Combien des commerces d’antan compte t-on encore à Paris ? “Darrigo le Parigot” ressuscite ces vitrines dans ‘Paris, boutiques du temps passé’.
Dans les années 1960, Pierre Paul Darrigo, affichiste publicitaire, entreprend de photographier les boutiques anciennes de Paris dont il pressent qu’elles ne tarderont pas à disparaître. La faute au progrès, qui scelle le sort des stoppeurs-remailleurs, des tailleurs, des bougnats, des détaillants d’articles de pêche ou de chasse… tandis que les épiceries, les confiseries, les crèmeries, les boucheries et les poissonneries baissent leur rideau à mesure que les enseignes à succursales se multiplient.
Bien peu de ces commerces d’antan échapperont au massacre, chaque fermeture amputant la variété du paysage urbain. Ne restent de la plupart de ces vénérables devantures qu’une moisson d’images, derniers témoins d’un monde enfui. “Darrigo le Parigot” a garé son Solex au fil des trottoirs pour photographier ces vitrines englouties. Échoppes et métiers revivent ainsi le temps d’un cliché : la brosserie, le stoppeur, le ravitaillement forain, le bottier, la fabrique de bronzes pour meubles… Des enseignes qui feraient, en 2018, rire ou râler : À l’ancienne levrette (chasse à courre…), Au gardon d’argent, Au nègre de Charonne (fournitures pour usines), la Trijumine Pelletier, “guérison des névralgies, migraines et tous les maux de tête”.
☞ Vous pouvez découvrir ces clichés dans ‘Paris, boutiques du temps passé’ de Pierre Paul Darrigo, l’acheter pour 16,90€. À la suite, une petite sélection.