C’est ma sélection des albums de 2015. Ce sont les albums dont j’ai pris plaisir à écouter, écouter et écouter encore durant toute l’année dernière. Il ne s’agit pas ici d’un classement, savoir qui est meilleur que l’autre, mais plutôt d’une préférence, voire même d’une évidence. Une volonté de vous partager des albums aux styles très différents et qui m’ont marqué chacun à leur manière. Il y a bien sûr des références, mais pas mal de découvertes (j’espère), beaucoup d’artistes français surtout, parce que c’est bien nécessaire. Voici donc un melting-pot de ce qu’il est passé de meilleur dans mes oreilles en 2015, dans l’ordre et le désordre. Avec la playlist qui va bien à la fin. Bonne écoute.
Flavien Berger – Leviathan
[pop wave électronisante] Incontestablement, un de mes gros coups de coeur de l’année. Et je suis pas le seul. Flavien Berger a surfé sur la vague du succès tout 2015 à bord de son Leviathan. Un album qui secoue les codes de la pop française et vient confirmer tout le talent de l’extraterrestre Flavien Berger. Véritable attraction aquatique de fête foraine, avec des oscillations extrêmes entre la surface de l’eau et les abysses mystérieuses. Un voyage à plusieurs temps, jonché de fragments d’une narration faite de reflets et de jeu d’énigmes, comme un labyrinthe sonique. Un univers qui n’a aucune limite et qui n’a pas peur de l’inconnu. Léviathan est un des meilleurs albums de 2015 tant par sa liberté de ton que pour sa créativité musicale. Entre pop robotique et électronique psyché, Leviathan est ce monstre à plusieurs formes qui bouffe à pleine dent le petit monde de l’indie français en deux bouchées à peine. Un indispensable.
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Courtney Barnett – Sometimes I Sit And Think, And Sometimes I Just Sit
[song writing slacker] Courtney Barnett pourrait figurer en toute première place de cette sélection rien que pour le titre de son album. Un manifeste slacker magnifique qui cache bien son jeu pourtant. Car pour son premier album, Courtney Barnett a pourtant du travailler un minimum. Impossible de livrer un album aussi incroyable rien qu’avec son talent. Je l’imagine bien la Courtney Barnett rêvasser au fond de la classe, près du radiateur, se disant que rien ne sert de travailler quand on a des facilités, pas besoin de réfléchir quand on a le don de faire jaillir des formules mélodiques aussi magiques, tout en griffonnant ses chansons sur le coin d’une feuille, avec un air complètement détaché. L’Australie a trouvé sa nouvelle grande dame du song-writing. Point. Une copie inspirée et quasi parfaite. Magnifique de détachement
Pain-Noir – Pain-Noir
[folk intime] Une musique au pain noir pas si noire mais riche en élément naturel, et qui se mange sans faim jusqu’à la fin. Exit le rock tout en retenue de St. Augustine, place à une folk tout en sépia et hors-du-temps. Avec Pain-Noir, la valeur sûre François-Régis Croisier choisit le français, sans ornements, sans cérémonie. Des mots simples et forts à la fois. Le résultat est magnifique de sobriété. Une folk sobre et éclatante à la fois, intime surtout. Une folk qui berce par ses flots de poésie, les yeux dans les étoiles, toujours au fil de l’eau. Rien de plus beau en 2015.
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Wild Raccoon – Mount Break
[garage – lofi] S’il fallait résumer Wild Raccoon et s’il fallait expliquer en quoi Mount Break est un indispensable de 2015, une seule expression suffirait : One Man Garage. Parce qu’il est là le grand talent bien gras de ce raton sauvage. Seul derrière sa guitare, sa batterie et son micro, il n’a pas peur de se mouiller la queue pour nous faire transpirer. Son Mount Break vient nous en coller une bonne à coup de lo-fi bien garage entre surf-rock, grunge, reverb et fuzz. Une très belle découverte.
