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Le carnaval rock d’Arcade Fire au Pavillon Baltard

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Reflektor d’Arcade Fire : cet évènement de la fin d’année. Sous le pseudonyme de The Reflektors, Arcade Fire s’est emparé du Pavillon Baltard sous un air de carnaval pour fêter la sortie de son nouvel album. Sold out immédiat et revente abusive : ce concert unique en France était le vrai grand rendez-vous de novembre, mon plus beau cadeau d’un Noël avant l’heure ! Je vous raconte.

Cet été, Arcade Fire a enflammé la toile à l’instar de Daft Punk avec leur Random Access Memories. Campagne marketing à coup de jeu de piste, de petits détails, d’images, d’extraits qui a nourrit une forte attente jusqu’à la sortie officielle de Reflektor le 29 octobre. 3 ans après The Suburbs, album proche de la perfection récompensé par le Grammy Award du meilleur album, Arcade Fire ne pouvait pas se louper. Ce n’est donc pas un mais deux albums que le groupe offre à son public, avec la complicité de James Murphy. 13 nouveaux titres de génie aux accents rock, house, disco et funk. Un 9.2 sur Pitchfork ça se mérite quand même !

Quelques semaines après la sortie de cet excellent double album donc, Arcade Fire sillonne l’Europe de toute part pour des concerts dans des salles d’une capacité inférieure à celle à laquelle ils pourraient prétendre. C’est donc au Pavillon Baltard et ses 2 000 places que le groupe a décidé de poser ces valises pour une date unique en France. Avant la Nouvelle Star, de nombreux concerts y eurent lieu entre 1978 et 1982: des Kinks aux Talking Heads, des Pretenders à ZZ Top, le meilleur du rock a joué ici. Au tour d’Arcade Fire et de son carnaval haïtien donc !

Après les galères du RER A et une queue de 200 mètres qui rendrait jaloux Rocco Siffredi, j’accède enfin dans le Pavillon Baltard. A noter, une entrée sans fouille et sac à ouvrir, pas désagréable de s’extirper de certaines grandes salles parisiennes finalement. A peine entré, cette impression déjà que le spectacle sera bien au rendez-vous. Beaucoup de monde présent forcément, beaucoup de fans qui ont joué le jeu du déguisement. Les autres pouvaient encore se maquiller avec des stands à l’entrée. Cette ambiance particulière d’un carnaval d’un vendredi soir de novembre promet une belle fête. Des sourires un peu partout déjà. Beaucoup d’impatience surtout. A peine le temps d’une bière au bar que Win Butler sans prévenir lance le show du haut de sa balustrade. Acapella, il impressionne avec My Body Is a Cage. Les appareils photos flashent et la voix de Win Butler transperce l’immensité de Baltard “My body is a cage that keeps me from dancing with the one I love, but my mind holds the key. I’m standing on a stage of fear and self-doubt. It’s a hollow play but they’ll clap anyway” Des paroles d’introduction prémonitoires de ce que le groupe attend de son public et de ce que le public va vivre ! Premier moment de grâce.

