Endless Together serait-il qu’un simple nouveau titre pour ALB ? Un titre qui signe son retour après le grandiose album Come Out! It’s Beautiful de 2014 ? Oui, mais pas seulement. Endless Together est aussi un duo avec la machine Daisy 🎹
ALB, de son vrai nom Clément Daquin, est une sorte d’homme-orchestre brillant au physique proche de Patrick Dewaere et à la créativité non loin de celle de Michel Gondry. Son premier album Mange-Disque avait déjà attiré les oreilles des connaisseurs d’une pop inventive. Il explose en 2014 grâce à son autre album Come Out! It’s Beautiful. Ce drôle de type s’amuse à bidouiller les machines les plus étranges pour donner vie à des sonorités bien particulières, toujours avec le soucis du son parfait. Sa musique est pop, baroque, électronique, parfois kraut-rock avec une tonalité rare, des constructions dansantes et tristounettes. Entre Jean-Michel Jarre, Beach Boys, Electric Light Orchestra, François de Roubaix, Eagles, William Sheller ou la french-touch des papas Phoenix et Rob. Effectivement, sa musique est si vaste qu’on pourrait la ramener à tout ces noms. Et voilà ALB de retour en duo avec une nouvelle et drôle de machine dont il a le secret.
À écouter Endless Together, on ne s’en rend pas bien compte. ALB chante en duo avec Daisy, comme l’indique le titre. Une nouvelle chanteuse, inconnue au bataillon de la pop française ? On penserait qu’ALB a la bonté de lui offrir son premier featuring, histoire qu’elle se fasse un nom, maintenant que le garçon s’est fait connaître un peu partout grâce à des lives puissants. C’est sans imaginer que cette voix n’est pas celle d’une chanteuse, mais d’une machine. Daisy est en réalité le nom donné par ses créateurs à un récent algorithme de voix de synthèse qu’ALB a utilisé et programmé pour son nouveau titre. Daisy se retrouve donc “invitée” en duo ici, dans une chanson de rupture entre homme et machine. Et avec ALB, le robot Daisy est sur la bonne voix !
Regardez Endless Together, entre mélodies pop et électro savante
Avec Endless Together, ALB déclare son amour pour la machine et sa capacité d’émerveillement artistique. La machine ici est sa vieille Roland TR-808. Alors que les Daft Punk enchaîne vocoder et auto-tune pour donner l’illusion de robots chantants, ALB utilise carrément un robot qui chante. Et on croirait presque qu’il s’agit d’une véritable chanteuse sous le casque, tant la voix de la machine semble proche de la voix humaine. Il s’agit en fait d’un logiciel qui s’appelle Alter Ego / Plogue.
Comme Clément Daquin a pu l’expliquer à Jack :
Daisy n’est pas une intelligence artificielle, c’est un synthétiseur vocal. J’écris le texte, je suis maître de tout, des syllabes, des sons, que je transforme ensuite pour qu’ils collent à ma mélodie. Le plus gros du travail, c’était de rendre sa voix robotique sexy.
L’histoire du titre Endless Together fait penser à Her de Spike Jonze, forcément. Un duo entre un homme romantique et une machine sexy. Et fait écho aussi à l’actualité et ces récentes expériences du laboratoires Sony CSL sur l’intelligence artificielle et la musique auto générée par des robots. Je vous invite à écouter le titre Daddy’s Car d’ailleurs, composé entièrement par des machines à partir de 45 chansons des Beatles. ALB continue son bonhomme de chemin à travers la technologie : clips interactifs, tests sur machines, et même une pochette d’album colorée à l’encre photo réactive. Vivement la suite du prochain album en tout cas. Endless Together étant le premier extrait d’un album prévu pour le Printemps prochain.