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Shopping – Why Choose
[punky et punchy] Venu tout droit de Londres, Shopping suit la droite ligne des héros du post-punk. Non pas celle des maniaco-dépressifs déguisés en noir à la Joy Division, The Cure, mais celle plus sautillante et funky incarnée de Gang of Four, The Pop Group ou Delta 5. Post-punk groovy à souhait qui donne l’irrésistible envie de danser. Avec Why Choose, Shopping confirme son statut de petites stars outre-atlantique et la fièvre n’est pas prête de se guérir en 2016. Avec l’énergie et le fun toujours au premier plan. Pas besoin d’attendre les soldes.
Rhum For Pauline – Leaving Florida
[pop rock] Premier album pour Rhum For Pauline et grande réussite. Dans la droite lignée de leurs premiers EP qui commençaient à dater. Mais voilà Rhum For Pauline livre avec Leaving Florida un album pop et rêveur et signe le départ vers de nouvelles et belles aventures. Un départ vers des contrées pop planantes qui sentent bon la soul des 60’s et le post-punk des 70’s. Merveilleuse aventure mélodique et ambitieuse qu’il serait dommage de ne pas écouter. Long en bouche.
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Sufjan Stevens – Carrie & Lowell
[folk thérapeutique] Vous retrouverez cet album dans la plupart des tops de fin d’année. Et il est vrai que ce nouvel opus de Sufjan Stevens est somptueux. Touchant surtout. Carrie & Lowell est le calme après la tempête The Age of Adz. La poésie d’un petit garçon dans le chagrin. Dans Carrie & Lowell, Sufjan Stevens fait le deuil de sa mère Carrie et de son beau-père Lowell. Une mise à nue sans larmes, un lumineux hommage à la vie. Un des albums les plus bouleversants cette année, sans hésitation.
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Wavves & Cloud Nothings – No Life For Me
[Garage, punk, lo-fi, surf-pop, rock, tout ça à la fois] Wavves et Cloud Nothings ont associé leurs forces pour rassembler au sein d’un même disque tous ces genres musicaux qui font leur excellences, sans jamais tomber dans le too-much. No Life For Me saura réjouir les fans des deux groupes, forcément, mais aussi les autres. Un album pourtant passé un peu inaperçu dans nos contrées, même par ici (mea culpa). 21 minutes suffisent à notre bonheur pourtant. Mention spéciale pourNothing Hurts, le dernier morceau de l’album, une ballade lo-fi dopée aux guitares saturées et aux accords mélancoliques, aussi courte que convaincante. À l’image de l’album.
Jain – Zanaka
[world pop] 23 ans seulement et déjà mille vies. Grâce à sa famille de globe-trotters, Jain a parcouru le monde de long en large et cela se ressent forcément dans sa musique aujourd’hui. Zanaka est un album melting-pop aux accents world, reggae, hip-hop et électro. Des influences multiples qui font de Jain et de sa musique ensoleillée et entêtante la grande sensation de fin 2015. A voir en concert.
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We Are Match – Shores
[pop à plusieurs rivages] Deux ans après leur EP Relizane et les premiers succès sur scène, les We Are Match ont enfin sorti leur premier album Shores. L’album d’une belle bande de pote qui a su garder son regard d’enfant avec la sincérité à chaque mesure. De la pop autodidacte qui ne se pose pas de question, qui invite à un voyage lointain, à s’aventurer sur plusieurs rivages, entre pop mélodie, pop électrique et pop organique. Il y a dans Shores cette volonté de surprendre, d’aller très loin sans regarder derrière. We Are Match est sur le bon chemin et il serait dommage de ne pas suivre leur sillage.