Le temps de rejoindre le band et de faire tomber le rideau, la basse de It’s Never Over (Oh Orpheus) s’installe. Le style dansant à la LCD Soundsystem va si bien à Arcade Fire, cette funk lourde et entêtante est un échauffement malin pour le grand Neighborhood #3 (Power Out) qui enchaîne. La danse est encore plus énergique. 2ème titre seulement et ça danse tout autour de moi. Retour sur l’album Reflektor avec Flashbulb Eyes. Le groove moite et chaleureux aux épices des Caraïbes sonne les premières heures du carnaval. Les lumières aux multiples couleurs se reflétant dans un mur de miroir derrière le groupe. Pas le temps de reprendre son souffle, direction le rock de Joan of Arc. Arcade Fire mélange les sonorités et les styles mais n’oublie pas la source de sa musique : le rock ! Ce titre glam-rock à la rythmique primitive fait exploser Baltard. Le public reprenant en coeur les paroles de Régine Chassagne et les “Ah Ah Aouh”. Le temps d’une pause pour boire un peu, You Already Know redonne le rythme. Ambiance fifties et jwerk à souhait, ça sautille comme des gamins dans tous les sens. Nous continuons tous notre sur le funk moite de la basse de We Exist. La disco brille dans tout Baltard grâce aux multiples boules à facette tourbillonnantes. Un We Exist qui penche vers quelques couplets mélodiques de Porno sur la fin (je crois) C’est alors que la batterie et les percussions lancent Afterlife ! Baltard uniquement éclairé par les lumières des boules géantes rentre en transe reprenant en choeur “Can we work it out? We scream and shout ’till we work it out” Moment de grâce encore d’un Win Butler au devant de sa scène interpellant le public de chanter pour lui. La communion est totale. Cet Afterlife résonnera encore des heures après le concert (tout pareil que Kanthos). Petite pause mérité pour Win Butler qui s’efface à l’arrière laissant sa femme Régine Chassagne porter seule Sprawl II (Mountains Beyond Mountains). Encore un ancien titre de The Suburds arrangé façon disco caribéennes pour l’occasion. Occasion idéale pour présenter leurs nouveaux amis haîtiens aux percussions et continuer sur Haïti. La danse devient lascive. Win Butler demande une bière à son public. Un généreux devant lui offre la sienne. Win Butler la recrache prétextant que la Carlsbergg est dégueulasse. Bisou. Quelques mots en Français et un humour noir parfait sur le racisme en France : “J’adore les émeutes au nord de Paris, c’est relaxant” Win Butler lance Normal Person de sa guitare. Guitares en rafale, chants cradingue, batterie lourde, le rock et les choeurs montent en crescendo très très haut dans l’immensité de Baltard. Cette impression géniale d’être dans le Salsathèque de Montréal comme dans la vidéo de Roman Coppola. Je pense à Lou Reed, mais Arcade Fire enchaîne avec une reprise de I’m So Bored With the U.S.A. de The Clash. En maltraitant en même temps The Star-Spangled Banner le soir des 50 ans de l’anniversaire de la mort de JFK. Quelque chose n’inattendu, proche du malaise, mais bon voilà Here Comes the Night Time pour mettre tout le monde d’accord. Ce morceau insensé variant les ryhtmes et les plaisirs à l’instar de ce concert termine le show dans un vacarme immense. Des confettis s’emparent de Baltard. Bras en l’air, smartphone en main, le public crie leur amour. La nuit est belle ! Arcade Fire célèbre et remercie son public pour se cacher quelques secondes à peine en coulisses. Le public scande leur retour sur scène. Reflektor sonne le rappel. Plus de 7 minutes de house et de funk repris encore en choeur par le public savourant chaque dernière seconde de son spectacle. Le bouquet final se faisant sur Wake Up forcément. Impossible de faire autrement tellement ce titre est un incontournable de leur musique. Dernier moment de grâce : crier Wake Up et mourir. Crier encore dans le RER du retour pour certains même.

Durant plus d’1h20 de show immense, Arcade Fire nous a fait oublier le froid, réchauffer les coeurs et vivre un concert unique. Dans l’immense salle du Pavillon Baltard, Arcade Fire grâce à sa coolitude absolu a réussi l’exploit d’être proche des 2 000 personnes présentes. Ce premier concert promo de l’album Reflektors annonce une tournée grandiose qu’il ne faudra pas louper ! Je m’échauffe déjà. Arcade Fire petit groupe indé était déjà devenu grand avec The Suburbs, il est aujourd’hui devenu une véritable machine à danser. La preuve avec leur passage sur le plateau du Grand Journal la veille avec le coquin MTambour en guest à voir en bas de l’article.

Vous pouvez écouter Reflektor d’Arcade Fire sur Deezer et Spotify et l’acheter sur iTunes. Merci Barclay pour l’invitation.

Quelques photos du Carnaval d’Arcade Fire au Pavillon Baltard :




 ReflektorAfterlife et Joan Of Arc sur le plateau du Grand Journal de Canal+ :

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