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Mes folles aventures au Pitchfork Music Festival Paris 2014

Pitchfork, petit blog indé devenu média de référence dans les meilleures musiques du moment, déballe ses valises de cadeaux pour la quatrième fois à la Grande Halle de la Villette. Depuis 2011, le festival rassemble la crème de la musique indépendante et électronique et est devenu à force un des événements parisien de l’automne. Pour ma part, la programmation de cette année est au top de ce qu’il fallait voir, avec en tête d’affiches James Blake, Jon Hopkins, Mogwai, The Notwist, Belle & Sebastian, St. Vincent, Four Tet, Caribou ou Jamie xx, et bien d’autres encore ! Bravo à Super! pour cette programmation homogène et aux petits oignons. Et merci Green Room Session pour l’invitation. Je vous raconte tout ça.

Jour 1 : Les charismatiques Ought, How To Dress Well et Jon Hopkins

Ought est un groupe de rock plein de promesse. La preuve, malgré cette délicate mission d’ouvrir le festival, un jeudi à 18h, une jolie foule était amassée devant eux. Peu de monde ne voulait rater cet évènement. Moi compris. Et nous avons eu bien raison. Leur musique mélangeant art-rock mélodique et punk vicéral a encore une fois frappée fort. Venant tout droit de Montréal, Ought est devenu petit à petit une belle référence de cette scène indé si particulière et si intéressante, une des plus excitantes depuis quelques années. Forcément leur premier album Than Any Other Day est sorti chez Constellation Records, le mythique label de la ville, une référence. La voix charismatique de Tim Beeler et le rock cabossé, coupé au couteau, annoncent une belle promotion 2014 du Pitchfork. Une des meilleurs sensations de ces 3 jours. (Objectivement).

Un concert à voir à la suite, à ne rater sous aucun prétexte !

Les vrais ont déjà pu voir How To Dress Well lors de son passage il y a deux ans. Cette année Tom Krell revient très fort pour présenter son petit bijou What Is This Heart?, un des grands albums de cette année. Sa voix haute perchée alternant fragilitée, groove et sensualité doit encore résonner dans les recoins de la Grande Halle, comme un rêve chaleureux. La musique danse, flotte dans les airs rythmée par une R&B savoureuse, pas loin des étoiles. La performance est spectrale, poignante et inoubliable. Ce début de Pitchfork est parfait et il faut le faire savoir.

La suite avec The Notwist, The War On Drugs et Mogwaï annonce le début de la fin de journée déjà, malheureusement. Difficile d’enchaîner après deux concerts aussi énorme. Bien que The Notwist marque son grand retour avec Close to The Glass et marque la foule avec un concert de bonne facture. L’enchaînement est délicat. Entre rock mélodique et avant-garde électronique, The Notwist parvient à faire son petit effet, mais il y a comme un quelque chose en moins. L’arrivée massive de festivalier retire cette bonne ambiance intimiste. Le mélange des genres, entre murmures pop et coups de fureur rock, agresse parfois. Néanmoins, The Notwist est un show à ne pas louper. A voir à la suite.

Oubliez de suite The War On Drugs par contre. Albums sublimes aux oreilles mais ennuie profond sur scène. J’ai beau essayé, j’ai beau faire des efforts, je m’emmerde. Je ne pense pas être le seul d’ailleurs. Beaucoup avait déjà l’envie à Mogwaï. La faute à une programmation en dent de scie ptet, difficile pour The War On Drugs de rivaliser entre les vieux de la veille The Notwist et Mogwaï. D’ailleurs, en parlant des Ecossais, il va falloir m’expliquer leur culte. Le post-rock résonne si mal dans la Grande Halle certainement. La bouillie sonore de Mogwaï marque une véritable défaite, selon moi, de leur soit-disantes élégantes compositions. Gros mal aux oreilles. Dommage car pour le moment, la technique et le son était vraiment de bonne qualité. Direction le bar Heineken.

Heureusement que Jon Hopkins est là pour éclabousser le festival Pitchfork de sa grande classe ! On le connaissait déjà en artisan funambule d’une electronica délicate et merveilleuse, mais l’année 2013 fut un chamboulement total musical. Direction la techno savoureuse des dancefloor les plus aguerris avec en poche le formidable album Immunity. A savourer encore et encore. Un album qui sent bon la transpiration une fois qu’il est joué en live. Sur la platine des tubes techno incendiaires et sur l’écran un voyage interstellaire. Un feu d’artifice incroyable. Le meilleur moment du Pitchfork Music Festival

Je délaisse le show James Blake. Une monotonie arrivée bien trop tard durant la soirée pour être apprécié. Et Jon Hopkins a fait le boulot. D’autres ont du courage, perso je préfère rester en gravitation.

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