Le programme sera bien moins chargé aujourd’hui. La scène de La Plage abrite du hard-rock et comment vous dire… Alors au menu du dernier jour des Eurockéennes, dimanche 7 juillet : The Vaccines, Mass Hystéria, Chvrches (ou presque), My Bloody Valentine et Blur. Un programme allégé, pas plus mal !
Les retardataires The Vaccines et l’hystérie Mass Hysteria
Je n’étais pas le plus en retard pour ce dernier jour des Eurockéennes. Un problème de backline a retardé le set de The Vaccines de 40 minutes au moins. Alors pendant ce temps, on profite de la Greenroom et de son bar. Le soleil aidant à raviver les premières sueurs d’alcool de la veille. Et sans prévenir, The Vaccines démarre son show, sans perdre de temps. Pressés et brouillons, guitares des Palma Violets en main, ils n’y arrivent pas malheureusement. Le post-punk ne prend pas, ils ne sont pas dedans, moi non plus. A une prochaine fois.
Déçu, direction La Plage pour Mass Hystéria. 20 ans déjà que la bande à Mouss Kelai joue leur métal à texte sur les scènes de France. Avec 7 albums à leur actif, c’est un melting-pop de leur meilleurs tubes qu’on retrouve sur scène. Ils aiment être là, à la folie même. Le set de Mass Hysteria est explosif et fêtard à souhait. Entre jeu dans la foule et foule sur la scène, le spectacle devient une hystérie de masse. La Révolution a trouvé son maître de cérémonie pour son dernier jour d’Eurockéennes.
L’apéro Chvrches
Alors pour se mettre bien après la folie Mass Hystéria, l’apéro s’impose. Heureusement que passait par là Santa, la chanteuse de Hyphen Hyphen pour relever le défi. Direction les loges du Club Loggia pour un petit Jack Daniel. Joie. On parle musique, projet et concerts passés, surtout celui de Rock en Seine où je les ai découvert. Hyphen Hyphen en live, c’est un éveil des sens, une énergie débridée, des rythmes saccadés et surtout beaucoup de bonne humeur. Petit à petit, ces quatre niçois plein d’avenir sont en passe de devenir une référence sur la scène électro rock !
Au tour de Chvches de montrer ce qu’ils ont dans le ventre. Ce phénomène indie écossais, futur très grand de l’électro pop a attiré une marrée grossissante devant le Club Loggia. Avec sa voix enfantine et sa présence angélique, la jeune Lauren Mayberry est troublante, mignonne surtout. Ok, je suis bourré un peu. Hypnotisée par ses textes et le tempo donné par ses deux acolytes, elle dégage une force, une sincérité et une intensité charmante. Il n’y a pas que la BBC qui a élu Chvrches groupe prometteur de l’année, moi aussi. Gun et Lies sont deux petites pépites à découvrir sur scène en attendant leur premier album, prévu cet automne.
My Bloody Valentine, mauvais sang…
Avant de s’attaquer au Panthéon du rock avec Blur, petit échauffement avec les incontournables My Bloody Valentine. Groupe mythique de la noisy des années 90, souvent imité, jamais égalé, le mur du son est attendu de pied ferme par une marée humaine devant la Greenroom. Première note et c’est un torrent ininterrompu de guitares saturées de plusieurs minutes, longues minutes. La voix s’entend à peine, le volume des ampli bloqué sur 11, l’ensemble est inaudible et fatiguant. L’objet sonore non identifié d’il y a 20 ans a fortement perdu de sa superbe. Ces adeptes du “shoegazing” devraient un peu relever la tête et regarder ce qu’il se passe devant leur chaussures. Rien, public mort, en transe peut-être, mais rien ne se passe… La bière cul-sec et direction la Grande Scène alors.
