Nous avions laissé Yalta Club sur un premier album léger, festif et déjà de qualité. Yalta Club revient métamorphosé avec Hybris, un album plein de démesure. Et si l’avenir dépeint par Hybris semble gris et incertain, celui du Yalta Club est assurément doré avec ce deuxième album de haute voltige. Leur pop chaleureuse et bariolée est l’une des premières bonnes surprises de l’année.
L’hybris, cette notion grecque qui se traduit souvent par démesure, colle parfaitement au nouvel album de Yalta Club. À l’heure où la pop tend à se réduire à quelques slogans désincarnés, Hybris étonne par son sens des nuances. C’est un Yalta Club métamorphosé que nous présente Hybris. À la fraîcheur adolescente du premier album succède une vision. À l’énergie démesurée des débuts, ce deuxième album propose une véritable et belle expérience sensorielle. Un sentiment violent inspiré des passions, particulièrement de l’orgueil, de l’hybris. Auquel, les Grecs lui opposaient la tempérance et la modération. Car dans la Grèce antique, l’hybris était considérée comme un crime. Pourtant, aucun crime dans cet Hybris de Yalta Club. Plutôt la peinture d’un album-testament d’une société humaine hébétée, sacrifiée sur l’autel de la démesure, mais qui n’aurait pas dit son dernier mot.
Produit et arrangé par les talentueux Florent Livet – Wolfgang Amadeus Phoenix – et Pavle Kovacevic – My God is Blue de Sébastien Tellier, Hybris est un voyage initiatique dense et mélancolique en forme de triptyque : Abandonner, Flotter, Résister. Les onze nouvelles chansons du Yalta Club naviguent entre ces trois sentiments contradictoires mais pas incompatibles, témoins d’un groupe en pleine évolution, humaine et artistique. Entre cri d’amour épileptique avec Love, ballade aux airs de fin du monde avec Something to Remember ou encore hymne à la gloire du rêve icarien avec Stars, Hybris narre le récit initiatique d’un groupe qui refuse la résignation passive et brandit l’expérience collective comme ultime rempart à l’effondrement. Et si l’avenir dépeint par Hybris semble gris et incertain, celui du Yalta Club est assurément doré avec ce deuxième album de haute voltige.
Nous avions laissé Yalta Club sur un premier album léger qui jouait la contradiction entre des musiques joyeuses et des textes certes conscients du monde qui les entourait, mais distanciés. Ici, les tempos se font plus posés, les ambiances plus lourdes, les textes plus profonds. La marque d’un groupe qui s’assume enfin et a laissé derrière lui les complexes de l’adolescence. Adulte le Yalta Club ? Si on entend par là plus lucide, plus affirmé, oui. Mais son envie boulimique de musique est encore celle d’un enfant, pure et intarissable. Et ce premier morceau Love, écrit en réaction aux attentats de Paris en janvier 2015, en est la traduction. Elle prend la forme d’un cri à la naïveté bouleversante : “Why can’t we just love each other?” Avec Yalta Club, la fête ne fait que commencer !
☞ Hybris de Yalta Club est sorti le 13 janvier 2017 chez Popes Autoproduction et il s’écoute sur Spotify ou Deezer à la suite.
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