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Celui qui en vient enfin au bout et qui est à bout

Après des mois et des mois de discussions, de débat, de campagnes, d’hommes et de femmes politiques omniprésents dans les média, d’engueulades, de morale, d’affaires, de “vote utile”, la Présidentielle arrive enfin au bout. Et tout au bout, il y a encore débat sur le choix de ce second tour qui semblait pourtant évident. Je comprends, je suis à bout également, sur les nerfs à force, pourtant mon choix est fait et évident. Je ne vais pas leur jeter la première pierre à ceux qui débattent encore, je n’aurai surtout pas envie d’abimer leur petit gueule de bien-pensant.

Résumons la situation. Nous avons au menu de dimanche prochain le choix entre marcher en rang ou crever la gueule ouverte. Pourtant, il n’y a pas si longtemps, nous aurions très bien pu avoir également au menu un corrompu ou un showman. Parce que le meilleur des candidats à mes yeux n’a pas réussi à construire sur les ruines d’une gauche soit disant normale. Du coup, même joueur joue encore, et nous voilà revenu 15 ans en arrière. Selon la légende, il y avait même des manifestations anti-FN dans les rues. Le réunionnais que je suis voyait ça à la tv, impressionné. C’était ma toute première expérience citoyenne. Mon éveil politique. La France était outrée, scandalisée… Et encore une fois, je vais devoir voter utile comme lorsque j’ai voté Hollande, il n’y a pas si longtemps. Et aujourd’hui encore, je me retrouve avec une candidate que je me refusais de voir au second tour. Sauf que cette fois, il y en a deux apparement. Vraiment ?

Je suis furieux. Furieux de voir ces mauvais perdants, de tous bords, se poser encore des questions. Débattre entre eux et nous forcer le pas pour qu’on rentre dans leur danse scabreuse. Que la droite se questionne, ok. À voter pour leur candidat, on peut se questionner en effet. Leur bien-être les poussera à l’évidence. Que les insoumis se questionnent, vraiment ? S’abstenir ou voter blanc ? Faire barrage à tout prix à “l’extrême-droite et à l’ultra-libéralisme” ? Quel serait le prix de cette erreur ? Ces révolutionnaires du moment feraient donc le choix personnel de refuser le scrutin, au risque d’offrir la place à ce qu’il y a de pire.

J’ai toujours eu la personnelle conviction que d’être de droite signifiait penser au bien être avant le bien commun, être de gauche serait l’inverse : penser au bien commun avant le bien-être. Si vous le voulez, voyez cela comme un raccourci simpliste, pourtant je mesure l’évidence que l’un et l’autre n’ont pas tord dans la démarche et dans le fond. Je respecte le choix de chacun. Aujourd’hui, il n’y a pas de choix possible. Il est fini le moment du débat et de la révolution. Avec ses plus de 7,5 millions d’électeurs, l’extrême-droite n’a jamais été aussi proche du pouvoir, portée par un élan de plus en plus populaire, contestataire et résigné. Le spectacle est terminé. Wesh wesh les amis, votre porte-parole a perdu et a démissionné de sa mission. Il a fait le choix de ne pas choisir et de vous laisser à votre bon sens républicain. Et à votre bon sens commun.

Est-ce si grave de voter utile ? Est-ce si grave de faire barrage ? De voter tout court pour un candidat qui ne représente pas l’ensemble de vos convictions et idéaux ? Personnellement, je sais que mes convictions et idéaux sont à l’opposé de cette candidate. Je ferai alors le choix de l’autre candidat. Avec conviction, sans changer mes idéaux. Et je verrai bien si ma petite vie changera en bien ou en mal. J’aurai au moins la conviction d’avoir fait le bon choix pour mes amis. La conviction que personne ne pourra remettre en cause le droit d’aimer qui on veut, le droit de se nourrir des cultures des autres et du monde qui frappe à notre porte, le droit de ne pas hair son voisin pour d’obscure raison de différence, le droit de lever son verre à la santé d’une République laïque, fraternelle et pleine d’avenir.

“A part la droite, il n’y a rien au monde que je méprise autant que la gauche.” Desproges avait raison, encore aujourd’hui. Je méprise sincèrement les politiciens d’aujourd’hui. Ils nous foutent dans la merde, et c’est encore à nous de nettoyer derrière eux. Un coup de brosse est nécessaire. Et il sera salutaire. Attendez juste qu’il soit élu pour le critiquer et le mépriser. Mais élisez le, en masse. Ne donnons pas la chance à ces 7,5 millions d’électeurs de devenir le pouvoir d’opposition. Ne leur donnons pas raison de croire à une légitimité de leurs convictions et idéaux. Avec un score de dictateur africain, Macron ne sera pas plus légitime pour autant, pourtant Lepen le deviendra si on ne fait rien contre elle. Et avec elle, la haine gagnera en confiance dans ses mots et dans ses actes. Un gros con qui vote aura toujours plus de poids que deux intellectuels qui s’abstiennent.

Qu’on se lève le 8 mai du pied droit ou du pied gauche, on aura forcément la gueule de bois. Qu’elle soit festive ou de dégoût, la bonne nouvelle est que la politique ne serait plus qu’un vilain rêve. Enfin, jusqu’aux législatives. En attendant, j’ai bien conscience que ces quelques mots n’auront aucun impact sur les déterminés, encore moins sur les indécis. Néanmoins, j’ai bon espoir que les flemmards de ma génération auront la conviction de mettre le pied jusqu’aux urnes. S’abstenir de choisir pourrait avoir des conséquences irrévocables.

Blier avait raison dans un sens, il est plutôt facile de reconnaître un gros con de droite d’un gros con de gauche. La question reste de savoir qui nettoiera votre merde au lendemain de ce 7 mai.

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