Dans Transatlantique, Séverin confirme son écriture à part, sa musique voyageuse et son verbe insouciant. Érigeant un pont reliant la chanson française à une île imaginaire, située quelque part entre l’Amérique du Sud et l’Afrique, le bien-nommé Transatlantique ne ménage ni la chèvre, ni le chou, se partage entre cérébralité et sensualité, interrogations existentielles et fausse nonchalance.
Résultat, Séverin s’amuse, et nous aussi. Transatlantique s’ouvre avec panache sur L’interview, où il se moque des questions d’un journaliste comme de ses réponses en grande auto-dérision. Histoire vraie ? Forcément… Il enfonce le clou avec L’abstentionniste, où, avec une certaine élégance, il fait mine de parler de lui pour parler d’autrui. Une fois encore, pas de jugement ici, plutôt l’idée de saisir les aléas de l’âme humaine, mine de rien : “L’idée de cette chanson m’est venue en partant voter, avec le sentiment de faire mon devoir sans grand enthousiasme. Je suis alors allé chercher l’abstentionniste qui était en moi, même si je ne l’ai jamais été, pour le comprendre sans critiquer.” Avec Elle est là, Séverin fait une déclaration d’amour à sa compagne Kiwi, qui assure aussi des chœurs sur l’album, tout en proposant un sympathique single. De toute évidence, mon titre préféré de cet élégant album reste En vacances : douce promenade où on aurait envoyer de tout aller foutre. “La seule chose qui ait du sens, c’est de se barrer en vacances” une ritournelle qui pourrait bien faire toute mon année, voir plus.
Rien n’est imaginé dans Transatlantique : “je n’arrive pas à raconter des histoires qui ne me concernent pas. Je veux que la musique soit vraie, intime. Que l’on me reproche tout, mais pas d’être faux”. Après la mélancolie en pointillés de Ça ira, tu verras, Transatlantique est parfois traversé de cynisme tout en proposant un versant musical à l’art naïf qu’affectionne Séverin, avec Les vacances, Quand bien même ou Parle-moi. Séverin avait “envie d’un disque joyeux”. “Moi, autant que les autres, on a envie de soleil”, affirme-t-il. En témoignent la pochette de l’album, synonyme visuel d’un voyage immobile nous transportant bien loin, autant que ses inspirations.
Depuis le temps passé dans la musique, Séverin ne se prive plus de grand-chose : “ayant créé mon propre label, je profite d’une grande liberté sur mes choix artistiques.” Elle est certainement là la solution artistique. L’indépendance confirmée, Séverin se laisse aller à ses propres et nouveaux voyages. Qui confirme le talent, en espérant confirmer les ventes. Le pari reste risqué. Et c’est pourquoi, je vous invite forcément à écouter, partager et offrir. Et pourquoi voir Séverin sur scène où son humour et sa décontraction fait mouche.
Séverin sera sur la scène de la Maroquinerie le 29 mars et en tournée dans toute la France.
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