Après plusieurs EP et titres remarqués, Darius nous invite à un nouveau voyage, celui de son premier album. Un voyage initiatique, toujours romantique, vers une Utopia aux émotions simples, immédiates. Un album qui ondule entre les formes et les humeurs et ne se montre fidèle qu’à un seul principe, celui du journal intime sonore.
Darius fait partie de ces jeunes musiciens qui vous font sentir à quel point la scène dite “électronique” vit une nouvelle ère. Affilié à la famille Roche Musique et signé sur Animal 63, le jeune artiste se sert de ses machines comme d’autres utiliseraient sa guitare ou son piano. Composer et faire résonner ses émotions en musique. Et son premier album Utopia, s’il est exclusivement composé de matières synthétiques, vous fera autant penser à des grands disques psyché ou soul qu’à de l’électro, aussi flou que le mot puisse être aujourd’hui. Certainement parce que Darius fait partie de cette génération qui ne pense plus en termes de genres ou d’innovation technologique, qui pense simplement faire sa musique avec les instruments de son époque. Et qui souhaite simplement s’exprimer sur le monde qui l’entoure, à sa juste manière, avec ses propres moyens techniques.
Utopia s’écoute d’une traite, comme un voyage initiatique. La palette sonore se veut volontairement réduite pour mieux nous transporter dans un univers simple et mélodique. Un album également tout en cohérence pour éviter de perdre son auditeur sur le chemin. Darius y a certes invité des vocalistes E^ST, Max Jury et Wayne Snow pour offrir à l’ensemble un souffle et une puissance mélodique évidentes. Mais ce sont surtout les morceaux instrumentaux qui impressionnent et marquent ; ils semblent chantés, ou plutôt hantés par ces voix. N’ayez aucune crainte cependant, bien au contraire. Utopia ne se veut pas être une œuvre sombre ou angoissée. Les spectres qui l’habitent viennent en paix, et avec amour. Suggérant ainsi la représentation d’une réalité idéale et sans défaut.
Darius ne force pas non plus sur la technicité sonore ou sur l’innovation formelle à tout prix. Il choisit quelques matières et quelques manières pour s’exprimer et joue avec comme un jongleur lancerait ses boules en l’air. Des nappes de synthé enveloppantes, des basses toutes en rondeurs, des filtres dessinant des volutes. Darius se contente de peu, et malgré les vastes paysages qu’il déploie, Utopia n’a donc rien de maximaliste. On y rencontre des émotions simples, immédiates, qui caressent et protègent l’auditeur tout en faisant affleurer le blues qui flotte en lui. C’est un monde sonore inventé, fantasmé, une utopie donc, qui puise dans les répertoires classiques des années 60 ou 70 – la soul luxuriante donc, mais aussi la pop californienne et les psychédélismes allemand ou africain – et qui parle en même temps les langues vivantes du hip-hop post-Dilla, du dancehall digital ou de la galaxie du breakbeat anglais des années 2000 et 2010. On y entend aussi des échos prononcés du Bristol des nineties, dans cette façon de rendre la tristesse voluptueuse et presque désirable, de trouver une énergie vitale au cœur du désespoir et de l’apathie.
Sans jamais suivre à la lettre les règles de ces différents lexiques, Darius signe un premier album à la fois sobre et ample, sample et généreux, qui ondule entre les formes et les humeurs et ne se montre fidèle qu’à un seul principe, celui du journal intime sonore. Une chance pour nous que ce garçon pudique et sensible ait bien voulu nous en lire quelques pages, et qu’elles sonnent si justes à nos oreilles.
☞ Suivez Darius sur son site, Facebook, Twitter, Instagram, Soundcloud et Youtube.
Écoutez Utopia de Darius
[bsc_tabs type=”tabs” nav=”vertical”] [bsc_tab title=”Spotify”] [/bsc_tab] [bsc_tab title=”Deezer”] [/bsc_tab] [/bsc_tabs]
[bsc_button size=”md” style=”link” block=”true” title=”Achetez Utopia de Darius” url=”http://www.dariusofficial.com/” target=”_blank” nofollow=”false”]
