@
Suivez-nous sur nos réseaux sociaux et réveillez votre curiosité ᕕ( ᐛ )ᕗ

Bon Iver, les chamans de la néo-folk américaine en live

Deux Grammy awards dans les poches, Justin Vernon et ses potes de Bon Iver reviennent à Paris sur la scène de l’Olympia cette fois, avec en première partie les hypnotiques Poliça. Un concert magique comme un feu d’artifice dont voici les grandes lignes

Après l’extraordinaire concert livré sur la scène du Pitchfork Festival l’année dernière, Bon Iver revient sur Paris avec deux Grammy Awards dans les poches : meilleure découverte et meilleur artiste alternatif. Forcément, Justin Vernon et son band était attendu de pied ferme. Beaucoup de monde dans la grande salle de l’Olympia ce dimanche 15 juillet dès 20h. Beaucoup de moustaches, de franges, de carreaux, de sourires aux dents dégueulasses, beaucoup de jeunes anglaises et anglais. Avec Martin et Julien, on s’en étonne. Mais trêve de blabla, l’Olympia nous “demande d’éteindre nos portables et de ne pas fumer”, la lumière baisse, Poliça arrive sur scène ! Joie !

Poliça, c’est l’histoire d’un tout jeune groupe de Minneapolis qui, à peine formé, a été encensé par les plus grands. En voisin, Prince est venu voir le groupe sur scène pour son premier live. Jay-Z a posté l’une de leurs vidéos sur son Life + Times. Et, Justin Vernon a déclaré au magazine Rolling Stone que Poliça était “le meilleur groupe (qu’il ait) jamais entendu”. Amis proches de Bon Iver donc, pas étonnant qu’ils ouvrent leur concert ce soir mais très heureux quand même lorsque j’ai découvert leur nom sur l’affiche de l’Olympia. J’adore et j’admire leur album Give You The Ghost ! Ce genre d’album que l’on peut écouter d’une traite et plusieurs fois à la suite tant il est doux pour les oreilles. Sorti le jour de la Saint-Valentin 2012, Give You The Ghost est sans conteste l’un des grands albums de cette année. Il faut dire que derrière nous retrouvons Jim Eno de Spoon et Ryan Olson de Gayngs. En live, je me délecte avec plaisir de la voix crystalline de Channy Leaneagh posée sur des lignes de basses mélodieuses et des rythmiques de batteries impressionnantes. Si on pouvait juste baisser un peu l’auto-tunne svp. En tout cas, belle mise en bouche avant le néo-folk éclatant de Bon Iver !

“L’Olympia vous offre 20 minutes d’attente” un peu longues. Sur la scène, on installe les derniers préparatifs. Au plafond, des immenses toiles pendues, au sol des phosphores en stalagmites. Et Bon Iver arrive sur scène à son tour dans cette sorte de caverne chaleureuse. Le public est en transe, moi aussi. Pas moins de huit musiciens accompagnent Justin Vernon. Les instruments présents sont nombreux : guitares, double batterie, violons, trombone, trompette, cor, clarinette, saxophones alto, ténor et basse, piano et re guitares. Pas le temps de tout compter, ça démarre !

Le riff de guitare de Perth s’installe doucement, puis les choeurs, puis les caisses claires et enfin la voix incroyable de Justin Vernon. On fredonne du bout des lèvres “Still alive who you love”. Grandiose glissé vers Minnesota, WI, Justin Vernon s’amuse alors avec sa voix en passant du grave à l’aigüe, le sax basse gronde, les grosses caisses roulent, les cuivres soufflent, les guitares en finger-picking, enfin on y est ! On s’envole vers un ciel nuageux très orageux, les lumières jouant très bien le jeu. Le néo-folk pointilleux de Bon Iver éclate de toute sa puissance dans la grande salle de l’Olympia. On enchaîne MichicantTowers et Creature Fear, suspendu sur un fil.

C’est certain, le groupe, emmené par le chef d’orchestre Justin Vernon, sait installer des ambiances bien planantes. Bon Iver propose un savant mélange des morceaux de leur deux albums, que vous pouvez écouter en bas sur Spotify. Entre solos époustouflants de saxophone alto/ténor et violon, je reste impressionné par la puissance et la précision musicale de ces magiciens. Le son est majestueux, parfois épique, voir chaotique, mais toujours maîtrisé tout en retenue, sans jamais en faire trop. A chaque morceau, l’émotion est palpable : Beach BabyHinnom, TXWash., merveilleux Holocene et Blood Bank. Puis sur re: Stacks, Justin Vernon se retrouve seul sur scène. Il s’improvise humoriste, raconte qu’il a peur, qu’il se pisse dessus, mime la flaque. Il raconte qu’il n’ose pas la jouer, comme si il fallait encore lui prouver quelque chose. Il retrouve son groupe pour un final grandiose FlumeCalgary et Beth/Rest avant un rappel encore plus intense.

Je suis vraiment bien là à profiter en live d’un groupe que j’ai tant écouté. J’aimerai que le temps s’arrête pour rester le plus longtemps possible dans cette caverne platonique. Immobilisé, je tourne le dos à la réalité qui suivra une fois le concert terminé. Le moment du rappel. Forcément Skinny Love d’abord, puis The Wolves (Act I and II). Et comme à son habitude, Justin Viernon demande : “Would you guys sing with us? You start quiet and you gotta get louder and louder, and by the end, you’re just screaming: What might have been lost!” Une montée incroyable et le public chante en choeur, de plus en plus fort, en se perdant dans cette spirale sonore qui monte et qui monte encore.

Magique ! Bon Iver offre sur scène un voyage magique et parvient à toucher une certaine grâce qui va droit au coeur. Cette fois-ci, nous étions tous heureux de vivre l’Iver en plein mois de juillet.

Merci à l’agence Super Mon Amour qui a eu la merveilleuse idée d’apporter ces chamans de la néo-folk américaine à l’Olympia. Prochain rendez-vous le Pitchfork Music Festival le 1,2 et 3 novembre dont la programmation est plus qu’alléchante. Je vous laisse découvrir sur leur site.

 

Ecoutez les albums Bon Iver et For Emma, Forever Ago de Bon Iver à la suite :

 

 

Setlist du concert de Bon Iver à l’Olympia le 15 juillet :
Perth
Minnesota, WI
Michicant
Towers
Creature Fear
Beach Baby
Hinnom, TX
Wash.
Holocene
Blood Bank
re: Stacks
Flume
Calgary
Beth/Rest
(Rappel)
Skinny Love
The Wolves (Act I and II)

copyright

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Total
0
Share