Le final Blur en héros de la britpop légendaire
Blur aux Eurockéennes, c’est ce que tout le monde attend depuis 4 jours. Moi le premier. Unique date en France, le final Blur est annoncé comme la cerise sur le gâteau des 25 ans du festival. Pour la petite histoire, il y a un an tout juste sortaient Under The Westway et The Puritain pour la clôture des JO 2012, deux pépites pop qui ont sonné le retour de Blur au devant de la scène. Comme expliqué par Damon Albarn durant le concert, les Eurockéennes découvraient Blur en 1995. Armé de leur Parklife, le quatuor, alors totalement dans le vent, était la grosse sensation de cette édition. C’est avec plaisir qu’ils sont de retour sur les terres de Belfort.
Dès les premières notes, grosse émotion. Theme for Retro permet aux Anglais de rentrer sur scène accompagnés par de chaleureux applaudissements. Les héros de la britpop sont bien là : Damon Albarn au chant, Graham Coxon à la guitare, Alex James à la basse et Dave Rowntree à la batterie. Avec Blur, la Grande Scène prend alors tout son sens. Girls & Boys lance les festivités. Petite larme le long de ma joue. De l’écrire me redonne de l’émotion. Ils enchaînent sur Popscene, les guitares sont électriques, les jeux de lumières impressionnants. Damon court de droite à gauche, jette de l’eau partout sur la scène, motive la foule avec des “Hey Hey Come out tonight!” La foule s’exécute. Explosion de joie au riff de guitare de There’s No Other Way, le public reprenant en choeur le refrain. Pas le temps de reprendre son souffle, la basse de Beetlebum prend le relai. La pop se fait belle avec Out of Time, Trimm Trabb et Caramel ensuite, mais avec ce tempo ralenti la tension redescend légèrement. Mais pas le temps de se reposer, voilà Coffee & TV pour réveiller tout ça. La voix de Graham Coxon est superbe. Un Tender rallongé par Damon seul à la guitare et repris en choeur par la foule amoureuse provoque une pause d’applaudissement. L’hyperactif Damon ne cesse jamais de sourire et lance Country House. Quand tout à coup, Parklife, boum ! Le bonheur est de plus en plus fort. La setlist passe en revue tous leurs meilleurs tubes, forcément, facile. End of a Century et This Is a Low viennent calmer l’audience une nouvelle fois. Blur salut son public. Le rappel se fait sur l’incroyable Under the Westway. Damon avec son piano pour le plus beau morceau du soir. Sa voix illumine la nuit avec son “Hallelujah, sing it out loud and sing it to ya”. Blur enchaîne sur For Tomorrow et The Universal, alors que l’impatience se fait de plus en plus grande avec LE morceau, celui que tout le monde veut entendre, voir et vivre. Forcément Song 2 clôture ces quatre jours de musique. Whoohoo!
L’ambiance géniale des Eurockéennes
Les quatre jours de festival sont passés beaucoup trop vite au final. Difficile de classer ce que j’ai pu voir, mais je garderai longtemps en mémoire les concerts de Boys Noize, Airbourne, Fidlar, The Bloody Beetroots, The Strypes, JC Satàn, Fauve, Phoenix et Blur forcément. Cette bonne impression aussi qu’un festival peut enfin accueillir les handicapés comme tous autres festivaliers. Je me souviendrai longtemps du sandwich Belfort, des rigolades avec les copains du Transistor, Anais, Maria, Marie (et ses bières) et les autres. Merci aux Eurockéennes pour l’invitation, à la maman de Laurène pour les déjeuners et à Laurène aussi bien sûr.
La bonne ambiance, la fête, les concerts fabuleux donnent l’envie de retourner bien vite à ces Eurockéennes pour de plus belles aventures encore. Avec toi ?
Retrouvez le compte-rendu de la quatrième journée des Eurockéennes en vidéo :
Lisez aussi le report de
- ma troisième journée avec The Strypes, Black Rebel Motorcycle Club, JC Satàn, Dinosaur Jr, Is Tropical, Two Door Cinema Club, Jackson, Fauve, Busy P, Phoenix et Kavinsky,
- ma deuxième journée avec Matthew E. White, Airbourne, Fidlar, Skip The Use, Woodkid, The Smashing Pumpkins, Gesaffelstein et The Bloody Beetroots
- ma première journée avec Gary Clark, Jr., Parquet Courts, -M-, Alt-J, Major Lazor, Jamiroquaï et Boys Noise.