C’est un songwriter à la voix merveilleuse. Coup de coeur immédiat pour la simplicité et les morceaux de J.E. Sunde lorsque je l’ai découvert un peu par hasard. Sans connaître en amont. Il joue une folk simple et délicate, entre du Leonard Cohen et du Nina Simone, portée par une de ces voix… Son premier album date un peu, mais il mérite amplement plusieurs écoutes de votre part. Ne vous fiez pas aux radis.
J.E. Sunde a ce genre de voix qui rappelle le bon chanteur country du fin fond de l’Amérique profonde. Pas celui qui chope des grosses au comptoir en racontant ces voyages de jeunesses avec Trump. Plutôt celui que tu crèverais d’envie de croiser sur la route. Celui dont tu serais prêt à tout pour allumer un feu de camp en grattant simplement deux roches jusqu’au sang. Celui que tu supplies de chanter rien pour toi autour de ce feu dont tu ne sais toujours pas comment tu as réussi à l’allumer. Un mec à la voix si incroyable et belle en live que tu serais prêt a tous les sacrifices pour l’écouter encore et toujours. Ptet même a lui présenter ta mère. Une voix nasillarde qui n’hésite pas à monter dans les aigus, sans honte, sans veine disco. J.E. Sunde chante si bien ses chansons aux allures de vieux génériques de films romantiques qu’il peut même te faire plus pleurer que ta copine.
J.E. Sunde a passé de nombreuses années sur les routes à jouer avec son frère Jason et aussi son très bon ami Jesse Edgingto dans le groupe The Daredevil Christopher Wright. Un groupe naviguant proche d’Eau Claire. Un ancien groupe dont la pop se voulait intrépide, voltigeant et explosant au grès d’histoires à dormir debout. Cet ancien trio, ami de Bon Iver (forcément), s’est révélé ainsi d’album en album toujours avec cette pop plus proche d’un feu d’artifice qu’un feu de bois. C’est pour calmer l’excitation de ce groupe que J.E. Sunde a certainement cherché une autre douceur de son côté, en même temps, composant ses propres ritournelles et mélodies avec sa guitare. L’idée d’une vie en solo n’avait pas lieu d’être tant que le groupe était toujours d’actualité. Mais voilà qu’il se lança dans sa propre aventure en avril 2013 pour enregistrer Shapes That Kiss the Lips of God. Son premier et seul album, pour le moment. Un recueil de 10 ballades folks inestimable, hors-du-temps, belles comme le jour et la nuit.
“Most of the material was drawn from that back catalog of tunes that had been patiently waiting,” Sunde déclara dans une courte biographie de l’album (que j’ai la flemme de traduire sur ce coup, dsl.) “I decided not to shy away from the shadow of my influences but to draw from familiar sounds and tweak them enough to create something that would hopefully feel comfortable but not entirely derivative. With that loose framework in mind, I followed a pretty intuitive creative process: grabbing onto what felt good and trusting that that would lead to something interesting.” La musique de J.E. Sunde s’est dessiné sous l’influence de Leonard Cohen et de Nina Simone. Portée par une voix hors du commun que vous aurez plus de facilité à percevoir lorsqu’il est sur scène. Je remercie Society de l’avoir fait jouer durant leur anniversaire à la Maroquinerie il y a quelques semaines. Sans ça, je serais totalement passé à côté de mon nouveau coup de coeur. Aussi bien J.E. Sunde que de The Daredevil Christopher Wright. Comme quoi, on fait des découvertes tous les jours lorsqu’on est un peu curieux.
Shapes That Kiss the Lips of God de J.E. Sunde est sorti le 15 juillet 2014 chez Cartouche Records. Vous pouvez l’acheter sur iTunes et l’écouter sur Spotify et Deezer à la suite, et aussi directement sur Soundcloud.
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