De jour, le quartier chinois de New York peut être écrasant. Imaginez les foules de vendeurs sur les trottoirs bondés, débordants de produits, remplis de ces badauds qui cherchent à éviter les détritus, sous les yeux des touristes ébahis, allant d’un magasin à l’autre, à la recherche parfois du grand restaurant du moment. Mais la nuit, la visite de ces quartiers changent du tout au tout.
Le photographe new-yorkais Daniel Soares a trouvé l’heure magique, où le temps semble s’être arrêté et où l’air trépidant de la journée s’est dissipé. “C’est à Chinatown que les gens commencent à fermer leurs magasins et que les livreurs déchargent leurs camions”, a-t-il déclaré. Les premières photos, raconte-t-il, venaient de sa curiosité. Chaque voyage lui montrait une nouvelle partie du quartier, qu’il s’agisse d’une ruelle cachée ou d’un magasin qu’il n’avait pas remarqué auparavant. Les ténèbres contribuant également à transformer cette ville pourtant si lumineuse. Comme le fait remarquer Soares, ces néons “mettent en valeur les belles choses et éteignent la laideur”.
L’attrait visuel de la série Neon Nights vient forcément de ces néons qui mettent en valeur les menus et les noms des restaurants. Et parce que Daniel Soares tourne ces scènes la nuit, il y a moins de personnes qui obscurcissent les devantures des magasins, lui donnant une photo beaucoup plus nette qu’il ne le ferait en plein jour. Leurs histoires et déambulations noctures deviennent partie intégrante de la photo, et Daniel Soares se demande ainsi : “Que font-ils dans le magasin ? Qu’est-ce qu’ils achètent, à quoi ressemble leur vie ? Pourquoi attrapent-ils des cigarettes à minuit ?”
Toutes ces lumières représentent tellement New York. Bien que Daniel Soares ait pu se balader dans d’autres quartiers, de Brooklyn au Queens, c’est à Chinatown qu’il se sent le mieux.
☞ Pour d’autres travaux de Daniel Soares, rendez-vous sur son site danielsoares.me ou son Instagram.