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Avec Recto Verso, Paradis touche avec envie l’accord parfait

paradis-recto-versoEt le voilà enfin le premier album tant attendu de Paradis. Nouveau fleuron de cette touche française qui a tant perdu de sa superbe. Avec Recto Verso, Paradis apporte un vent de fraîcheur certain porté par leur mélancolie voluptueuse. Avec Paradis, le plaisir est sensuel, intense et raffiné. Avec Recto Verso, on touche à envie l’accord parfait.

Qu’est-ce qu’on a attendu ce Recto Verso ! Qu’est-ce qu’on a pu avoir envie de l’entendre enfin. Enfin un premier album digne de Paradis. Ce long travail avait pourtant commencé en mars 2013 et s’était achevé en ce début d’année. Et déjà tout le monde pensait alors que le temps était déjà très long. Paradis s’était fait connaître et encensé (déjà) grâce à Tim Sweeney et cette fameuse reprise de La Ballade de Jim en août 2011. Au final, il a fallu trois ans à Paradis pour signer leur premier album. Autant dire une éternité dans cette époque où l’impatience nous dicte ses règles. Et l’électro se consomme à outrance. L’envie est montée petit à petit, a failli se consumer. Trois ans et quelques mois en plus à attendre pour un premier album, cela va à l’encontre de toute logique, mais qu’apporte la logique à une démarche artistique ?

Paradis a pris son temps. Et s’est tant mieux certainement. Car le temps est la marque de fabrique de Paradis. Simon Mény et Pierre Rousseau ont toujours pris leur temps car ils viennent certainement d’un autre temps. Celui où la musique française nourrissait les plus grands talents du monde entier touche par touche. Ce premier maxi en 2011 (Parfait Tirage/La Ballade de Jim, réinterprétation du succès d’Alain Souchon), un second en 2012 (Hémisphère/Je m’ennuie), un EP en 2015 (Couleurs Primaires), plus quelques remixes (notamment pour Christine & The Queens, qu’ils accompagnent en première partie le temps d’une tournée), des collaborations dans la mode (une performance pour un défilé Acne Studios au Centre Pompidou, deux t-shirts avec A.P.C.) et une bande originale entre temps (un court métrage de Sacha Barbin, Mes Amours Décomposé(e)s).

Paradis n’a pas chaumé du haut de ces nuages. Et à chaque fois l’aura de Paradis a grandi, pris encore plus de hauteur, devenu plus vaporeux et intemporel encore. Au final, le duo s’est doucement installé comme l’un des meilleurs espoirs de la scène hexagonale. À s’envoler de plus en plus haut, Paradis aurait pu brûler ses ailes. Pourtant, avec Recto Verso, le duo est bel et bien là, solaire, avec sa musique inépuisable, qui donne tellement d’amour et se renouvelle toujours. Chaleur indispensable à cette saison qui nous guette. Il fallait bien attendre septembre du coup.

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Larguez les amarres

L’histoire de Paradis commence à Paris en 2010. Une soirée organisée par des amis communs, et l’évidence d’une collaboration qui s’impose au fil de la discussion. Qu’avaient-ils à partager ? Une enfance à l’étranger (Pierre a grandi à New York et Londres, Simon à Buenos Aires et Lisbonne), des goûts musicaux contraires, ou peut-être complémentaires, donc attirants. Pierre aime la musique expressive, explore alors les mythes libérateurs du disco et du garage : West End Records, Arthur Russell, David Mancuso … Simon, lui, est dans le triste, minimaliste : la techno allemande du label Dial, le sampling mélancolique de Dj Cam. Ensemble, ils prennent une claque avec Can U Feel It de Larry Heard, alias Mr. Fingers. Un titre fondateur de la deep house américaine, sorti il y a trente ans en 1986. Sa rythmique est ultra syncopée, ses harmonies d’une simplicité redoutable, de celles dont on ne se lasse jamais. Le morceau les soude, devient à leurs yeux comme un exemple.

Les premiers titres de Paradis naissent de cet amour commun. À quatre mains, plus une voix, celle de Simon, en français. Parce que le Français dans l’électro est une sorte de fantasme, un langage presque tout aussi exotique qu’universel. Le premier à les remarquer est un américain. Il s’appelle Tim Sweeney, animateur légendaire depuis plus de 15 ans d’une radio emblématique de musique électronique à New York. Emballé par leur démo, il est le premier à les contacter, et leur propose d’inaugurer son label Beats in Space d’une première sortie. Son rôle est fondamental dans la trajectoire de Paradis. Il leur suggère d’accorder encore plus de place à la voix, au chant, toujours et surtout en français … et décide de mettre en avant la fameuse La Ballade de Jim. Et ce maxi leur ouvre immédiatement les portes du monde entier.

La touche Paradis se résume à l’accord parfait. Soit la somme de des envies de Pierre et Simon, de leurs inspirations moins tout ce qui ne plaît pas à l’autre, car Paradis ne cherche pas le compromis, mais l’idéal commun. Une palette de sons réduite au minimum, des mots pesés avec soin pour tendre vers la substantielle légèreté à laquelle ils aspirent. Tout simplement, l’extase chez Paradis se niche dans les détails. Une phrase qui ne commence pas tout à fait sur le pied, une note libérée à l’instant magique, une vague de douceur qui vient soudain envelopper une rythmique aiguisée, car ce qui les passionne au fond, c’est le contraste, la dualité, le conflit créatif. Le Recto et le Verso qui ne font qu’un. C’est parfois douloureux, frustrant, mais le paradis n’est-il pas ce lieu auquel on accède après le combat de la vie sur terre ?

Recto Verso de Paradis est sorti le 23 septembre 2016 chez Maison Barclay, s’achète sur iTunes et s’écoute à la suite sur Spotify et Deezer.

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Écoutez Recto Verso de Paradis

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