Un festival bleu pour ce ciel radieux du premier jour
Un soleil d’été avec H-Burns, Seun Kuti et Siriusmodeselektor pardi. Oubliez les autres artistes du festival, voici la sélection des seuls qu’il fallait vivre lors de cette première journée de We Love Green. Bien dans ses Stan Smith, découverte des Amériques en passant par l’Afrique et fête totale entre rock et électro.
Désolé Teki, mais dès mon arrivée sur We Love Green, l’immense pelouse ensoleillée m’a fait les beaux yeux et la musique de H-Burns m’a doucement caressé les oreilles comme une légère brise californienne. Avec son rock romantico-pop et mélodieux et son magnifique Night Moves surtout, difficile de rater Renaud Brustlein et sa bande. Le drômois d’origine est certainement le plus excitant défenseur d’une vie à l’americana. Une vie qu’il est doux de vivre en milieu d’aprem un samedi. Le genre de musique à écouter dans sa cadillac décapotable, avant-bras sur la portière et cheveux au vent. Une musique d’une beauté vaporeuse et contemplative, qui invite à la flânerie allongé dans l’herbe. Un concert simple, léger, une belle leçon de spleen californien guitare en bandoulière. Un premier album et déjà un classique, encore plus une évidence à vivre sur scène.
Après ce doux moment de vie à l’américaine, direction la découverte des lieux. La nouvelle scène Think Tank donc, puis aussi la nouvelle scène électro, tout au fond, cachée entre les arbres. Tellement bien cachée qu’on ne l’a pas trouvé du premier coup… Orgasmic donne le tempo à quelques festivaliers déjà bien présents pour en découdre. Trop de boumboum, trop tôt me concernant, plutôt l’envie de se détendre à l’ombre des arbres immenses du Parc de Bagatelle. Heineken à la main, programme de l’autre et une oreille sur les idées de de Jérémy Rifkin. Le temps passe, les idées aussi, direction Allah-Las pour prolonger le voyage sur les routes californiennes. Grave erreur. La west coast prend des allures hippies aux lunettes rondes, bien trop Zadig & Voltaire à mon goût. Gros contre-sens sur la route des 70’s avec cette pop vintage stéréotypée et ennuyeuse. Le ridicule ne tue pas, mais la qualité du son le fait presque. Les couronnes de fleurs s’excitent autour de moi, très peu pour moi. Première fausse note du festival.
Retour aux fondamentaux des 70’s avec Seun Kuti. Accompagné des légendaires Egypt 80, Seun Kuti a provoqué, ambiancé et fêté l’afrobeat de son père comme il faut. Tout est là : la gestuelle, le phrasé, le génie musical, l’engagement politique et le groove incomparable des percussions et des voix d’Afrique. Étonnant de maturité, Seun explose sur scène, physique, tant dans le répertoire exceptionnel de Fela que dans ses propres compositions. Qu’il est bon de découvrir ou redécouvrir l’immensité de cette grande musique noire. Qu’il est bon de voir autant de monde sur scène pour ce grand show africain. Qu’il est moins bon par contre tous ces discours incompréhensible avec l’accent. Bravo messieurs quand même.
Evitons le gomineux et coulant Hanni El Khatib. Les stéréotypes ont fini de m’énerver avec Allah-Las. Mangeons un morceau plutôt. 1h30 plus tard, direction le final Django Django plutôt. Groupe de rock psychédélique et destructeur de hanche, selon les rumeurs. Fête mosaïque et kaléïdoscopique qui navigue entre mélodie égyptienne, pop californienne, folklore africain, electro spatiale, rockabily des cavernes et dance music cagneuse. Pour le peu que j’ai pu voir, Django Django enchaîne ses derniers tubes, saute, transpire. Mais bon avec la haine d’avoir perdu son temps dans les stands de bouffe, difficile de se mettre dans l’ambiance. Deuxième grosse fausse note du festival. On repassera donc. Et perso, j’aime pas repasser..
La fête bat son plein autour de moi et la foule est encore plus immense sur la scène Indie dans l’attente de la star de la journée : Christine and The Queens. La star de l’année française, la locomotive Because Music. C’est donc pour cela qu’il y avait autant de monde dans les jardins de Bagatelle ? En même temps, ils ont raison, le show Christine est impressionnant à voir, impressionnant tellement il rassemble. Pour l’avoir vécu plusieurs fois l’année dernière, je ne peux que recommander. De mon côté, direction une autre grosse foule, celle de Siriusmodeselektor.
Arrêtez tout. Elle était là la fête ! Le combo Siriusmo et Modeselektor a vite fait oublier cette mauvaise fin de soirée. Sourire banane et bon tempo. Les trois ambassadeurs célèbres du “having a good time with electronic music” ont célébré leur fête avec grande classe. Avec leur hits et leur classique, grosse techno, électro psyché ou eurodanse chelou. Un groupe comme il en faut plus et encore plus. Désolé, j’ai grand chose à dire de plus, trop dans l’émotion sur le moment du coup \0/