Tout du long de sa carrière, Kevin Morby a soulevé l’omniprésence du thème religieux. Bien qu’il ne s’identifie pas du tout comme “religieux”, il reconnaît un fort intérêt pour la spiritualité et un rapport séculier à l’âme. C’est ainsi que, dans un effort pour aborder cette notion, il s’est attelé dans son église, dans les avions et dans son lit a écrire ce qui allait devenir son premier véritable concept-album. Si Singing Saw était son disque pour louer Los Angeles, et City Music celui de son ode à New York, alors Oh My God prend ses racines dans le ciel, nulle part et partout à la fois, au-dessus du temps. Car de toute façon, “Nothing sacred, all things wild”
« La religion nous entoure », explique Kevin Morby. « C’est un langage universel et il y a une beauté profonde en elle. J’ai trouvé que c’était un véritable outil dans l’écriture de chansons, car c’est quelque chose auquel tout le monde peut s’identifier à un certain niveau. Il y a des thèmes religieux ou des images dans beaucoup de choses que j’ai faites, alors je voulais faire ressortir tout cela et ne parler que ce langage tout du long d’un disque. Ce n’est pas une renaissance ; Oh My God est plutôt une déclaration profonde qui signifie tellement de choses différentes. Il ne s’agit pas d’un vrai dieu, mais d’un dieu perçu, et il s’agit d’une vision extérieure de l’expérience humaine en termes de religion. »
En janvier 2017, avant la sortie de son quatrième album solo City Music, Morby s’est rendu au studio du producteur Sam Cohen à Brooklyn pendant quatre jours pour enregistrer une poignée de morceaux écrits en pensant au son de sa guitare électrique folk-lo-fi. Cohen, avec qui Morby a réalisé Singing Saw en 2016, avait commencé à enregistrer les nouvelles chansons avec une mentalité de businessman quand le troisième jour il a été frappé par une idée : Plutôt que de créer ce qui allait devenir Singing Saw : Part 2, que se passerait-il s’ils n’utilisaient que quelques pointes de la palette de couleur rock de Morby, plutôt que sa totalité ? « Sam nous a suggéré de faire des chansons qui ressemblent à du pop-art – comme un morceau de Keith Haring », dit Morby. « Mes autres disques avaient des tonnes de couleurs, alors on a décidé de garder cette couleur, comme une peinture en noir et blanc avec un bleu vibrant. »
Ce concept synesthétique s’inscrit dans une vision plus large. Jamais Kevin Morby n’a mis l’accent sur une esthétique globale aussi détaillée qu’avec Oh My Gog, de la musique à chaque élément visuel. Il a également travaillé avec le cinéaste Chris Good (qui a réalisé tous ses vidéoclips) sur un court métrage pour accompagner la sortie. Le film met en vedette Morby dans une imagerie onirique, déambulant de rencontres en rencontres – en avion, en voiture, dans un restaurant, à la maison jusqu’à dans sa cour arrière – et présente une vision à la Gondry de l’album et de son ambiance sacrée.
« La boucle est bouclée : c’est mon disque le plus abouti à ce jour », dit-il. Et il n’a pas tord ! « C’est une pièce qui souhaite la cohésion ; toutes les chansons s’inscrivent dans le cadre de ce thème religieux. J’ai pu écrire et enregistrer l’album que je voulais faire. C’est une de ces marques de vie : c’est pourquoi j’ai dormi sur le sol pendant sept ans. J’ai maintenant les clés de mon propre petit royaume, et je consacre tellement ma vie à la musique que je veux juste qu’elle reste intéressante. En fin de compte, la seule chose que je ne veux pas, c’est m’ennuyer. Quelqu’un veut se mettre en travers de ma route à propos de l’écriture d’un album religieux-non-religieux ? Dieu merci. C’est tout ce que j’ai à dire. »
☞ Oh My God de Kevin Morby sort le 26 avril chez Dead Oceans.
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Retrouvez Kevin Morby sur la route et en live le 20 juin au Cabaret Sauvage.