Après huit années passées au sein d’Adam Kesher, formation electro rock phare de Bordeaux et signataire de deux très bons albums en 2008 et 2010, son leader Julien Perez décide de larguer les amarres et de voguer en solitaire. Non pas par lassitude de la vie de groupe, plutôt par le désir de se remettre en question, pour mieux repartir de zéro, pour mieux retranscrire ses propres émotions en musique. PEREZ abandonne l’anglais d’Adam Kesher et se nourrie de Suicide, Morrissey, Pulp, Christophe, Bashung où encore les labels DFA et Kompakt pour guider sa nouvelle musique.
C’est l’année dernière que le projet musical de PEREZ prend réellement forme avec un premier maxi chez Dirty. Cramer dévoile alors des ambiances crépusculaires, des récits sinueux et certaines errances amoureuses. Avec sa voix grave et sa musique jouant d’ambivalence, de contrastes et d’aspérités, son nom commence à circuler dans un paysage hexagonal en pleine effervescence, où la pop francophone reprend des couleurs. PEREZ apporte cette touche de noire lumineuse, un pied dans le rock, un autre dans l’électro. Désormais chez Maison Barclay, le premier album du nouveau Prince noir de la chanson français se fait de plus en plus désirer. En attendant, PEREZ nous parle de lui, de sa musique, de celle qu’elle aime, à travers 7 titres qui passent actuellement dans ses oreilles. 7 titres et 7 explications qui permettent de mieux le comprendre et d’encore plus l’apprécier.
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Ecoutez les titres qui sont maintenant dans les oreilles de PEREZ :
1 . Factory Floor – Fall Back
“Je trouve que c’est l’un des groupes les plus excitants du moment. J’aime beaucoup leur radicalité dont ce titre est assez représentatif : un gimmick acid trituré et étiré jusqu’à l’épuisement, un mélange de cassures électroniques et de rythmes joués, et puis une voix de fille neurasthénique. Ca peut paraître un peu angoissant sur le papier, mais je trouve ça vraiment jouissif.”
2. Dennis Wilson – Lady (Fallin’in love)
“J’ai appris l’existence de ce morceau très récemment et je ne cesse de l’écouter depuis. Outre la mélodie, il y a vraiment quelque chose de très émouvant dans les arrangements et la production : la manière dont les cordes arrivent par vagues, les notes de guitare égrenée, la boite à rythme fantomatique. La manière dont il chante aussi, c’est une déclaration d’amour mais on de mélancolie, de spleen. C’est la classe.”
3. Petula Clark – La nuit n’en finit plus
“Je me suis mis à réécouter ce morceau grâce aux frère Dardenne qui l’ont utilisé dans la B.O de leur dernier film. C’est vraiment un super titre. En général, je suis pas fan des morceaux sixties français inspirés de ce qui se faisait aux USA, le passage au français est souvent laborieux, mais là c’est super juste, toutes les images, aussi simples et naïves soient elles, fonctionnent à merveille.”
4. John Talabot – When the past was present
“C’est l’un de mes producteurs de musique électronique préféré. Ce morceau est très prenant. On a envie que ça ne s’arrête jamais. C’est fou comme le simple fait d’ouvrir un filtre sur une séquence de synthé procure un plaisir quasi-narcotique.”
5. Christophe – Enzo
“J’ai découvert ce morceau en concert. La version qu’il fait sur scène actuellement est bien mieux que celle-ci dont l’instru a un peu mal vieillie. Néanmoins, il y a quand même cette interprétation fabuleuse de Christophe et ce concept d’ode au dieu de la mécanique automobile qui valent le détour.”
6. Ed Tomney – Bande son du film Safe
“Ce film m’a marqué et la musique y est pour beaucoup. J’aurais pu aussi mettre du Badalementi, ou la b.o de Maps to the Star ou de n’importe quel film de Michael Mann. Tout ça pour dire que les thèmes aériens et lancinants marchent toujours très bien avec des images de Los Angeles la nuit.”
7. Volcan – Forme Noire
“C’est un ami à moi. J’aime beaucoup sa musique pour son souffle épique, ça commence souvent six pieds sous terre et ça termine dans le cosmos. De la musique d’ascension (et pas d’ascenseur).”