Certains diront le ciel bleu et le soleil, perso je retiens Suuns, Fat White Family, FIDLAR, La Femme, Jagwar Ma, La Colonie de Vacances et Requin Chagrin, entre autre. Découvrez alors mes moments préférés de cette Route du Rock ensoleillée. Et un peu plus encore parce qu’affinité ☀️
Malgré une fréquentation dans les chaussettes (et alors ?), la 26e édition de la Route du Rock aura marqué par de nombreux grands moments de scènes. Ce qui est bien le principal au final. Tant pis pour les absents, de notre côté, on a profité comme il faut de ces concerts, du soleil et du ciel bleu ; les chaussettes bien au sec pour une fois. Pas faute d’avoir essayé de vous convaincre de venir au début du mois. J’avais prévenu et anticipé certains grands moments de cette Route du Rock 2016. Il faut croire que j’ai eu bonne intuition sur quelques points. Et je vous raconte pourquoi.
Mais d’abord, voici une petite vidéo best-of de cette Route du Rock 2016, histoire de se mettre dans l’ambiance
maj de l’article le 9 septembre 2016
La Colonie de Vacances pour un furieux voyage dans la 4e dimension
La grosse claque de cette Route du Rock. La toute première, d’entrée jeu. On était un peu prévenu quand même vu le sujet. Impossible de dire le contraire tellement ce projet musical atypique arrive tout droit d’une nouvelle et furieuse dimension. Les quatre mousquetaires du rock bruitiste et expérimental français combinent le temps d’une soirée quatre concerts en un. Avec Papier Tigre, Electric Electric, Pneu et Marvin c’est “un pour tous et tous pour un !”, tous pour nous surtout. La Colonie de Vacances, c’est du gros rock qui tâche en quadriphonie où vous êtes mis du début à la fin au centre de l’attention ; le public se retrouve alors encerclé des quatre groupes qui jouent comme un seul homme furieux, se répondent, tantôt ensemble, tantôt l’un après l’autre.
On se promène alors curieux de scène en scène, de long en large de La Nouvelle Vague, profitant au plus près possible de ces quatre concerts en un. C’est pas tous les soirs qu’on peut s’assurer d’être au premier rang d’un concert ! Quatre premiers rangs pour le prix d’un du coup. Sans trop savoir où regarder tellement on a la chance de pouvoir regarder chacun des groupes dans tous les détails et sous toutes les cordes. L’essence même de ce rock est bien de s’en prendre plein les oreilles de toute façon, non ? Alors on se rapproche, on s’amuse, on discute de cette nouvelle expérience, on se croise, on se tourne autour, on se tourne le dos, on se laisse petit à petit danser comme jamais avec ce rock qui vient de tous les côtés. La Colonie de Vacances porte si bien son nom, on a l’impression d’être dans un joyeux bordel où on pourrait sympathiser avec tout le monde. On regrette tellement lorsqu’elle touche à sa fin. Comme l’impression d’avoir été sur une autre planète durant deux bonnes heures. Bienvenu dans la 4e dimension, celle d’un nouveau genre de spectacle qu’il faut vivre pour en prendre la pleine mesure. Et dire que l’avenir du spectacle émerge des caves françaises 💪
Juste avant ce show incroyable, j’ai pu boire une bière et échanger quelques mots sur le projet avec Jérôme de Pneu et Vincent de Electric Electric. Voici notre discussion au comptoir :
☞ Histoire de bien comprendre ce qu’est cette Colonie de Vacances et d’en prendre aussi (éventuellement) plein la gueule, regardez cet enregistrement en VR par Arte Concert.
