C’est un retour en force. Après 10 années d’absence, Louise Attaque est de retour avec son quatrième album Anomalie, qui est très loin d’en être une. Entre puissance rock et mélancolie pop, Louise Attaque signe un énième grand album de chansons françaises. Avec ce violon comme pilier essentiel de leur musique et toujours cette voix de Gaëtan Roussel tranchante comme jamais. Parce qu’au final, “on n’a qu’un groupe dans la vie”.
10 ans. Que c’est long 10 ans. Depuis A plus tard crocodile sorti en 2005, Louise Attaque s’était mis en pause et chacun des membres du groupe s’en était allé à leurs propres vents. Avec un 1er album éponyme qui reste à ce jour le plus gros carton du rock français – Louise Attaque sorti 1997 cumulant pas moins de 2,8 millions d’albums vendus – cette annonce avait fait à l’époque l’effet d’une petite bombe. Louise Attaque est donc de retour pour de nouvelles aventures avec leur quatrième opus. Du Louise Attaque, du vrai, du grand, à la différence près qu’au lieu de quatre, ils ne sont plus que trois à partager la scène. Alexandre Margraff ayant quitté le groupe définitivement. Restant Gaëtan Roussel à la guitare et au chant, Robin Feix à la basse et Arnaud Samuel au violon. Sans batteur, Louise a-t-elle perdu de sa superbe ? Est-ce un retour bancal, opportuniste, nécessaire pour les finances ? Non, cette Anomalie est loin d’en être une.
“On n’a qu’un groupe dans la vie”
On était sans nouvelles. Hormis les aventures individuelles de chacun. Des échappées. Des réussites. Gaëtan Roussel avec Help myself et Dis-moi encore que tu m’aimes. Robin Feix dans Poney Express ou Ali Dragon. Arnaud Samuel jouant avec Ben’Bop ou Deportivo. Autant d’expériences qui ont creusé un autre sillon, laissant intact toute l’importance et le caractère unique de Louise Attaque. Le groupe qui m’aura fait découvrir le rock français personnellement. Tombant amoureux de Léa ou de La Brune. Me laissant aller au vent au rythme de ce rock sans imposture et toujours aussi efficace, même 10 ans plus tard. Tout cette histoire ne pouvait pas finir de toute façon. Refaire un album donc. Parce que “On n’a qu’un groupe dans la vie”, ce sont eux-mêmes qui le disent. Et il était temps de le revêtir de nouveau.
Dix ans, ça commençait à faire long, et certains croyaient lire implicitement dans cette parenthèse, une séparation. Mais les revoilà. “Il était temps de répondre à la question ‘pause ou pas pause?’ C’était le moment” a expliqué le chanteur Gaétan Roussel à 20 Minutes. Mais lorsque cette éventualité s’est posée à eux à la suite d’une reformation du groupe pour Alcaline sur France 2 en janvier 2014, l’unanimité ne l’a pas remporté. Une anomalie se serait glissée dans cette reformation ? Trois seulement dans une même direction, et non quatre comme à l’époque. Néanmoins une “Anomalie, ça peut faire allusion aux accidents de parcours dans la vie. Se retrouver à trois, c’est une contrainte, un accident, mais aussi un nouveau point de départ.”
“Retrouver le plaisir de composer, d’être ensemble.”
Le plus important dans ce retour a été de souvenir de la 1ère fois. Le temps s’est écoulé mais Louise Attaque le sait bien : s’il suffisait simplement de le prendre, ce temps, “une minute après l’autre” puisque Chaque jour reste le nôtre. Et faire un disque comme si c’était le 1er. D’abord sécher les larmes du départ d’Alexandre Margraff puis transcender l’absence, faire acte de résilience et se lancer dans cette nouvelle aventure. Et retrouver la formule magique. Les copains d’enfance Robin Feix et Gaëtan Roussel ensemble pour les prémices. Puis Arnaud Samuel, jamais très loin. Louise attaque fort. Le violon comme pilier essentiel de ce qu’est leur musique. Et la boussole qui s’affole comme une nécessité. Londres, Brighton, Berlin, le sud de la France et puis Paris… se nourrir de tout ce qui les entourent sur cette nouvelle route. Et puis, sur cette nouvelle trajectoire, faire confiance à un jeune producteur anglais de 24 ans à la grande musicalité, Oliver Som. Pas de jeunisme. Juste du talent sur ces nouvelles machines et un souffle nouveau. Des boucles électro mais pas trop. Toujours avec la voix de Gaëtan Roussel tranchante comme jamais.
“On s’est poussé les uns les autres à ne pas reproduire la même chose qu’avant, même s’il reste nos propres identités et l’ADN du groupe. Mais on a essayé de faire en sorte de ne pas s’appuyer sur le passé”, explique Robin Feix. De ce quatrième album, se dégagent au final un sentiment d’urgence et une forte mélancolie. “Nous l’avons écrit en 2015, ça c’est sûr”, admet Gaétan Roussel, faisant allusion aux événements tragiques de l’année dernière. Un sentiment partagé par tous. Et à l’écoute d’Anomalie, vous ressentirez forcément cette mélancolie à l’instar de l’ami Bashung, une poésie des mots à la Ferré et surtout le rock emblématique de Louise Attaque. À l’écoute de ces 10 titres, vous retrouverez un Louise Attaque intact, leur ferveur et leur puissance des premiers jours. Louise intacte, Louise impacte. Louise Attaque qui reprendra la route dès le 24 février pour défendre leur nouveaux et anciens titres sur scène. À la Cigale les, 1, 2 et 3 juin. Le 1 juillet au Mains Square, le 2 juillet aux Eurockéennes, le 3 juillet à Beauregard, le 15 juillet aux Francofolies et le 16 aux Vieilles Charrues. Le 28 septembre à l’Olympia et le 8 octobre au Zénith de Paris. Que la fête continue donc.
Anomalie est sorti le 12 février chez Maison Barclay et il s’écoute sur Spotify et Deezer, et à la suite.
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