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Curtis Harding – Soul Power
[power soul] Venu tout droit du fin fond de son Michigan natal avec sa guitare électrique bien usée aux entournures et sa clope au bec, il a cette image du soul man rêvé des seventies. Sauf que Curtis Harding est bien ancré dans son époque. Ce petit génie puise dans la soul d’hier pour proposer un blues rock bien viscéral et bien d’aujourd’hui. Curtis Harding touche autant par sa timidité qu’il impressionne par sa furieuse voix et la force de certains titres, comme Keep on Shining. Curtis Harding a beau avoir commencé sa route il y a peu, le voyage qu’il nous offre est déjà hors du temps.
The Districts – A Flourish And A Spoil
[indie rock] Plaisir simple avec The Districts. Du rock indé entre Wilco, Cold War Kids et The Walkmen d’un jeune quatuor formé sur les bancs du lycée en 2009. Du rock venu tout droit de Philadelphie : patrie d’une des meilleures séries au monde. The Districts ont déjà à leur actif plusieurs EP mais c’est avec A Flourish And A Spoil qu’il commence véritablement à se faire un nom. Annoncé par NME comme l’un des meilleurs nouveaux groupes au monde, The Districts assurent toutes les promesses que de nombreux fans mettaient en eux. A Flourish And A Spoil est une petite bombe de chansons rock exaltées et exaltantes. Du rock au fort accent grunge empreint de soul et de folk. On retrouve dans les dix morceaux de l’album toute la puissance et l’audace qu’ont les quatre membres du groupes en live. Une force brute et débribée. Un groupe de rock qui n’a pas peur de se laisser guider par ses propres émotions et sa propre énergie. Une voix rocailleuse qui charme. Des arrangements bluesy qui enchantent. Une exubérance parfois pop qui fait danser. Bref que du bon dans The Districts et A Flourish And A Spoil.
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White Reaper – White Reaper Does It Again
[garage rock] Tout simplement la bande son de mes vacances estivales. White Reaper a tourné quasi chaque journée dans les oreilles pour s’ambiancer, se motiver, à chaque moment où cela était nécessaire. Un garage rock qui fait du bien par là où ça passe. White Reaper a ce petit truc entêtant. Une voix surtout, une force juvénile et des titres sans prises de têtes. Et surtout l’incroyable Friday The 13th. En boucle.
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Only Real – Jerk At The End Of The Line
[surf pop chill] Bercé par la musique des Beachs Boys qu’écoutait sa mère, trimbalé aux concerts de Neil Young par son père, Niall Galvin aka Only Real a reçu une belle éducation musicale. Plus tard en grandissant, il découvrit le hip hop grâce à ses potes. Coup de foudre immédiat et c’est à partir de là qu’il commença à bidouiller des sons chez lui, juste pour le fun. Parce que tout est question de moment et de fun chez Only Real. Une sincérité musicale qui fait mouche. Jerk At The End Of The Line, c’est la bande son des vacances idéales entre bons potes. Un mélange de surf pop et hip hop avec des singles impeccables : Cadillac Girl, Backseat Kissers ou Can’t Get Happy. Attention prodige.
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Bop English – Constant Bop
[pop 60’s] Derrière Bop English se cache James Petralli, le frontman de White Denim. Vous ne connaissez pas ? Commencez par Bop English, l’aventure en solo lui va plutôt bien, ptet mieux même. Avec Constant Bop et ce songwriting aux petits oignons, c’est un retour assuré vers le meilleur de la pop des 60’s. Sans grande révolution, Bop English réussit la prouesse de nous amuser avec ces vieux sons colorés. Pour un premier album, c’est plutôt une jolie réussite.
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Unknow Mortal Orchestra – Multi-Love
[psyché pop amoureux] Attention délice. Autant le dire de suite aussi. Unkown Mortal Orchestra est certainement ce qu’il y a eu de mieux sur scène durant les trois jours du Pitchfork. Ruban Nielson a réussi là où beaucoup d’autres ont échoué : en trois disques, il a rendu la musique psychédélique praticable, sans rien lâcher au niveau de l’ambition. Le dernier disque en date de son groupe Unknown Mortal Orchestra, Multi-Love, est parfaitement nommé : il articule la pop sans concession de MGMT, la palette de couleurs de Tame Impala, un jeu de guitare tout en arpèges et des ritournelles romantiques à souhait. De quoi tomber mille fois amoureux de cette musique à tiroirs, faite pour le corps autant que l’esprit. Et il faut croire que le coup de foudre a été immédiat et intense avec Unkown Mortal Orchestra en 2015.
