Paul Moody livre un premier EP qu’on pourrait boire jusqu’à la dernière goutte. ‘Drinks’ a cette mélancolie salvatrice, cette musicalité qui accompagne ces moments où on soigne ses maux par la noyade, verre après verre. Organique, passionné, et surtout très émouvante.
Paul Moody se présente lui-même comme une version musicale de Charles Bukowski. Mais sa bio, présente sur son site, résume bien mieux ce qu’est son personnage. “Un connard incapable de tenir une simple conversation avec son biographe”. Du coup, on se laisse guider par sa musique et son premier EP ‘Drinks’ pour mieux le connaître. Un titre choisi certainement en hommage à son héros littéraire. Une écriture musicale qui se veut tout aussi poétique, authentique et impuissante en tout cas. Paul Moody développe un songwriting enraciné dans la grande tradition populaire américaine. Originaire de Chicago, métropole d’un Illinois si cher à Sufjan Stevens, Paul Moody est de ces songwriters insaisissables qui soignent les maux, tout proche de la noyade, verre après verre.
La musique de Paul Moody s’écoute pas loin du comptoir. Organique, passionné, et surtout très émouvante. Ces 5 titres se boivent sans précipitation. Il faut prendre le temps de les savourer, de laisser les mots s’imbiber. Car malgré son personnage de petit con, Paul Moody réussit à créer une certaine affection chez lui. Il y a de la sincérité dans son écriture. De la vie dans sa voix. Et tellement d’histoires dans ses paroles. Pourtant le garçon ne semble être âgé de même pas 20 ans. On partage avec lui ses verres de fin de nuit où tous les maux se racontent avec simplicité et liberté salvatrice. Paul Moody signe des chansons folk qu’on pourrait boire jusqu’à la dernière goutte, jusqu’au petit matin.
