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Celui qui restera à jamais mon guitar hero le plus sexy

C’est le genre de mec qui faisait si bien l’amour à sa guitare que tu devenais jaloux d’elle. Dans la matinée du jeudi 21 avril, Prince a été retrouvé sans vie dans ses studios d’enregistrement de Paisley Park. Musicien de génie, icône, dandy et surtout bête de scène, Prince était un des plus grands guitar hero que la pop ait jamais connue. Hommage en vidéo de son jeu et de sa liberté tellement sexy.

Des guitar hero, vous en connaissait certainement. De Jimi Hendrix à Éric Clapton, de Duane Allman à B.B. King, j’en passe et des meilleurs, ces musiciens ont marqué à jamais et à leur façon l’histoire de leur instrument fétiche. Néanmoins, si il y en a bien un qui mérite ce titre de hero, c’est bien Prince. Jamais dans le haut des classements, il est cependant celui qui au delà de sa musique a su faire l’amour à sa guitare comme personne. Une véritable bête de scène capable de produire les sonorités les plus sexy comme les plus techniques. Prince était connu du grand public pour ces Purple Rain, Sign o’ the Times, Kiss ou encore la BO de Batman, mais c’est surtout son jeu de guitare que j’aimerai souligner au lendemain de sa disparition tragique. Je reprendrai simplement les mots légendaires d’Éric Clapton lorsqu’un journaliste lui demanda quel effet ça faisait d’être le meilleur guitariste vivant au monde, il lui répondit : “I don’t know. Ask Prince.”

Surtout prenez le temps de voir cette vidéo. Prenez le temps d’écouter Tom Petty, Steve Winwood et Jeff Lynne chanter et jouer While My Guitar Gently Weeps. Une version pas si mauvaise mais qui prend tout son sens lorsque Prince prend les cordes pour faire son show.

Si la mort de Prince ne provoquera sans doute pas une onde de choc émotionnelle comparable à celle qu’a suscité la disparition de son meilleur ennemi Michael Jackson en 2009, sa disparition est pourtant bien plus importante. Parce que Prince était peut-être moins populaire de part le monde, mais il était bien plus inventif, audacieux, sulfureux et sexy que le Roi de la pop. Prince a moins connu les succès que le Roi, mais il restera à jamais comme un avant-gardiste pour sa musique et son style qui a su bouleverser la pop à jamais. Une anecdote est à souligner d’ailleurs : en 1982, Quincy Jones, alors producteur de Michael Jackson, était entré en studio à la fin des sessions de Thriller, avec à la main une copie de l’album de Prince, 1999, sorti au même moment, en disant “Il faut que vos synthés sonnent comme ça !” Prince était en réalité le Roi absolu. Certainement parce qu’il maitrisait à la perfection toutes les facettes de son métier, du studio jusqu’à la scène. Certain retienne le moonwalk, personnellement je préfère les shows de Prince. La preuve encore une fois en image. Difficile de ne pas admettre dans cette vidéo à quel point Prince met à la misère aux deux Rois.

Mon hommage est totalement subjectif. Mais vous n’avez pas idée à quel point je l’aimais aussi celui-là. Après David Bowie et “Lemmy”, c’est un nouveau sacré coup dur. Alors que Michael Jackson a toujours cherché à cacher ses démons, Prince quant à lui les a toujours mis en valeurs. Avec son look androgyne, sa musique post-raciale et post-genre, il était l’une des dernières véritables icônes de la pop mondiale. Ce fils illégitime de Jimi Hendrix et de James Brown a boulversé les codes d’une Amérique puritaine au meilleur moment. N’hésitant pas à se servir de propos souvent pornographique, Prince confia dans sa musique ses penchants pour le sexe débridé, parlant d’inceste frère-sœur, de fellation, apparaissant même en dessous féminins à une époque où les États-Unis élisaient le conservateur Reagan à la Présidence. Non pas pour faire parler ou pour choquer, simplement parce qu’il n’y avait aucune raison de ne pas le faire. Il était le dernier à jouir d’une liberté et d’une indépendance si chère à la création.

Miles Davis disait de lui avec admiration qu’il était “le Duke Ellington des années 1980”. Parce que Duke Ellington a su faire du jazz un art au delà de la musique, donnant à la fois une intelligence à cette musique de danse et un déhanchement à une musique intellectuelle. Prince a fait de même avec la pop, la plaçant au-dessus de l’économie musicale, l’élevant au rang d’art à part entière. Une pop à la fois intelligente et dansante, sexy comme jamais.

rip prince

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