Plus qu’un clip, Odezenne offre un mini-documentaire pour illustrer son titre Chimpanzé. Des images qui nous entraînent de l’île de Lesbos à la frontière serbo-hongroise sur le chemin des migrants en quête de liberté.
Formé par Alix Caillet et Mattia Lucchini, Odezenne (à l’origine ‘O2Zen’) puise son inspiration dans divers styles musicaux comme le rap, le slam, le rock, l’électro. Il ne sert à rien de leur coller une étiquette, le groupe préfère l’indépendance et l’autoproduction, et a ainsi crée son propre label Universeul. C’est avec leur dernier album Dolziger Str. 2 sorti l’année dernière que l’univers d’Odezenne prend d’ailleurs tout son sens. On y découvre un son oscillant entre rap et chanson française sur fond d’une électro stroboscopique. Fort de son univers riche et atypique, Odezenne n’a pas sa langue dans sa poche et tente de sortir des schémas classiques artistiques pour mieux porter son engagement social. D’abord en organisant sa promotion par une tournée façon Odezenne à la demande, un système de booking un peu spécial : “Ce n’est plus le groupe qui donne rendez-vous à son public mais bien le public qui donne rendez-vous à son groupe. En terme d’ambiance et de rapport, ça change tout !” Ensuite en mettant en scène cet engagement à travers des clips documentaires. Après le clip Novembre, qui nous emmenait au cœur des manifestations en marge de Nuit debout, Odezenne poursuit cet engagement avec une nouvelle vidéo, toujours aussi fort dans les images et le propos qu’il met en scène.
Regardez le clip documentaire Chimpanzé d’Odezenne
Ce clip documentaire nous entraîne de l’île de Lesbos à la frontière serbo-hongroise, où le réalisateur Arthur Muller a filmé l’errance de ces familles fuyant les conflits au Moyen-Orient, jusqu’aux murs “anti-migrants” édifiés à la bordure de l’Union Européenne. Ces images brutes de sens montrent la vie et l’enfer de ces migrants, rythmées par les paroles d’Odezenne : “J’ai le crâne circulaire brumeux comme l’horizon Qui sniffe de la poudre à canon” Un clip poignant qui rappelle une nouvelle fois à quel point cette situation est inacceptable, mais qui pourtant dure encore, ne trouvant pas ou peu de solution. C’est pourquoi Odezenne a souhaité soutenir la démarche du réalisateur Athur Muller.
Arthur Muller porte un projet au-delà du clip qui est la réalisation de Enfant Nafarat, un documentaire plus long qui suit deux enfants lors de leur voyage vers l’Europe de l’Ouest. En arabe, nafar désigne l’individu qui n’a pas de nom, pas de droit, un simple numé́ro noyé́ dans la masse. C’est ainsi que les passeurs appellent leurs clients. Il recherche des financements et vous pouvez les aider en cliquant sur cette campagne Leetchi.
