C’est bouleversant. Benjamin Clementine débarque de son Angleterre pour conquérir la France. Oubliez les histoires du classique “chanteur qui a commencé dans le métro”, Benjamin Clementine est bien plus que ça : un des songwriters les plus singuliers du moment. Par sa voix et son histoire. Un prodige loin du classique et des classiques artistes chant – piano. Son premier album At Least For Now en est la meilleure des preuvres. A écouter d’urgence et juste à la fin.
Comme nous le chante Benjamin Clementine dès le premier titre, Winston Churchill’s Boy : “Le jour est sans doute venu”. Certainement le jour de la reconnaissance de ce chanteur prodige. Un chanteur au songwriting et aux mélodies si singuliers. Sur At Least For Now, la musique est à la fois tempétueuse et parsemée d’éclaircies. Benjamin Clementine chante ses tourments accompagné de son piano, avec rage, espoir, détresse ou révolte. Car ce sont les histoires douloureuses et sensuelles de la jeune vie de Benjamin Clementine qui nourrissent exclusivement l’intensité et l’originalité de son expression. Pour constituer toute de la chair de ce premier album. L’expression de ses plus belles impressions.
[pull_quote_center]One day this boy will be fine… Better watch out now / That day might be today.[/pull_quote_center]Depuis plus de deux ans, les communions de ses performances live font frissonner les échines et tirent aux larmes. Deux premiers EP – Cornerstone et Glorious You -, ont aussi convaincu de la dimension unique de ce Londonien d’origine ghanéenne. Sa volonté, presque conceptuelle, de se confier conditionne dans le même temps son désir de façonner des formes ne ressemblant à rien d’autres qu’à son propre univers. Au point que le jeune homme a assumé lui-même la production de son disque, en collaboration avec Jonathan Quarmby, producteur qui a notamment permis à Finley Quaye d’accoucher à l’époque de son premier album. Autodidacte singulier que rien n’arrête, même pas sa propre liberté qu’il s’est imposée.
Né en 1988, à Crystal Palace, grandi dans le sud de Londres, avant de déménager au nord, dans le quartier sinistre d’Edmonton, il avait senti naître sa vocation en s’essayant au théâtre, en s’initiant au piano classique, à l’âge de 10 ans, en se passionnant pour le rock comme pour l’opéra et Maria Callas. Mais pour assumer le choix de la création, pas d’autre issue que de larguer les amarres. Débarqué en France, Benjamin connaît d’abord des mois de galère. Mais persuadé qu’il est ici maître de son destin, il refuse de se décourager et survit en jouant dans le métro, à la guitare, un répertoire de reprises. Il y forge sa voix profonde, sa capacité à capter l’attention. En France, il s’initie aussi au patrimoine d’une chanson – Brel, Ferré, Aznavour…- qui le bouleverse et le pousse à libérer ses mots et sa sensibilité. Repéré sur la ligne 2 par des producteurs français, il décuple son intensité en mettant enfin en musique ses propres textes. Désillusions amoureuses, fêlures familiales, errances solitaires mettent à vif son inspiration. Il n’a cessé depuis d’impressionner en conteur saisissant de sa réalité et de son aventure intérieure.
At Least For Now prend aux tripes. Un piano berçant, un lyrisme dans la voix, de la mélancolie et des acrobaties dans les mélodies, puis parfois le tonnerre, des valses et ballades impulsives. Benjamin Clementine puise dans la théâtralité de la musique classique pour créer des chansons qui ne laissent pas indifférent. Un album qui transporte dans un univers inoubliable.
At Least For Now est sorti le 12 janvier 2014 chez Maison Barclay et édité chez Behind.
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Ecoutez l’album At Least For Now de Benjamin Clementine
Regardez Benjamin Clementine en live pour La Blogothèque
