 qu’un tribunal berlinois rend sa décision : condamnation du cinéaste amateur à rembourser les frais de justice du plaignant et à lui verser les 8 000 euros générés par les millions de vues de la vidéo sur Youtube. Néanmoins, le phénomène est encore là, toujours aussi fort. Et il s’explique désormais dans un documentaire.
Plus que l’histoire d’un homme, première star du web, c’est l’histoire d’un phénomène toujours aussi important 15 ans après, l’histoire du droit à l’oubli et l’histoire d’une vidéo virale que l’on suit, depuis sa diffusion sur un obscur site porno américain jusqu’à son explosion sur youtube et dans la culture populaire. L’histoire d’un certain Gunther Ackerman qui regrette un peu en fait : “I never wanted to be famous. It was all a mistake. A terrible, drug induced mistake.”
Techno Viking, un des premiers mème raconté dans un documentaire