Kurt Vile – b’lieve i’m goin’ down
[folk rock] Un b’lieve i’m goin down dans la droite ligné de ces albums précédents de Kurt Vile. On ne change pas une équipe qui gagne depuis 2009. Toujours aussi jeune dans sa tête et ses envies, Kurt Vile devient petit à petit la forte tête et tête pensante d’un rock américain dans le plus pur style. Savant mélange de country, de laidback et de folk, de tout ce qui fait l’Amérique profonde si belle et attachante. Un grand songwriter qui propose dans ses textes une véritable introspection de soi-même. Une musique légère qui flotte dans l’air du temps, tout en apesanteur, vaporeuse, comme une vieille légende authentique et convaincante. Un grand songwriter qui pense tomber alors qu’il monte si haut.
Lisez la chronique de Kurt Vile – b’lieve i’m goin’ down
Viet Cong – Viet Cong
[post punk] Une voix ciselée au couteau et une batterie marteau-piqueur. Les deux anciens de Women savent toujours y faire dans le post punk qui tâche. Avec deux nouvelles guitares, le quatuor impressionne avec un premier album éponyme aussi puissant qu’insaisissable. Des morceaux violents et bruitiste à souhait qui doivent autant au post punk anglais qu’à la no wave new-yorkaise ou qu’au krautrock allemand. Après Suuns, Metz ou Ought, le quatuor originaire de Calgary est sûrement l’une des plus belles révélations du rock canadien actuel.
Feu! Chatterton – Ici le jour (a tout enseveli)
[rock français] Le tout premier album de Feu! Chatterton est comme une bonne bouteille de vin. Ici le jour (a tout enseveli) est un album long en bouche, avec un rock qui accroche le palais et de la poésie qui diffuse ses parfums durant près d’une heure. Pendant que certains jeunes artistes français se morfondent dans un pathos onirique parfois embarrassant, à trop user de la nouvelle vague de la new-wave, Feu! Chatterton propose ici une élégante collection de chansons hors du temps, réaliste et romantique jusqu’au vertige. C’est dans une tonalité rock, libertaire et romantique que Feu! Chatterton officie dans les belles chansons à texte. Sombre et élégant.
Lisez la chronique de Feu Chatterton! – Ici le jour (a tout enseveli)
The Derevolutions – The Derevolutions
[pop luxuriante] Inconnu au bataillon jusqu’à ce petit sifflement de Now You Know My Name et voilà The Derevolutions devenu le symbole d’une pop hypnotique. Difficilement de se défaire du petit groupe indie venu de Boston si facilement. Ils vous embarque et vous perde dans leur jungle luxuriante de mélodies en tout genre. S’il fallait bien un petit groupe indie dans cette sélection, The Derevolutions méritent amplement leur place. Simple et efficace.
Les femmes comme des montagnes – Philémon Cimon
[pop romantique québécoise] Sans trop forcer et avec un certain charme, Philémon Cimon est capable d’attendrir avec simplement quelques beaux mots et tristes maux. Venu de Montréal, il construit un monde fraîs, un monde innocent inondé de sérénité, un monde bercé par les tumultes d’une musique tantôt calme, tantôt vivante, tantôt jazzy, tantôt rock. Une douce découverte de 2015 pour un petit bonheur à savourer encore en 2016.
