Floating points, hypnotiseur de ces dames
“Quoi ?! Vous allez pas nous parler de Metronomy ?” Franchement, qu’est-ce qu’on peut bien raconter sur un DJ set Summer ? Les groupes de rock devraient arrêter de passer leurs propres tubes dans un DJ set. Et le public était d’accord avec nous, personne n’a applaudit à la fin. Nice one, Metronomy. Bon pour leur défense, on a pu écouter leur nouvel album Summer 08 en exclusivité sur le stand Greenroom. Un album qui se défend pas mal du tout, rappelant le doux souvenir de The English Riviera. Il semble que Joseph Mount et sa bande vont renouer avec le succès de leurs tubes estivaux. Vivement le 1er juillet.
Petit dj set posey/on sort les classiques pour Metronomy pic.twitter.com/nEcrmphrRt — Manon La Fontaine (@ManonLaFontaine) 4 juin 2016
On va donc se pencher sur une vraie performance live : Floating Points. Tout va très bien, tu es maître de toi-même et d’un coup, tu es happé dans une autre dimension sans le savoir. On ne sait pas trop d’où vient ce phénomène paranormal, mais on sait une chose : il s’installe sur la durée, très calmement. Comme un pendule imperceptible et tentaculaire qui hypnotiserait lentement la foule entière. Est-ce ce point, qui bouge de manière désordonnée sur la scène ? Est-ce cette guitare mélancolique ? Ces morceaux exploits de 10 min ? Ou cette rigueur évidente sur scène ? Quoiqu’il en soit, le résultat est là. Les conversations se sont tues et les regards se sont tournés vers ce grand point qui flotte sur scène, où apparaissent aléatoirement des petites formes banales. Et, on est tous là, comme deux ronds de flan, captivés par un très grand live.
Bye-bye Hot Chip, coucou Griefjoy
Vous remarquerez que nous passons, très discrètement et en silence, Hot Chip et Hudson Mohawke. On a rien entendu du premier à cause de gros problèmes techniques (il faudra penser à brancher les baffles la prochaine fois). Et Mohawke, c’est rigolo pour twerker deux minutes, mais pas très subtil. On a préféré opter pour Griefjoy, et on a très bien fait ! On ne peut que vous recommander d’écouter leur dernier album Godspeed et de vous laisser aller. Claquant aussi bien les oreilles que les hanches, les mélodies sont imparables et la réussite insolente.
C’était cool Hudson mais on préfère la beauté de @GRIEFJOY nous. #WLG2016 pic.twitter.com/pI4Yl9PwP4
— ( ˘▽˘)っ旦” (@torrefacteur_) 5 juin 2016
LCD Soundsystem, la bonne grosse baffe \0/
Oui, une bonne grosse baffe ! Mais attention, pas celle qui fait mal. Celle où on tend l’autre joue avec les deux yeux grands ouverts, histoire de ne rien rater. Plusieurs points ont pas mal aidé. Pour commencer, depuis leur séparation en 2012, tout le monde avait plus ou moins fait le deuil et personne ne pensait revoir LCD Soundsystem en concert. James Murphy et sa troupe sur la scène du We Love Green ce samedi là avaient donc comme un arrière goût de miracle. Très attendu, le groupe n’a pas déçu tant sur le fond que sur la forme.
LCD, c’était oufement bien : pic.twitter.com/mWojVEjtmM — Manon La Fontaine (@ManonLaFontaine) 5 juin 2016
D’entrée de jeu, Murphy a remis les pendules à l’heure en secouant un auditoire à la ramasse avec un Daft Punk is playing at my house boosté aux spots rouge. Pour continuer de faire monter la mayonnaise, le groupe a enchaîné ses plus gros cartons : New York I Love You…, Get Innocuous! ou You Wanted a Hit. Peut-on leur en vouloir ? Pas vraiment, avec une discographie exclusivement composé de petites bombes, difficile de faire dans l’underground.
Et #LCDSoundsystem pour finir dans la prairie humide de #WeLoveGreen pic.twitter.com/PfKV37VE1c
— Bastien Stisi (@BastienStisi) 4 juin 2016
Plus que les tubes, toute la réussite de ce live vient de la complicité évidente qui règne sur le plateau. Le groupe et tout son fourbi se partage une moitié de scène comme des graphistes en dèche squatteraient un espace de co-working. Entre deux tubes chantés en cœur, ils se présentent et s’encouragent. Simplement, ils jouent ensemble, dans tout ce que ça implique de fun et d’échange. Cette dynamique finit finalement par contaminer le public qui, enfin, se met à danser et hurler pour la première fois du festival. On a quand même bien fait de braver la boue ! Fin du concert, tous les pataugeurs se pressent vers des sorties bien trop petites. Ça se pousse, ça gueule et ça en deviendrait presque dangereux. Mauvais point pour l’organisation, qui s’excusera platement le lendemain sur Facebook. Effectivement, il y avait de quoi être un peu désolé, le site a ouvert deux heures plus tard, le concert de l’Impératrice a été annulé, il y avait de la boue à perte de vue… mais franchement, arrêtons de leur taper dessus : on a quand même passé un sacré moment les pieds dans la gadoue !