C’est la belle ronde. Cette Lune jaune et lumineuse qui éclaire l’humeur de nos nuits solitaires. Une Lune qui se voudrait être le royaume de l’ange irlandais Patrick O’Laoghaire. Dans l’ombre chaleureuse d’un pub, laissez vous aller au rêve d’un I Have A Tribe contant ses douces mélodies. La beauté de Beneath a Yellow Moon vous touchera comme jamais. Un premier album incroyable dans la grande lignée de la folk irlandaise.
Voilà longtemps qu’un artiste irlandais ne m’avait pas autant marqué dès la première écoute. I Have A Tribe compte parmi les jeunes artistes de cette scène folk si douce, si mélodique. Découvert avec son premier EP Yellow Raincoats, sorti en 2014, qui avait été enregistré aux côtés de Rob Ellis, le producteur de PJ Harvey et Anna Calvi, et Conor J. O’Brien, l’homme derrière Villagers. Cela pose déjà de belles références dans le domaine. Puis, il y a eu un second EP No Countries, sorti l’année dernière. Et cette année, I Have A Tribe saute le pas du premier album, intitulé Beneath a Yellow Moon. Un album qui suit la même logique créatrice et mélodique des titres précédents. Prenant bien plus de hauteur, de couleur et de rondeur. Un album dont le nom fut facilement trouvé car “chaque soir la lune au-dessus du studio était belle et jaune”, se souvient Patrick O’Laoghaire, alias I Have A Tribe. L’artiste ne se revendique pas forcément poète, mais sa folk est lunaire, mélancolique, plaintive. Teintée d’accents pop et de nuances électroniques. Elle est surtout d’une douceur extrême dont il est difficile de se défaire tellement elle réconforte par sa chaleureuse lumière.
Patrick O’Laoghaire est un nouveau descendant de la belle et grande lignée des folksingers irlandais, la guitare étant parfois joliment remplacée par le piano. Cependant I Have A Tribe ne semble pas convenir à quelconque tribu. Il aurait plutôt des airs d’anges venu de sa propre Lune. Sa folk faisant le grand écart entre classicisme pur des pubs irlandais et mélancolie grandiloquente de Broadway. Sa voix dramatique semble contenir un torrent de larmes, pourtant il y a du bonheur dans son chant. Tout en paradoxe, sa timidité nous renforce et nous transporte très loin pour mieux nous toucher. Comme un peintre, sa musique se compose par touches de couleurs infinies belles et profondes. Tout en haut, de sa Lune, il caresse les cieux, dessine nos rêves, mais pourtant Patrick O’Laoghaire a bel et bien les pieds sur Terre.
It started when I got more brave. I just wanted to see if I could make something real using the colours that were in my head.
I Have A Tribe, ce sont avant tout des torch-songs à la beauté douloureuse, maltraitées et pourtant évidentes, qui deviennent des classiques à la première écoute. Casablanca et After We Meet en sont les parfaits exemples. Difficile de ne pas remettre ces titres une fois terminée, difficile de ne pas laisser tourner Beneath A Yellow Moon en boucle.
À travers le voyage Beneath A Yellow Moon, il y cette impression que Patrick O’Laoghaire nous touche au plus profond de nos nuits solitaires. Dans l’ombre d’un pub irlandais, on l’imagine nous conter ses histoires qui ressemblent étrangement aux nôtres. Chacun caché derrière sa pinte de Guinness pourrait se laisser abandonner aux rythmes de ses douces mélodies. Dans un moment tout en apesanteur, pas très loin de cette Lune muse qui s’amuse à éclairer notre verre de ces quelques rayons chaleureux. Qu’il est bon de sourire de bonheur dans la mélancolie, de trouver la lumière dans la noirceur de la nuit.
Beneath A Yellow Moon de I Have A Tribe est sorti le 27 mai 2016 chez Grönland Records. Il s’achète sur iTunes et s’écoute sur Spotify et Deezer à la suite.
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