C’est la puissance rock. Foals sort son 4e album What Went Down. Un disque à l’énergie rock incroyable, le style d’un groupe capable de se réinventer à chaque fois, sans jamais se renier. Dans le meilleur de l’année.
Foals n’est pas le plus connu des groupes anglais, et c’est tant mieux. Bien que les cinq d’Oxford le méritent amplement, on préfère (et je préfère) les conserver loin des tabloids, des charts, des stades. Un grand groupe de rock, humain, sympa, aimant le spectacle et son public comme n’importe quel groupe. La preuve avec leur prestation hors-norme à La Route du Rock cette année. Surtout un grand groupe de rock capable de réinventer leur musique à chaque album, sans jamais se renier. Leur dernier et quatrième opus What Went Down sorti aujourd’hui en est la plus belle des preuves.
D’un premier disque Antidotes posant les bases de leur math rock, Foals est passé à un rock aux accents pop dans Total Life Forever pour enchaîner sur un Holy Fire aux sonorités rock très affirmé. Les Foals vont là où on ne les attend pas, aiment s’amuser, surprendre, alors qu’ont-ils bien pu nous préparer pour What Went Down ?
Première écoute et premier ravissement. What Went Down conserve tout ce qui a fait la force de Foals depuis leurs débuts en 2008. Sur ce quatrième album, ils ont en quelque sorte pris le meilleur de leurs trois premiers disques, l’énergie, l’émotion et la musicalité. Les titres s’enchaînent mais ne se ressemblent pas. What Went Down est marqué par un éclectisme rock jamais proposé chez ses Anglais. Tout en conservant leur force des albums passés, les Foals ont trouvé une nouvelle sonorité, du rock pour tous, un rock encore plus accessible où on peut danser, s’amuser, mais aussi l’apprécier calé au fond du canapé. Il y en aura pour tous les goûts dans What Went Down.
Deuxième écoute et premières précisions. Le single What Went Down ouvre le bal avec une décharge rock en pleine face. Le nouvel hymne de Foals est un rouleau compresseur à la puissance inégalée par la suite. Des guitares fuzz, un chant hargneux, certainement le titre le plus rock que le groupe est jamais proposé. Deuxième single, Mountain At My Gates calme pas tant que ça avec ses riff de guitares sautillantes et entêtantes. Birch Tree ressemble à du Red Hot Chili Peppers, les nouveaux sons, pas les anciens. Les guitares continuent leur riff entêtant mais le refrain peine à convaincre. Give It All calme cette fois les ardeurs. Une sonorité planante, sublime, laissant la voix de Yannis Philippakis créé de jolies mélodies, rayonner enfin. Dans Albatross, le groupe rend hommage à Baudelaire, certainement leur lecture durant l’enregistrement du disque dans un moulin de Saint-Rémy-de-Provence,. Snake Oil reprend le dessus dès les premières mesures. Nouveau tube blues rock torride ultra efficace en ouverture de leur show. On a comme l’impression d’entendre du Black Keys, ce n’est pas pour déplaire bien sûr. Enchaîne le curieux Night Swimmers, autre pépite de ce disque. Un titre qu’on se repasse en boucle tellement il semble incertain, ailleurs, hors du temps avec ce rythme syncopé. Retour à la douceur avec London Thunder, un titre dans l’émotion et la proximité. Une des rares ballades du groupe. Lonely Hunter pose de nouveau code pop, grave qu’on pourrait reprendre en choeur. A Knife In The Ocean est le dixième et dernier morceau après déjà 40 minutes de voyages. Et on est toujours autant captivé par la musique de Foals, la voix de Yannis Philippakis toujours autant imprévisible.
Si vous aimez les guitares qui saturent, sautillent, des riffs qui impossible à sortir de la tête, cet album est fait pour vous. Si vous préférez les chansons qui vous font voyager, cet album est encore une fois pour vous. C’est la beauté du rock de Foals. Troisième écoute et encore une fois on va se le repasser en boucle.
What Went Down de Foals est sorti chez Warner Music aujourd’hui et s’écoute à la suite sur Spotify et Deezer.