Lisez la chronique de Les femmes comme des montagnes de Philémon Cimon
Mild High Club – Timeline
[psycho pop] Surtout, ne pas se laisser avoir par ses cheveux de paille et son allure de beatnik : Alexander Brettin, derrière Mild High Club, sait exactement ce qu’il fait. Signé sur le génial label Stones Throw et émigré en Californie pour le coup, Alexander Brettin pose actuellement les bases d’un club qui risque bien de rameuter du joli monde en 2016. Un club sélect, enfumé, à la coolitude et lasciveté assurée : le Mild High Club. Un club particulier découvert durant le Pitchfork Music Festival et qui ne cesse d’hanter mes nuits depuis. L’énergie spirituelle qui se dégage de cette psyché-pop indé laissera toujours rêveuse. Les fans de Mac DeMarco aimeront tout autant que moi.
Ratatat – Magnifique
[guitar hero] Voilà déjà plus de 10 ans que les buddies Mike Stroud et Evan Mast associent guitares, synthétiseurs et boîtes à rythmes pour fusionner ce qu’il reste du rock’n’roll new-yorkais avec les nouvelles textures et possibilités offertes par la musique électronique. Cette fusion s’est traduite par quatre albums instrumentaux plus ou moins géniaux. Avec Magnifique, on ne change pas une équipe qui gagne. Ce nouvel opus suit les sonorités expérimentales de LP3 et LP4. Ratatat construit des titres aux nappes d’électro implacables combinés à des riffs de guitares magnifiques, c’est le cas de le dire. L’énergie est plus chaloupée qu’à l’habitude, mais empreint d’un merveilleux classicisme, offrant des tubes à décrocher des sourires éternels.
RequinChagrin – RequinChagrin
[shoegaze élégant] Bien loin du temps maussade et des idées noires, la musique de Requin Chagrin sent bon le soleil à plein nez. Une musique colorée façon do-it-yourself avec des guitares sixties et un shoegaze bipolaire. Un shoegaze mélancolique et dansant à la fois. Requin Chagrin est le projet personnel de Marion Brunetto. Une touche à tout qui écrit, compose, joue, chante, danse, produit, mixe, dans sa chambre un rock entre shoegaze et surf music. Ça file la pêche d’entrée de jeu. À déguster sans modération en pensant à l’été prochain.
Lisez la chronique de Requin Chagrin – RequinChagrin
Bow Low – Summer Memories
[new wave dansante] Summer Memories invoque les tropiques, les incantations vaudou, le voyage et la route, la luxuriance d’une jungle. Un joyeux foutoir, plein d’idées bordéliques organisées dans 10 titres savoureux. Un joyeux accidents en somme. La musique de Bow Low c’est une new-wave parfois pop, parfois rock, surtout délirante menée par cinq mecs qui doivent l’être tout autant. Une musique entêtante dès sa première écoute. Et un album enregistré en live pour dynamiter plus fort encore la piste de danse. Les rythmes sont nerveux, les mélodies incontrôlables, l’ensemble est tellement surprenant. Groove et psyché sont les deux éléments de cette new wave à la française plus que savoureuse. Avec Bow Low, on se souvient forcément de l’été dernier.
Lisez la chronique de Bow Low – Summer Memories
FIDLAR – Too
[punk rock] Après un premier album éponyme qui les a propulsé sur des scènes aux quatre coins du monde, FIDLAR, anagramme de la maxime californienne ‘F*ck It Dog, Life’s A Risk !’, est revenu en 2015 avec un tout aussi brûlant Too. Les jeunes garnements sont devenus adultes, mais ce n’est pas pour ça qu’ils ont arrêté de faire la fête ! Too est tout aussi énergique que l’album précédent. Toujours dans un esprit punk, mais plus réfléchie. Même que le garage de FIDLAR frôle les formats pop parfois. Sans s’assagir pour autant. Les guitares toujours sur 10, la voix toujours criarde, la batterie toujours à casser les bras. Les paroles ont muri par contre. Il n’est plus question de faire l’apologie de son alcoolisme, vomir sur son ombre ou de s’en mettre plein les narines. FIDLAR parlent d’eux, s’ouvrent, deviennent honnête, racontent leur aventure personnelles. Accrochez vos ceintures, FIDLAR est de retour.
