Attention cet article n’est en aucun cas objectif. Simplement parce que Portugal. The Man est tout en haut de mes groupes de coeur, pas loin des Rolling Stones et de Spoon. Vous dire comme hier soir j’étais tout foufou de retrouver la bande de John Gourley au Nouveau Casino dans le cadre du Colour Music Estival. Un concert intense, noisy et sans relâche. Je vous raconte tout ça.
Il aura fallu attendre six albums et un transfert chez Warner Music pour que Portugal. The Man bénéficie enfin d’une exposition internationale à sa juste (dé)mesure. Jusqu’ici, les quatre joyeux amis un peu rêveurs cultivaient leur jardin psychédélique sans trop se soucier du reste, mais leur sincérité et leur talent aura fini par payer. Car Portugal. The Man, que se soit sur scène ou sur album, possède une forme de singularité qui fait mouche tout de suite. Personne ne peut être indifférent à leur musique. L’année dernière, les Portugal. The Man débarquaient en France avec In the Mountain In The Cloud, salué par les critiques. Cette année, ils continuent leur percé avec Evil Friends, produit par l’inévitable Danger Mouse, toujours aussi bien reçu. Leur univers est fascinant, unique, et combine de façon magistrale mélodies complexes et sonorités électro à un univers post rock psychédélique. Le tout porté par la voix cristalline et saisissante de John Gourley, nommé d’ailleurs Best Vocalist en 2008 par AP magazine. Le concert d’hier soir au Nouveau Casino était un melting-pot de ces deux derniers albums, formidables en tout point, mais aussi de certains de leur tubes passés.
A peine arrivé sur scène, Portugal. The Man branche les guitares et attaque dans le dur avec Purple Yellow Red and Blue. Enchaînement avec une version très rock de All Your Light, puis Evil Friends, Day Man, So American, People Say, … leur titres phares passent à la chaîne sans interruption. 30 premières minutes intenses sans reprendre son souffle, eux comme nous. Portugal. The Man marque à chaque fois les esprits par cette capacité d’adaptation et d’improvisation en rapport avec son public du soir. Les titres de Portugal. The Man sont tous aussi différents les uns des autres. Les concerts aussi. Les compositions se rallongent en fonction et les arrangements sont différents, épurés, ce qu’on pourrait regretter tant le travail de Danger Mouse sur les nouveaux titres est génial. Malgré des problèmes de sons inacceptables pour cette salle, Portugal. The Man s’amusent sur scène et nous amusent tout autant. “Calm down” nous lâche John Gourley avec un sourire approbateur. Notons le formidable Modern Jesus et cette boucle qui a mis du temps à prendre et surtout le final avec le magique Sleep Forever, avec ce concert d’une bonne grosse heure certain qu’on a fait de beaux rêves ensuite. Portugal. The Man sur scène, c’est un tourbillon d’énergie mélodique sur des bases de rock fortement noisy porté par cette voix magique de John.
Portugal. The Man a toujours su incarner toutes les facettes du rock “do it yourself” et c’est pour cela que je les aime. Mes meilleurs copains. La coolitude est totale sur scène. La preuve en image avec cette vidéo à la suite. La formation n’est pas la même, le son est moins noisy, plus propre qu’au Nouveau Casino, mais vous aurez un bon aperçu de ce qu’est Portugal. The Man sur scène :