Negative Space est un formidable court métrage dont il serait dommage de ne pas jeter un oeil. 5 minutes pour vous tirer la larme à l’oeil. Comme tant de courts métrages que j’admire. Basée sur un célèbre poème de Ron Koertge qui ne compte que 150 mots, cette permet des moments de subtilité et de contemplation si nécessaires à la narration visuelle – ces plans parfaitement bloqués, tenus pour un instant supplémentaire, qui font ressortir la riche intériorité émotionnelle de ses personnages.
Son animation en stop-motion est expressive, détaillée et bien ancrée, et pourtant elle n’a aucun scrupule à la fantaisie, passant par de délicates transitions entre narration et décor. À aucun, la réalisation ne constitue des choix stylistiques, des excuses pour la bravade technique ou des compromis fantaisistes pour le processus d’adaptation. Ce sont tous des réflexions profondes sur les thèmes centraux du film, qui les représentent et les enrichissent. Adapter le travail à partir d’un autre support est rare pour les courts métrages, mais plus rarement, quel que soit le support utilisé, est une adaptation qui dépasse l’original. Le court Negative Space résume formidablement le poème de Ron Koertge, sans en changer un mot. Une prouesse visuelle.
Negative Space est un court métrage de Tiny Inventions (Ru Kuwahata & Max Porter) qui a remporté de très nombreux prix à l’international.
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