Lisez la chronique FIDLAR – Too
Balthazar – Thin Walls
[rock classieux] Comment ne pas intégrer ces nouveaux Roi de Belgique. Le plat pays du rock mérite encore plus son surnom depuis l’apparition de ces Courtraisiens sur sa fertile scène. Il y a seulement cinq ans, leur premier album Applause prédisait déjà leur succès. Suivait Rats en 2012, encore plus beau, encore plus classe. Balthazar sévissait dans la pénombre avec leur pop rock crépusculaires, comme si Arcade Fire avait fait dans l’épure. Le récent troisième album Thin Walls consacre désormais Balthazar comme le groupe le plus passionnant du vieux continent et du moment. Un univers à la fois sobre et puissant. Tout en retenu mais avec tellement d’envie. Une classe folle. Une évidence. Une nécessité.
H-Burns – Night Moves
[rock à l’americana] La musique de H-Burns caresse doucement les oreilles comme une légère brise californienne. Avec son rock romantico-pop et mélodieux et son magnifique Night Moves surtout, difficile de rater Renaud Brustlein et sa bande en 2015. Le drômois d’origine est certainement le plus excitant défenseur d’une vie à l’americana. Une vie qu’il est doux de vivre en milieu d’aprem un samedi. Le genre de musique à écouter dans sa cadillac décapotable, avant-bras sur la portière et cheveux au vent. Une musique d’une beauté vaporeuse et contemplative, qui invite à la flânerie allongé dans l’herbe. Une belle leçon de spleen californien guitare en bandoulière. Un premier album et déjà un classique, encore plus une évidence à vivre sur scène.
Benjamin Clementine – At Least For Now
[world pop émouvante] Benjamin Clementine débarque de son Angleterre pour conquérir la France. Oubliez les histoires du classique « chanteur qui a commencé dans le métro », Benjamin Clementine est bien plus que ça : un des songwriters les plus singuliers du moment. Par sa voix et son histoire. Un prodige loin du classique et des classiques artistes chant – piano. Son premier album At Least For Now en est la meilleure des preuvres. A écouter au calme et jusqu’à la fin.
Étienne de Crécy – SuperDiscount 3
[électro intergénérationnel] Avec SuperDiscount 3, c’est le retour d’un des parrains de la French Touch : Mr. Étienne de Crécy, svp. De la french house aussi bien pour le canapé que pour le dance floor. A partager en solitaire ou en plus ou moins petit comité. Dans ce troisième volume de la série culte, on retrouve à la fois la funk du premier et la techno du deuxième. Un bon mélange des genres épicés par la fraîcheur des sonorités house actuelles. Les singles Hashtag My Ass et Cut The Crap en sont de bons exemples. Bref, Super Discount ça groove, c’est sexy, ça fait la fête à la cool dans le salon, sans trop pousser les meubles et c’est tant mieux. Ca fait du bien d’entendre que le culte est resté intacte.
Lisez la chronique de Etienne de Crécy – SuperDiscount 3
Et bien d’autres encore
Voilà 30 albums qui auront fait mon année 2015. Bien sûr, il en existe bien d’autres encore. Thee Oh Sees, Alabama Shakes, Housse de Racket, Mutiny On The Bounty, 51 Black Super, Paranoid London, Mano Le Tough, Howling, Ephemerals, Fuzz, Chocolat, Crocodiles, My Morning Jacket, Son Lux, Titus Andronicus, The Wave Pictures, Tame Impala, Ratatat, Vulpeck, The Dip, Destroyer, Marilyn Manson, Panda Bear, Deerhunter, Mbongwana Star, Will Butler, Carl Barat, Woodie Smalls, Beach House, Kendrick Lamar, St. Germain… J’en passe et des meilleurs, et dans le désordre.
Faîtes le plein de bon sons de 2015 dans cette playlist :