C’est une immersion réaliste dans la vie d’un DJ. À l’instar de Strip-tease, le long-métrage documentaire Kvadrat explore les réalités de ce métier atypique. Un métier qui fait danser, qu’on imagine excitant mais qui semble plus tourner en rond que des vinyles. Une vie rythmée par le leitmotiv métro, techno, dodo.
On pourrait imaginer qu’un DJ à la belle vie. Chaque soir, il fait danser les foules qui l’acclament. Chaque soir est une fête constante. Pourtant, la route est longue entre chaque club et les tournées semblent interminables à force. Là où certains artistes vivent en groupe durant leur tournée, le DJ lui est bien seul dans chacun de ses voyages. Ce quotidien qu’on imagine excitant se révèle en réalité être une routine assez longue. Les vinyles ne cessent de tourner et la vie du DJ tourne elle aussi rond. La solitude prime, la fatigue aussi mais, sans dénigrer le plaisir de mixer et de faire danser, Kvadrat met en scène avec une certaine justesse la complexité de ce train de vie pas comme les autres. Le tout agrémenté d’une excellente BO techno, constituée de morceaux sélectionné par le DJ qu’on accompagne sur la route.
Long-métrage documentaire, Kvadrat explore les réalités du métier de DJ techno, prenant pour exemple le travail d’Andrey PUSHKAREV, un DJ russe reconnu mondialement. Filmé comme un hybride entre un road-movie et un clip musical, le “documentaire” illustre et le côté festif des clubs de nuit, et le côté moins connu et pénible de cette profession. Le film souligne le décalage entre la réalité et l’image stéréotype de musicien populaire, propose de réfléchir un peu plus, de se demander si l’artiste est heureux, qu’est-ce qui est le plus important pour lui et pour son public ? Filmé en Suisse, en France, en Hongrie, en Roumanie et en Russie, Kvadrat omet les éléments typiques d’un documentaire : aucun interview, pas d’explications par voix off, pas de faits ni de chiffres. Des images brutes à la manière de la merveilleuse émission Strip-tease. Une mise à nue de la vie d’un DJ où les images et la musique techno prennent le pas sur l’histoire, pour laisser l’interprétation détaillée au spectateur.
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