Bio-Bean, une start-up londonienne, a mis au point un bio-carburant à partir de marc de café. Sans rendre la conduite plus nerveuse, cette innovation pourrait bien être une belle solution pour réduire les émissions de carbone des bus de 10 % à 15 % sans changer le moteur ni utiliser davantage de carburant.
Ces bus à impériale font partie des symboles les plus emblématiques de Londres et de l’Angleterre. Rouges vifs, à deux étages, se faufilant dans les rues et ruelles de la ville, enveloppés par le smog créé en partie de ses propres gaz d’échappement. Apparus dans les 1910, ces bus ont connu de nombreuses modifications, la toute dernière est certainement la plus surprenante. Depuis lundi, le biocarburant de certain de ces bus à impériale intégrera de l’huile extraite de marc de café recyclé, l’innovation d’une start-up britannique soutenue par Shell.
Il faut croire que nous ne serons plus les seuls à carburer au café pour avancer dans notre journée. La start-up londonienne Bio-Bean a pris au mot cette expression pour l’appliquer aux célèbres bus à impériale de leur ville. Ils ont ainsi industrialisé un processus de fabrication permettant de sécher et traiter les résidus de marc de café collectés dans les chaînes de restauration, puis d’en extraire de l’huile de café entrant dans la composition du B20, un biocarburant contenant 20 % de bio-composant. Les moteurs de ces bus seront alors alimentés par un carburant composé de 80 % de diesel et de 20 % de ce biocarburant. Ce n’est pas complètement écolo encore et 100% carburant vert, mais c’est déjà ça. C’est surtout un bel exemple de ce qu’il est possible de faire quand on commence à considérer les déchets comme des ressources inexploitées. Car au lieu d’envoyer le marc de café à la décharge où il relâche du méthane et du C02, Bio-Bean le collecte, le recycle et le transforme en carburant propre.
Six mille litres ont déjà été extraits des déchets récoltés – de quoi faire rouler un bus pendant toute une année si cette huile de café était mélangée seule avec du diesel. Elle est en réalité mixée à d’autres carburants verts par la société Argent Energy, le plus important producteur de biocarburant au Royaume-Uni, qui ajoute ce cocktail au diesel. Ce bio-carburant va être disséminé dans les pompes à essence des dépôts de bus de la capitale britannique. Il servira à alimenter les bus, sans qu’aucune modification technique ne soit nécessaire.
Selon Bio-Bean, son huile de café permet de réduire les émissions de carbone des bus de 10 % à 15 % sans changer le moteur ni utiliser davantage de carburant. Du coup, ils pensent déjà à développé leur innovation pour les taxis ou tout autres véhicules de transport public. Les bus à impériale sont tout un symbole pour eux. Tant que ce bio-carburant ne rend pas la conduite plus nerveuse, difficile d’être contre. En attendant, cela pourrait très bien être importé en France, avec nos 38 milliards de tasses de café consommées chaque année, il y aura de quoi produire pour nos véhicules.
☞ Plus d’info sur le site de Bio-Bean.