Kevin Morby, sous le soleil exactement
Arrivé trop tard pour Psychic Ills, le soleil, la Rance et le ciel bleu n’aidant pas pour être à l’heure, c’est Kevin Morby qui ouvre le bal de cette première journée au Fort de Saint-Père. Et grâce à lui, l’apéro n’a jamais été aussi délicieux. Les derniers rayons de soleil chaleureux caressant la nuque, la bière restant tout de même plutôt fraîche, tout doucement Kevin Morby et sa bande nous sortent de la torpeur de fin de journée estivale. Ils enchaînent chacun des titres phares de ce songwriteur de génie. Sans trop jamais s’éloigner des rives du dernier opus Singing Saw. Et telle une scie musicale, on se dandine aux sons des guitares et de sa tendre voix. Entre balades crépusculaires et morceaux lumineux, entre tempêtes et mer calme, Kevin Morby s’installe petit à petit dans le coeur du public, sans jamais risquer de casser son amarre. Il y a de la nonchalance à la Mac DeMarco dans le style, du Pete Doherty dans les mélodies et certainement du Leonard Cohen dans la classe, voir du Bob Dylan dans l’idée générale. En tout cas, le concert le plus lumineux de la journée. Et dire qu’on a fallait louper ça. Non pas à cause de nos siestes, mais parce que ce meilleur nouveau copain d’apéro est arrivé sur le site à peine une heure avant le début des festivités. Problème d’avion. La Route du Rock a eu de la chance sur ce coup là, suite au prochain épisode… 🍻
Écoutez Singing Saw de Kevin Morby
☞ Vivez le concert de Kevin Morby grâce à Arte Concert.
Belle & Sebastian a perdu de sa belle & le super groupe Minor Victories n’a été qu’une super déception
Certes les retrouvailles avec la pop des Écossais de Belle & Sebastian fut chaleureuses, joyeuses, attendues surtout. Mais il y avait comme un trop plein de lumière sur scène après le minimalisme de Kevin Morby. Certes, Struart Murdoch et sa bande fut la grande attraction de la soirée. Mais il y avait comme un trop plein de nostalgie après le songwriting neuf de Kevin Morby. Comme l’impression que ce grand soleil ne va pas vraiment aux teints des Écossais. L’ensemble est un peu lourd, pataud, alors qu’on devrait tous flotter sur un petit nuage. On aurait été ptet bien plus heureux à danser joyeusement sous la pluie, comme en Écosse, bizarre cette Route du Rock 2016.
Il faut croire aussi que la pause d’une heure entre les deux concerts fut certainement cruciale dans tout ce ressentie. J’ai jamais vraiment réussi à être dedans… À partager leur enthousiasme, leur kitsch, leur couleur par milliers, leur bonheur à retrouver un public acquis à leur cause et à ses 20 ans de carrière. L’évènement de cette Route du Rock 2016 m’a semblé plat malheureusement. Belle & Sebastian a perdu de sa belle. Certes le groupe incarne à merveille depuis des années cette idée certaine de l’indie-pop aux lignes claires et aux mélodies raffinées. Certes le groupe propose une sorte de bande-son idéale pour tous les cœurs brisés qui ont envie de fêter dans leur mélancolie. Seulement, il est 21h passée et j’ai pas envie d’avoir le coeur brisé… Et puis, Stuart a certainement trop essayé aussi. Il était dans une forme étincelante. Dansant le disco et le funk comme jamais. Son bonheur était flagrant, celui du public aussi, c’est surtout “l’évènement” que tout le monde attendait : l’anniversaire des 20 ans de leurs chefs-d’oeuvre Tigermilk et If You’re Feeling Sinister fêtés comme il se doit par les fans. Les joies de tous semblaient simples, pures, à l’image de ce groupe qui a tant besoin de son public. Avec eux les tubes pop Electronic Renaissance, Judy and the Dream of Horses, Piazza, New York Catcher ou encore The Boy with the Arab Strap. Je regrette de n’avoir réussi à rentrer dedans, j’aurai préféré les voir à l’époque, tout simplement.
☞ Vivez le concert de Belle & Sebastian grâce à Arte Concert.
Passons Haelos qui n’a pas su réveiller la ferveur de l’arrivée, bien au contraire. Bien trop tôt pour se laisser aller à leur dream-pop vaporeuse. Ils n’ont pourtant pas démérité, bien loin de là ! L’attraction Minor Victories se faisant surtout attendre. Alors que Slowdive avait émerveillé la Route du Rock il y a 2 ans, sa chanteuse Rachel Goswell fut bien pâle avec sa nouvelle super formation. Minor Victories avait tout du super groupe, il n’a été que super déception. Ni Rachel Goswell, ni Stuart Brainwaithe de Mogwai n’ont été à la hauteur de l’évènement. Quand l’envie ne se ressent pas sur scène de toute façon… L’énorme déception de cette Route du Rock… Difficile ainsi de continuer, surtout avec un Pantha du Prince dont la house répétitive tape plus sur le système que sur le dancefloor. Direction la maison 😴