FIDLAR n’a rien perdu de cette jeunesse conne comme on aime !
C’est parti pour le dernier jour de la Route du Rock 😢 Et on démarre concrètement les hostilités avec FIDLAR. “Fuck It Dog Life’s A Risk !” Voilà qui est dit. Une expression qui vient du skate utilisée lorsqu’on s’apprête à faire quelque chose de complètement con. Et FIDLAR porte du coup très bien son nom. Au menu : amplis au volume poussé à 11, rythmique pied au plancher, riffs saturés composés de trois accords (maximum) et paroles postillonnées. De quoi rester jeune encore bien longtemps ✊
Ces têtes brûlés démarrent leur set avec Sabotage des Beastie Boys. Pour enchaîner avec les tubes punk Cheap Beer et Drone. En même pas une heure, FIDLAR joue la grande majorité et le meilleur de leurs excellents deux albums. Et des milliers de litres de bières plus tard, FIDLAR démontre qu’il est devenu l’un des groupes garages punk les plus explosifs et fun d’Amérique. Les plus malins aussi car pour une fois il ne faudra pas attendre la fin du concert pour slamer comme il se doit sur le méga tube d’une discographie, comme la plupart des autres groupes. No Wave en plein milieu du set, encore et toujours ! 🏄
Écoutez l’album de Too de FIDLAR
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Lumineux Fat White Family dans son cri du désespoir
Fini le punk américain bien rapide et fun qui réveille direct de la torpeur, passons à celui des anglais de Fat White Family bien plus crade, décousu et malsain qui pourrait presque virer au cauchemar parfois. La bande s’est fait connaître depuis deux ans pour ses prestations live anarchiques et crues. Comme un gros caillou dans la Dr. Martens fidèle des punks anglais. Voilà pour se créer une bonne réputation sulfureuse mais à la cool et voilà pour que les média les comparent déjà aux légendaires Sex Pistols, Birthday Party de Nick Cave ou The Fall du Mark E. Smith des débuts. Âge tendre mais déjà têtes brûlées. Seulement avec le succès rapide, la drogue et l’argent, le groupe s’est presque totalement consommé en quelques mois à peine. Pas loin de l’implosion à chaque concert 💀
Revoir Fat White Family à la Route du Rock est un plaisir immense du coup. Cette fois sur la grande scène. C’est la moindre des choses pour ressentir comme il se doit ce rock cataclysmique, fascinant, nourrit de leur propre désespoir. Tout est si sombre dans ce nouveau Fat White Family. Lias Saoudi, le chanteur, a tout de ces légendes punk. Errant sur sa scène de long en large, il semble perdu. Il lui reste plus qu’à chanter sa déchéance et danser au son de cette génération qu’ils considèrent en déclin. On est loin de respirer le bien-être et la joie de vivre dans un concert de Fat White Family. Pourtant cet énorme show a été une énorme bouffée d’air. Lumineux. Juste après Suuns, voici ce qu’il s’est fait de mieux à La Route du Rock 2016 dans son intensité et maîtrise. Sincère du début à la fin, jamais totalement abouti, très souvent bancal, ce qui en fait la beauté d’un concert de Fat White Family, je trouve. Jamais vous ne verrez le même concert avec eux. Cette partition sur la corde raide ne trompe jamais. Espérons que les Fat White Family n’implose pas une bonne fois pour toute, qu’on puisse continuer à vivre notre mal-être avec eux 😍
☞ Vivez le concert de Fat White Family grâce à Arte Concert.
Jagwar Ma pour un final psychédélique en apothéose
Avant de finir en beauté, c’est le retour de Savages dont je dois un minimum parler. L’effet de surprise en 2015 avait mis une bonne claque à tous. Savages a été le grand concert pour beaucoup de monde cette année là. Du coup, elles sont attendues au tournant de cette nouvelle édition. Malheureusement, les voir deux fois de suite ne facilite pas l’excitation. Bien que Savages reviennent armées d’un nouvel album, la surprise n’est plus là. Le punk est pourtant toujours aussi révolté, sombre et incandescent, mais il ne réussit pas à séduire autant qu’il y a un an. La chanteuse Jehnny Beth est toujours impressionnante, mais sincèrement il va falloir que Camille Berthomier (de son vrai nom) arrête de nous parler en anglais entre les morceaux… 😙
Heureusement que Sleaford Mods enchaîne derrière en jouant à fond la carte de la sincérité ! Jason Williamson est la grosse surprise de cette Route du Rock. Son flow, sa présence, son style slacker anglais font mouche. Et son acolyte, derrière son ordi, dansant pas plus de deux pas durant tout le concert est le mec le marrant de tout le festival. Fascinant. Répétitif, mais tellement fascinant. Il faut absolument que vous jetiez un oeil à leur concert 👆
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Invités à la dernière minute, le trio Jagwar Ma mettra un point final sensationnel à cette Route du Rock. Après l’immense succès mondial de Howlin, sorti en 2013, quel plaisir de retrouver enfin Jagwar Ma avec les premiers morceaux de Every Now & Then, son tant attendu second album cet automne. Et cette ambiance madchester tellement jouissive. Le meilleur moyen qu’on aurait pu espérer pour clotûrer cette Route du Rock comme il se doit. Grosses lignes de basse, rythmes baggy, mélodies accrocheuses, … on a dansé jusqu’à la dernière minute de festival encore cette année 💃
Merci Maxime, Nico et Alex pour votre accueil et vos bières. À l’année prochaine 😇
